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Delphine Ugalde

Élisabeth Gabrielle Pauline Amène Alida BeaucĂ© dite Delphine Ugalde, nĂ©e le Ă  Paris 3e[1] et morte le Ă  Paris 9e[2], est une soprano, pianiste, compositrice et professeure de musique française.

Delphine Ugalde
Delphine Ugalde
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
Gabrielle Delphine Élisabeth Beaucé
Nationalité
Activités
Enfant
Parentèle
Pierre Jean Porro (en)
Jeanne Ugalde
Autres informations
Mouvement
Tessiture
Distinction

Elle est la mère de Marguerite Ugalde[3].

Biographie

Delphine Ugalde est la fille de l'éditeur de musique Claude Beaucé[4] et, par sa mère, la petite-fille du compositeur Pierre Jean Porro (en) (1750-1831). Sa mère, musicienne et professeure, lui apprend le piano. Elle obtient une médaille d'honneur, à l'âge de sept ans, lors d'un concours public à l'Hôtel-de-ville[5].

Elle donne son premier concert à la salle Herz dès l'âge de 9 ans, puis à la Société de chant classique[N 1] dirigée par le prince de la Moskowa[6]. À seize ans, Delphine Beaucé change son nom de jeune fille contre celui de Ugalde, en se mariant très jeune avec le musicien et facteur de pianos d'origine espagnole Casto de Ugalde dit Fréry, dont elle a un premier enfant qui meurt précocement. Elle achève de former son beau talent et se prépare à aborder la scène de l'Opéra-Comique. Elle étudie auprès du ténor Théodore-François Moreau-Sainti[N 2] - [4].

Adolphe Adam, qui dirige le Théâtre-National, a besoin d'une artiste lyrique. Les conventions sont signĂ©es lorsque survient la rĂ©volution de fĂ©vrier 1848. Le Théâtre lyrique (OpĂ©ra-National) sombre dans la tourmente. Ugalde va essayer ses forces Ă  l'Ă©tranger oĂą un engagement lui est offert Ă  Madrid [5]. Elle chante de la musique de Verdi accompagnĂ© de son mari au piano[7]. Elle fait ses dĂ©buts au Théâtre du château des fleurs des Champs-ÉlysĂ©es[6] et Ă  l'OpĂ©ra Comique en 1848, dans le rĂ´le d'Angèle dans Le Domino noir, suivi par L'ambassadrice (en). Elle aborde successivement les rĂ´les de La Dame blanche, de La Fille du rĂ©giment et dans Le tableau parlant[5].

Elle crĂ©e des rĂ´les dans plusieurs opĂ©ras populaires de l'Ă©poque, Virginie dans Le CaĂŻd d'Ambroise Thomas, le [N 3], Beatrix dans Les MontĂ©nĂ©grins, le [N 4], Coraline dans Le TorĂ©ador , le , Nerilha dans La FĂ©e aux roses de Fromental HalĂ©vy, le [N 5], Le Songe d'une nuit d'Ă©tĂ©, le 20 avril 1850[N 6], dans La Dame de pique de HalĂ©vy, le 28 dĂ©cembre 1850[N 7], dans le rĂ´le-titre dans GalathĂ©e de Victor MassĂ©[N 8], le [8], ainsi que Le Château de la Barbe-Bleue, La Tonelli, le 30 mars 1853[5] - [9] - [N 9].

« Madame Ugalde est ravissante d'esprit, de malice et de grâce parisienne, dans ce rôle de Virginie qu'elle a vraiment saisi et découpé dans le vif. Leste, hardie, provocante, insolente, moqueuse, également prompte à s'emporter et à s'apaiser, jalouse et vindicative comme une minente de Transtévère, câline ou hérissée comme une enfant qu'on gâte ou qu'on taquine, au fond la meilleure fille du monde, elle est toujours à son rôle et à la scène ; elle va, elle vient, elle jase, elle rit, elle gronde, elle raille, elle pince, elle griffe ; elle n'a pas un instant de trêve, pas une seconde de répit. Comme cantatrice, elle n'est pas moins surprenante ; elle ose tout, et tout lui réussit. Elle a dit ses couplets d'entrée comme une fauvette ; elle a rendu, dans tous ses détails, dans toutes ses nuances exquises, l'andante du grand air du second acte, un des plus remarquables qui soient au théâtre ; elle a risqué dans la « stretta » des traits et des gammes où toute autre artiste se serait cassé le cou, et dont elle s'est tirée avec un extrême bonheur. Enfin, ces dernières représentations de Madame Ugalde ont été une fête pour le public et un triomphe pour la cantatrice »

— Le Moniteur universel, à propos du Caid

.

