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Déjanire (opéra)

Déjanire est un opéra en quatre actes de Camille Saint-Saëns sur un livret de Louis Gallet et réadapté par le compositeur, créé le au théâtre de Monte-Carlo. L'ouvrage, initialement musique de scène puis adapté en drame lyrique, reprend le mythe d'Hercule, époux de Déjanire, autour de l'épisode de sa mort.

Déjanire
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte postale éditée en 1898 lors de la représentation de la première version de l'opéra Déjanire au Théâtre des Arènes, à Béziers, sous la direction de Camille Saint-Saëns.
Genre drame lyrique
Nbre d'actes quatre
Musique Camille Saint-Saëns
Livret Louis Gallet
Camille Saint-Saëns
Langue
originale
français
Sources
littéraires
d'après Déjanire, Louis Gallet
Les Trachiniennes, Sophocle
Hercule sur l'Oéta, Sénèque
Création
Opéra de Monte-Carlo
Création
française

Opéra Garnier

Historique

Camille Saint-Saëns compose à la fin des années 1890 une musique pour une tragédie, Déjanire, par l'écrivain Louis Gallet, créée le aux Théâtre des Arènes, à Béziers[1] - [2], pour son inauguration[3]. L'œuvre, dont la forme est alors une tragédie avec musique de scène[4], est jouée sous la direction de l'auteur, et le grand spectacle qui est monté pour l'occasion par Marcel Jambon[3], engendre un fort succès pour l'ouvrage auprès du public[5]. Au grand air à l'extérieur, deux cent choristes sont mobilisés, ainsi que soixante danseuses et un char à chevaux sur scène notamment[5] et pas moins de vingt-quatre harpes[3]. Les tirades du texte sont entièrement déclamés, seuls les chœurs sont chantés, à la manière de ceux antiques qui expliquent l'histoire, accompagnés d'un orchestre à cordes[3]. Une production chapeautée par le directeur du Théâtre de l'Odéon, Paul Ginisty, est jouée dans cette salle quelque mois après, afin de faire découvrir l'ouvrage au public parisien[5]. Elle est ainsi reprise à l'Odéon en [1] - [6], puis également de nouveau aux Théâtre des Arènes en 1899[3], et au Théâtre du Capitole de Toulouse le .

Afin d'honorer une commande de l'opéra de Monte-Carlo, et selon le souhait du prince Albert Ier[7], proche de Camille Saint-Saëns qui a connu un grand succès avec son autre opéra Hélène créé à Monte-Carlo en 1904[8], le compositeur transforme lui-même le livret de la tragédie en drame lyrique puis en compose la musique, en réutilisant celle de la tragédie lyrique[5]. Cette nouvelle version, qui adopte plus exactement la forme de l'opéra, est une nouveauté pour le compositeur lui-même, qui admet à son éditeur Jacques Durand qu'elle sera ou bien détestée ou bien adorée[7]. Cette partition est augmentée depuis son « ancienne Déjanire », selon les mots du compositeur, notamment en renforçant les chœurs et en piochant quelques éléments de son poème symphonique La Jeunesse d’Hercule, créé en 1877[7]. Le livret, adapté par ses soins, dévoue désormais l'action au chant, en en faisant une œuvre nouvelle[7].

Déjanire est créé à l'opéra de Monte-Carlo le [7] à l'occasion de la Fête de la bienfaisance organisé par la principauté, faisant déplacer le public parisien[8]. Les décors sont de Rochette et Landrin (actes I et IV), Georges Mouveau (actes II et III), et les costumes de Joseph Pinchon[8]. L'opéra rencontre un grand succès le soir de sa création[8]. La première française à l'opéra Garnier a lieu la même année que la création de Monte-Carlo, le sous la direction de André Messager[5]. L'ouvrage, créé ici avec un immense succès, connaît dans ces lieux, jusqu'en 1913, dix-sept représentations[9].

L'opéra est montée en version de concert en 2021 à l'Auditorium Rainier III de Monaco sous la direction de Kazuki Yamada[4].

Description

Déjanire est un opéra en quatre actes en français. Le livret a été écrit d'après Les Trachiniennes de Sophocle et Hercule sur l'Oéta de Sénèque (attribué à). La partition est dédiée à Ferdinand Castelbon de Beauxhostes, organisateur du Théâtre des Arènes de Béziers et instigateur de la première version de Déjanire[7].

Rôles

Réception et analyse critiques

Gabriel Fauré, élève de Camille Saint-Saëns, dans les colonnes du Figaro salue « cette musique puissamment évocatrice, si pure de forme, d'une nature harmonique qui emprunte parfois aux tonalités anciennes une saveur singulière, cette musique enfin d'un coloris si séduisant, à la fois éclatant et lointain »[8]. Francis Casadesus de L'Aurore et Adolphe Boschot de L'Écho de Paris en font également tous deux l'éloge, mettant notamment en avant la simplicité des formes inspirée de l'antique[9].

Références

  1. « Le Monde artiste », sur Gallica, (consulté le ).
  2. Déjanire au Théâtre des Arènes : Ressources iconographique sur Gallica.
  3. Michel Fournier, « Béziers, Bayreuth français : L’aventure commence avec Déjanire », dans Jean Sagnes (dir.), La Révolte du Midi viticole cent ans après, 1907-2007, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, (ISBN 9782354123703, DOI 10.4000/books.pupvd.23927, lire en ligne), p. 293-312.
  4. Sabine Teulon-Lardic, « Déjanire de Saint-Saëns à l'Auditorium Rainier III de Monaco », sur L'Avant-scène opéra, (consulté le )
  5. Adolphe Aderer, « Premières Représentations. Opéra, Déjanire, drame lyrique de Louis Gallet, musique de M. Camille Saint-Saëns. », Le Petit Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  6. Le Moniteur des Théâtres, hebdo. n° 39 du 20 novembre 1898 (Chronique en Une d'Henri Piquet) ; L'Éclair n° 745 du 14 novembre 1898 citant les termes élogieux d'Henri Fourquier et Alfred Bruneau parus dans Le Figaro et de M. Fourcaud dans Le Gaulois. Cf. L'Éclair en ligne.
  7. « Déjanire (Gallet & Saint-Saëns / Saint-Saëns) », sur Palazzetto Bru Zane (consulté le )
  8. André Peyregne, « Déjanire : grande soirée à l'opéra, le 14 mars 1911 », Nice-Matin, (lire en ligne, consulté le )
  9. Vincent Deloge, « La création lyrique à l’Opéra de Paris : l’année 1911 », sur ResMusica, (consulté le )

Liens externes

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