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Dead Man Walking (opéra)

Dead Man Walking est le premier opéra de Jake Heggie, sur un livret (fondé sur le livre homonyme (en) de sœur Helen Prejean, CSJ) de Terrence McNally. La première a lieu le au San Francisco War Memorial Opera House, où réside le San Francisco Opera. Les représentations y sont données à guichets fermés[1].

Dead Man Walking
Genre Opéra
Nbre d'actes 2 actes
Musique Jake Heggie
Livret Terrence McNally
Langue
originale
Anglais
Sources
littéraires
Dead Man Walking (La dernière marche) de sœur Helen Prejean
Création
San Francisco War Memorial Opera House

Personnages

SĹ“ur Helen Prejean (mezzo-soprano)
Joseph De Rocher, meurtrier condamné (baryton)

RĂ´les

Rôle Voix Distribution de la première, le
Chef d'orchestre : Patrick Summers
SĹ“ur Helen Prejeanmezzo-sopranoSusan Graham
Joseph De Rocher, meurtrier condamnébarytonJohn Packard
Mme Patrick De Rocher, sa mèremezzo-sopranoFrederica von Stade
Son fils de 19 ansténorEli Borggraefe
Son fils de 14 ansgarçon sopranoMario Sawaya
Sœur Rose, consœur de HelensopranoTheresa Hamm-Smith
Howard Boucher, père du garçon assassinéténorGary Rideout
Jade Boucher, son Ă©pousesopranoCatherine Cook
Owen Hart, père de la jeune fille assassinéebarytonRobert Orth
Kitty Hart, son Ă©pousesopranoNicolle Foland
Père Grenville, aumônier du
pénitencier d'État de Louisiane (Angola)
ténorJay Hunter Morris
George Benton, directeur de prisonbarytonJohn Ames
Premier gardien de prison et policier Ă  motobarytonDavid Okerlund
Second gardien de prisonbarytonPhilip Horst
Sœur Lillianne, consœur de Helenmezzo-sopranoSally Mouzon
Sœur Catherine, consœur de Helen Virginia Pluth
Une mère Rachel Perry
Un adjoint parajuridique Jim Croom
Cinq détenus Richard Walker, Daniel Harper, David Kekuewa,
Frederick Winthrop, Frederick Matthews
Mme Charlton Donita Volkwijn
Jimmy Charlton Jeremy Singletary
Anthony De Rocher, frère de Josephrôle muetDavid Tenenbaum
Garçon, victimerôle muetSean San Jose
Jeune fille, victimerĂ´le muetDawn Walters
OrchestreOrchestre du San Francisco Opera
ChœurChœur du San Francisco Opera
ProductionLotfi Mansouri
Mise en scèneJoe Mantello
DĂ©corsMichael Yeargen
CostumesSam Fleming
ÉclairageJennifer Tipton (en)
Préparation musicaleBryndon Hassman, Adelle Eslinger, John Churchwell,
Ernest Frederick Knell, Sara Jobin

Résumé

Lieu : Louisiane
Époque : Années 1980

Prologue

Un adolescent et sa petite amie se sont garés de nuit près d'un lac isolé. Ils se pelotent au son de la musique de la radio de la voiture. Cachés tous près, les frères De Rocher sortent silencieusement de l'obscurité. L'un d'eux éteint la radio, puis les deux attaquent les jeunes. Anthony empoigne le garçon, qui commence à lutter ; Joseph attaque la jeune fille et commence à la violer. Le garçon continue de lutter jusqu'à ce qu'Anthony lui tire une balle à bout portant à la base du crâne. La fille se met alors à crier, et Joseph, pris de panique, la frappe à coups de poignard jusqu'à ce qu'elle se taise.

Acte I

Scène 1 : Hope House, mission de sœur Helen dirigée par les sœurs de Saint-Joseph

Avec l'aide de quelques autres sœurs, sœur Helen enseigne aux enfants un hymne ; cet hymne, "He Will Gather Us Around", va devenir le leitmotiv de Helen dans l'opéra. Une fois les enfants partis, Helen révèle à ses consœurs qu'un détenu avec qui elle correspond lui demande d'être sa conseillère spirituelle et qu'elle a décidé d'accepter. Les sœurs sont choqués ; elles préviennent Helen des dangers de sa position, mais elle est résolue.