Elle chante dans L'Enfant prodigue (en) de Auber, Ă  Londres, en 1851. Ă€ l'opĂ©ra de Paris, elle chante Alice dans Robert le diable en 1851.

Une grave maladie de la voix l'Ă©loigne de l'opĂ©ra-comique. Dans l’impossibilitĂ© de chanter, elle joue dans une comĂ©die Les Trois sultanes[N 10], au Théâtre des VariĂ©tĂ©s en 1853[5] - [10].

Après une pause, elle rentre au théâtre Favart, où avant de faire sa rentrée officielle dans le Caïd, Caroline Miolan-Carvalho subitement malade et dans l'impossibilité de jouer le Pré aux Clercs, affiché pour le soir, Ugalde apprend en quelques heures le rôle d'Isabelle et le joue, le soir. Peu de temps après, elle reprend le rôle de Catherine dans l'Étoile du Nord et crée celui de l'Amour (Éros)[9], dans Psyché de Ambroise Thomas[N 11] le 26 janvier 1857 et Leonora dans Le Trouvère (1858) à l'opéra de Paris[11].

Delphine Ugale dans le rĂ´le-titre de Gil Blas (1860).

Au moment de la mort de son mari en mai 1858[12] - [13], elle quitte l'OpĂ©ra-Comique et va donner des concerts Ă  Londres puis entre au Théâtre-Lyrique, alors dirigĂ© par LĂ©on Carvalho. LĂ , elle chante le rĂ´le de Suzanne dans Les Noces de Figaro, Carabosse MĂ©lodine dans La FĂ©e Carabosse de MassĂ© (28 fĂ©vrier 1859)[N 12], Blondine dans L'Enlèvement au SĂ©rail (1859), Martine dans  Ma tante dort de Henri Caspers (21 janvier 1860), et le rĂ´le titre dans Gil Blas de ThĂ©ophile Semet (24 mars 1860)[14], dans ObĂ©ron de Weber[4].

En 1860, elle rentre une dernière fois à l'Opéra-Comique, où elle se montre dans La Fille du régiment et reprend la plupart de ses rôles[9]. Son dernier spectacle-bénéfice le 14 mai 1860 est somptueux, avec les contributions de nombreux chanteurs populaires, chantant Massé, Sarasate et Gounod. Elle revient brièvement en 1865 pour chanter Papagena dans La Flûte enchantée[15].

En fĂ©vrier 1861, Ugalde Ă©chappe Ă  un grave accident sur scène tout en chantant dans Le CaĂŻd Ă  Caen [16] . En 1862, elle quitte de nouveau l’OpĂ©ra-comique pour entrer aux Théâtre des Bouffes-Parisiens oĂą elle se fait acclamer comme Eurydice dans OrphĂ©e aux Enfers et fait ensuite une crĂ©ation dans, Les Bavards, d'Offenbach. Quelque temps après, Alphonse Varney, qui a succĂ©dĂ© Ă  Offenbach comme directeur, lui cède Ă  son tour la direction des Bouffes en septembre 1866[9]. Elle doit renoncer Ă  la direction en juillet 1867.

Elle devient héroïne de féerie au Théâtre de la Porte-Saint-Martin[6] dans La Biche au bois, au Châtelet dans Cendrillon, jusqu'au jour où elle fait une dernière et fugitive apparition à l'Opéra-Comique, dans un ouvrage de Jules Cohen, Dea en 1870[9]. Elle parait une dernière fois dans Javotte de Émile Jonas à l'Athénée-Lyrique le 21 décembre 1871[17]. Elle avait accepté de chanter aux concerts de soutien aux familles des blessés ou des morts partisans de la Commune de Paris en mai 1871. On peut se demander si l'interruption brutale de sa carrière n'est pas liée à cette position bienveillante envers la Commune[18].

Elle se retire de la scène en 1871 et se consacre à l'enseignement avec notamment pour élève sa fille et Marie Sasse et sa fille[6]. Elle chante dans des concerts de bienfaisance, chante à nouveau dans le seul rôle de son opéra-comique, Seule, en 1873.

