David Harari
David Harari est un ingénieur israëlo-français connu pour le développement et la création des premiers drones. Lauréat du Prix Israël en 2011 dans le secteur d’ingénierie pour la création de ces drones.
Biographie
David Harari est né en Égypte le 9 mars 1941, dans la communauté juive francophone, d’une mère italienne et d’un père d’origine syrienne. À la suite de la campagne du Sinaï en 1956, le gouvernement du Caire renvoie les ressortissants anglais et français du pays. Les Juifs sont également chassés hors d’Egypte. David Harari doit alors aller a Paris avec sa famille, où il étudie au lycée Carnot et Chaptal. Sa famille fuit le pays pour la France en 1956. Il poursuit alors ses études à Paris, intègre l’Ecole des Travaux Publics, effectue son troisième cycle en informatique et réalise en même temps un doctorat en physique. La France et Israël partagent depuis longtemps une longue tradition de coopération dans l’industrie aérospatiale. C’est ce que David Harari a voulu perpétuer après sa retraite, en devenant co-président du Haut Conseil franco-israélien pour la recherche et le développement. Depuis 1993, c’est un membre actif au sein de la Chambre de Commerce et de l’Industrie Israël-France et de la Chambre de Commerce France-Israël et de 1994 à 2003, conseiller du Commerce Extérieur auprès du Gouvernement Français. Titulaire des prix israéliens de la Défense et du Marketing et du prix américain Pionner. Patrick Maisonnave, Ambassadeur de France en Israël, lui a d’ailleurs remis les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur (c’est la plus haute décoration honorifique française.)
Origine du drone
Après avoir effectué son service militaire en France, il part pour Israël avec son épouse. Il entre alors à l’IAI (Israël Aerospace Industries) en tant qu’ingénieur. L’IAI est l’entreprise technologique israélienne la plus grande (au coude à coude avec Teva) avec plusieurs milliers d’employés répartis en une vingt divisions. L’IAI, est présente sur les marchés civils et militaires, et est notamment spécialisée dans l’aéronautique, le spatial, la sécurité intérieure et la défense (air, terre, mer, espace, cyberespace). Son chiffre d’affaires est de plusieurs milliards de dollars dont 80% réalisés à l’export. Plus de 4% du montant des ventes sont consacrés à la R&D (La recherche et développement), c’est l'ensemble des activités entreprises « de façon systématique en vue d’accroître la somme des connaissances, y compris la connaissance de l’homme, de la culture et de la société, ainsi que l’utilisation de cette somme de connaissances pour de nouvelles applications. Dès 1973, l’importance de disposer des renseignements en temps réel s’impose à l’armée israélienne. La guerre de Kippour a montré que si l’on n’avait pas de renseignement en immédiat, on perdait énormément dans l’administration du champ de bataille. Les désastres subis par l’Aviation israélienne ont fait pousser l’idée d’une caméra volante, à même de survoler les zones potentiellement dangereuses et d’informer les pilotes. Le drone est né de cette idée-là . Très vite, ils ont remarqué que les Américains n’étaient pas capables de concrétiser un tel programme car eux aussi avait eu la même pensée. En septembre 1977, l’IAI a signé un premier contrat avec le ministère de la Défense.
L’innovation consiste alors à envoyer des caméras volantes sur des appareils sans pilote qui transmettent l’information en temps réel C’est à partir d’ici que commence l’épopée des avions israéliens sans pilote, les fameux drones. David Harari fait partie du groupe d’ingénieurs chargé de relever ce défi (il a été le chef du projet et l’a dirigé). S’ensuit une période où il fallut convaincre les décideurs politiques et industriels de la faisabilité du projet : « Nous avions un défi technologique à relever, car il n’y avait pas de littérature existante ni de spécialistes de ce sujet » Disait David. De 1970 à 2009, il a donc développé le domaine des avions sans pilote, à partir de rien, en Israël et à l’étranger et par son activité dans les relations internationales a permis l’établissement de plusieurs coopérations industrielles avec des sociétés industrielles aux Etats-Unis, en Europe et en France, en particulier. David Harari a réussi alors à persuader les Industries Aéronautiques Israéliennes, qui étaient en phase de développement, d’ouvrir un bureau d’embauche à Paris. Et c’est ainsi que 300 ingénieurs et techniciens ont débarqué aux IAI dans les années 1969-1970, L’armée israélienne se sert des drones, pour la première fois et de manière officielle, lors de la première guerre du Liban, en 1983. Le succès est présent dans le monde entier.