Scène 2 : Le trajet vers la prison

Helen se rend en voiture jusqu'au pénitencier d'État de Louisiane (Angola) et médite sur son acceptation de l'offre du condamné. Elle est interceptée par un policier à moto pour excès de vitesse, mais il la laisse aller après un bref soliloque humoristique : « Je n'ai encore jamais donné de contravention à une bonne sœur. J'en ai donné une fois à un agent de l'IRS… on m'a contrôlé cette année-là. Je vous dis…"

Scène 3 : Prison d'État Angola

Helen arrive Ă  la prison et est accueillie par l'aumĂ´nier de la prison, qui la fait entrer.

Scène 4 : Bureau du père Grenville

Le père Grenville blâme sœur Helen de prendre en charge De Rocher, prétendant que cet homme est inaccessible, et lui dit qu'elle est dépassée par les événements. Helen répond qu'il est de son devoir de tenter d'aider le condamné. Le père Grenville la laisse en présence du directeur Benton, qui lui pose nombre des questions déjà posées par le père et critique aussi la décision de Helen. Il la mène ensuite au couloir de la mort pour qu'elle rencontre De Rocher.

Scène 5 : Couloir de la mort

Le directeur Benton et sœur Helen traversent le couloir de la mort jusqu'au parloir. Ils sont abordés par les détenus (chœur), qui tour à tour crient des injures à la sœur ou lui demandent de prier pour eux.

Scène 6 : Parloir du couloir de la mort

Le directeur Benton mène De Rocher au parloir. Le condamné est amical et a bon caractère. La sœur et lui conversent ; il lui demande de parler à l'audience de la commission de réhabilitation en son nom. Il semble persuadé qu'elle ne reviendra pas l'aider ; elle lui assure que ce ne sera pas le cas.

Scène 7 : L'audience de la commission de réhabilitation

Sœur Helen assiste à l'audience avec la mère et deux des frères cadets du condamné, qui implorent la commission de réhabilitation au nom de celui-ci. En colère, l'un des parents des victimes de Joseph fait une sortie contre la sœur.

Scène 8 : Le parc de stationnement du palais de justice

Les quatre parents des victimes du condamné s'emportent contre la mère du condamné et sœur Helen, qui tente de calmer les deux parties. Les parents l'accusent de ne pas comprendre leur peine et leur douleur. On apprend que la commission de réhabilitation a rejeté la demande du condamné. Sauf intercession du gouverneur, le condamné doit mourir pour le crime qu'il a commis.

Scène 9 : Le parloir du couloir de la mort

De Rocher est persuadé que Helen l'a abandonné ; elle entre, en retard, et lui dit qu'elle ne l'a pas fait et qu'elle ne le fera pas. Il est en colère et rejette toutes ses propositions de confesser ses actes et de faire la paix avec lui-même. Le directeur entre et dit à Helen de partir sur-le-champ.

Scène 10 : La salle d'attente de la prison

Helen cherche de la monnaie pour un distributeur automatique d'aliments, ayant oublié de manger. Dans sa tête, elle commence à entendre les voix des parents, des enfants de Hope House, du père Grenville, du policier à moto, du directeur Benton et de ses consœurs, qui lui disent tous de ne plus essayer d'aider De Rocher. Le directeur vient lui dire que le gouverneur a refusé d'intervenir pour sauver le condamné et lui donne de la monnaie pour le distributeur. Helen s'arrête un moment, puis s'évanouit.

Acte II

Scène 1 : Cellule de prison de Joseph De Rocher

Un gardien entre et dit à De Rocher, qui fait des pompes, que la date de l'exécution est fixée au . Il quitte ; Joseph médite sur son sort.

Scène 2 : Chambre de sœur Helen

Helen se réveille, terrifiée par un cauchemar, ce qui inquiète sœur Rose. Cette dernière la prie de cesser de s'occuper de De Rocher en lui rappelant qu'elle ne dort pas bien depuis qu'elle l'aide. Helen dit qu'elle n'y arrive pas ; les deux femmes prient pour avoir la force de pardonner à De Rocher.

Scène 3 : Cellule de Joseph

C'est le soir de la date fixée pour l'exécution. Joseph et sœur Helen parlent ; ils découvrent qu'ils aiment tous deux Elvis. Il admet pour la première fois qu'il est effrayé. Elle le rassure et le presse d'avouer ce qu'il a fait et de faire la paix avec lui-même ; il refuse à nouveau. Le directeur entre et les informe que Mme De Rocher est là pour voir son fils.

Scène 4 : Le parloir

Mme De Rocher et ses deux jeunes fils sont là. Joseph arrive et essaie de s'excuser, mais la mère ne veut rien entendre, préférant croire jusqu'à la fin à l'innocence de son fils. Elle se plaint qu'elle lui a fait des biscuits, mais qu'on ne l'a pas autorisée à les lui apporter. Elle demande ensuite à Helen de prendre une dernière photo des quatre membres de la famille avec l'appareil qui se trouve dans son sac à main. Les gardiens emmènent Joseph ; sa mère le suit du regard, remonte dans le passé, au bord des larmes, et finit par perdre toute retenue. Elle remercie Helen pour tout ce qu'elle a fait ; Helen promet de s'occuper des biscuits à sa place.

