David (Le Bernin)

Le David de Gian Lorenzo Bernini a été sculpté entre 1623 et 1624, sur commande du cardinal Scipione Borghese pour sa villa, dénommée Villa Borghèse située à Rome.

Entre 1618 et 1625, le Bernin fut chargé de réaliser diverses sculptures pour la villa de l'un de ses mécènes, le cardinal Scipione Borghese[1]. En 1623 - il n'avait alors que 24 ans - il travaillait à la sculpture d'Apollon et Daphné, lorsque, pour des raisons inconnues, il abandonna ce projet pour commencer à travailler sur le David. Selon les relevés de paiement, le Bernin avait commencé la sculpture à la mi-1623, et son biographe contemporain, Filippo Baldinucci, a affirmé qu'il l'a terminée en sept mois[2].

David fut la dernière commande de Scipione Borghese à Bernini. Avant même qu'il ne soit terminé, l'ami et protecteur du Bernin, Maffeo Barberini, fut élu pape, sous le nom de Pape Urbain VIII[3].

Le David de Gian Lorenzo Bernini est sculpté dans le marbre, hauteur 170 cm. L'œuvre reprend le mythe biblique de David et Goliath, qui voit David armé d'une fronde affronter le géant Goliath.

Bernin, suivant les schémas du baroque, représente David quelques instants avant que celui-ci envoie la pierre qui tuera le géant. La figure de David est représentée au moment de sa torsion montrant une expression d'effort intense aussi bien physique que mental.

Le corps du personnage est représenté au moment où il s'apprête à lancer la pierre, les deux pieds en appui, le corps à demi tourné. La figure est en tension, le mouvement et la puissance sont sous-entendus. Le visage montre la concentration, avec un froncement de sourcils et même le fait de se mordre la lèvre inférieure. Le geste impétueux de l'œuvre est accentué par le mouvement serpentin, avec lequel l'artiste démontre sa profonde connaissance de l'anatomie en action. Le mouvement hélicoïdal, ainsi que la capture de l'instant, sont typiques du baroque. Ce David n'est pas le guerrier parfait et idéalisé, mais un homme très humain qui cherche à atteindre ses objectifs.

Les vêtements de David sont typiques de ceux des bergers. À ses pieds repose l'armure du roi d'Israël, Saül, donnée à David pour le combat. L'armure a été jetée, car David n'y était pas habitué et il peut mieux se battre sans. À ses pieds se trouve sa harpe, souvent incluse comme dispositif iconographique de David en référence au fait que David était un psalmiste et un harpiste talentueux.

Contrairement aux différentes représentations Renaissance d'autres artistes comme Donatello, Verrocchio et Michel-Ange, la vision baroque du Bernin est élaborée dans le mouvement et saisit les diverses expressions corporelles qui manifestent l'effort dans le moindre détail en une pose sinueuse et plastique. Il a eu un succès mondial.

• (it) Alessandra Buccheri, Bernini, collana I Classici dell'Arte, Milan, Rizzoli/Skira, 2005, 84 - 85 p.
• (en) Howard Hibbard, Bernini, Baltimore, Penguin Books, 1965 (ISBN 0-14-020701-5, lire en ligne)
• (en) Rudolf Preimesberger, Gianlorenzo Bernini: New Aspects of His Art and Thought, University Park & London, Pennsylvania State University Press, 1985, 1–24 p. (ISBN 0-271-00387-1)