Elle dirige le Théâtre des Folies-Marigny en 1872[6] et de nouveau les Bouffes-Parisiens de 1885 Ă  1888[6]. Pour sa première production, La BĂ©arnaise de Messager , elle sort Jeanne Granier de sa semi-retraite pour le double ouvrage de Jacquette et Jacquet[19].

Elle épouse en secondes noces François Varcollier avec qui elle dirige le Théâtre des Bouffes-Parisiens[6] - [20].

Elle repose avec sa fille Marguerite au cimetière de Montmartre (33e division).

Sa petite-fille Jeanne Ugalde deviendra à son tour une actrice de théâtre[10] et également de cinéma.

Ĺ’uvre

La Halte au moulin, 1868.

Opéras

Selon Arthur Pougin, elle compose sous le pseudonyme de Delphin de Nesle, Nicaise, une opérette sur un livret d'Emile Abraham, créer le pour l'ouverture des Folies-Marigny[9].

Chants

  • Vingt MĂ©lodies sur les sonnets de Adrien DĂ©zamy, 1878. lire en ligne sur Gallica
  • L'Elève de St Cyr Paroles de Eugène Leterrier et Albert Vanloo, musique de Mme Ugaldet, 1882.
  • Le Bal des roses. Rondeau, poĂ©sie d'Emile Klanko, musique de Mme Ugalde, 1889
  • Tantum ergo Musique de Mme Ugalde, 1889
  • Les Sabots. Chansonnette (A. RobbĂ©, A. Larsonneur), Paris : E. Benoit, 1892

Musique pour piano

  • Deux Polkas brillantes, Paris : Au MĂ©nestrel, Henri Heugel, 1851

Distinctions

Officier de l'Ordre des Palmes académiques Officier de l'ordre des Palmes académiques - Officier de l'instruction publique en 1897[10]

Références et notes

Notes
Références
  1. Fiche de naissance n° 61/102. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil reconstitué du 3e arrondissement (ancien), fichier des naissances de 1828.
  2. Acte de décès n° 820 (vue 26/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 9e arrondissement, registre des décès de 1910.
  3. (en)E. Forbes: "Ugalde, Delphine", in: The New Grove Dictionary of Opera (London & New York: Macmillan, 1997).
  4. « Les Echos de Paris », Les Annales politiques et littéraires ,‎ , p. 100 (lire en ligne).
  5. « Madame Ugalde », La Sylphide,‎ , p. 183 (lire en ligne).
  6. Malou Haine Haine, 400 lettres de musiciens au Musée royal de Mariemont, Mardaga, , 526 p. (présentation en ligne)
  7. La France musicale du 2 janvier 1848.
  8. S. Wolff: Un demi-siècle d'Opéra-Comique (1900-1950) (Paris: André Bonne, 1953).
  9. Arthur Pougin, « Madame Ugalde », Le Ménestrel,‎ , p. 235 (lire en ligne).
  10. Henry Lyonnet, Dictionnaire des comédiens français, ceux d'hier, 23 juillet 1910 sur Gallica.
  11. J. Gourret: Dictionnaire des cantatrices de l'Opéra de Paris (Paris: Éditions Albatros, 1987).
  12. Acte décès n° 65 (vue 63/263). Archives départementales des Alpes-Maritimes en ligne, état-civil de Cannes, registre des décès de 1858. L'acte précise qu'il était célibataire.
  13. Nouvelles diverses. Le MĂ©nestrel, 30 mai 1858, p. 3, lire en ligne sur Gallica.
  14. Gil Blas, opéra-comique de Théophile Semet : décor du 1er acte sur Gallica
  15. (en) T.J. Walsh, Second Empire Opera : The Théâtre-Lyrique Paris 1851-1870, Londres, John Calder, .
  16. A. Soubies et C. Malherbe, Histoire de l'opéra comique : La seconde salle Favart 1840–1887, Paris, Flammarion, .
  17. L'Action française 23 juillet 1910 sur Gallica.
  18. Deborah Cohen, "Une institution musicale entre repli et implication politique : le quotidien de l'Opéra de Paris pendant la guerre de 1870 et la Commune", Le Mouvement social, 2004/3.
  19. Albert Vanloo, Sur le plateau: Souvenirs d'une librettiste (Paris, 1913).
  20. Delphine Ulgade et son mari François Varcollier, correspondance familiale , Compléments historiographiques, Biographies, U, mis à jour le : 08/06/2009.

Liens externes

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