Scène 5 : À l'extérieur du quartier des condamnés à mort

Helen parle aux parents des victimes. L'un d'eux, Owen Hart, la prend à part et lui confesse qu'il est moins sûr qu'avant de ce qu'il veut ; il ajoute que sa femme et lui se sont séparés à cause de la tension qu'ils ont vécue. Helen essaie de le consoler ; ils se séparent en se disant « tous deux victimes de Joseph De Rocher ».

Scènes 6 et 7 : Cellule de détention provisoire de Joseph

Helen et De Rocher conversent pour la dernière fois ; elle tente à nouveau de lui faire avouer les meurtres. Cette fois, il craque et lui raconte toute l'histoire. Il s'attend à ce que Helen le haïsse ; elle lui dit plutôt qu'elle lui pardonne et qu'elle sera pour lui le « visage de l'amour ». Le père Grenville entre et commence les derniers préparatifs de l'exécution.

Scène 8 : La marche vers la salle d'exécution et cette salle

Les gardiens, les détenus, le directeur, les parents, l'aumônier et des manifestants assemblés à l'extérieur de la prison chantent le Notre Père pendant que sœur Helen lit un extrait du livre d'Isaïe. Ils approchent de la salle d'exécution, et Helen est séparée du condamné. Le directeur demande à ce dernier s'il a un dernier mot à dire ; De Rocher demande pardon aux parents des adolescents assassinés. Le directeur donne le signal, et l'exécution a lieu. De Rocher meurt en remerciant à nouveau Helen de son amour. Elle se tient au-dessus du corps et chante son hymne une dernière fois.

RĂ©action des critiques

L'opéra a eu en général une bonne critique ; on a notamment vanté les interprétations subtiles, pénétrantes, des principaux chanteurs et la production simple mais efficace. « Ce fut un triomphe qui a dépassé ce que même ses partisans les plus optimistes auraient pu prévoir », a écrit un critique du San Francisco Chronicle[2]. En 2007, selon l'Australian, « l'attrait de l'œuvre réside dans sa fusion presque parfaite des idées et des émotions[3]. »

Nombre d'entre eux ont aussi tenu le livret de McNally pour être parmi les livrets récents les plus finement ciselés : « le livret, tantôt par son franc-parler tantôt par son éloquence, avec de merveilleuses touches d'ironie pour alléger l'atmosphère lorsque cela est le plus nécessaire, constitue le fondement de ce drame déchirant[2] ». Heggie ne l'a pas entièrement mis en musique : McNally lui remit le livret et lui donna expressément pour instructions d'utiliser les parties qu'il jugerait nécessaires et de rejeter le reste.

Représentations postérieures

En 2001, sept compagnies d'opéra américaines commandent ensemble une nouvelle mise en scène de l'opéra : celle du comté d'Orange, de Cincinnati, de New York, de Detroit, de Pîttsburgh, de Baltimore et d'Austin[1]. L'opéra est joué de nombreuses fois aux États-Unis et représenté pour la première fois en Australie en 2002, avec Teddy Tahu Rhodes dans le rôle de Joseph De Rocher. En 2007, produit par Nicole Alexander Productions (en), il est joué au State Theatre (en) de Sydney. Il est nommé pour six prix Helpmann (en) et en obtient deux (ceux de la meilleure décoration scénique et du meilleur chanteur d'opéra). La première canadienne a lieu à Calgary (Alberta) en , avec Daniel Okulitch dans le rôle de Joseph De Rocher. La première européenne a lieu en au Semperoper à Dresde, en Allemagne. La même production est reprise au Theater an der Wien, à Vienne, le . L'œuvre fut aussi représentée à l'opéra (en) de Malmö, en Suède.

Enregistrement

Un ensemble de deux CD tirés de la première série mondiale de représentations est sorti par Erato en 2002, cat. : 86238, (ASIN B000059ZHR).

Références

  1. Robert Faires, « Arias From Death Row », The Austin Chronicle, 6 décembre 2002. Consulté le 5 avril 2012.
  2. (en)Joshua Kosman, « 'Walking' Tall: Opera's 'Dead Man' is a masterpiece of music, words and emotions », San Francisco Chronicle, 9 octobre 2000.
  3. Murray Black, « Harrowing night on death row », The Australian, .

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