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Décret infâme

Le décret infâme est le surnom donné au troisième des décrets institués par Napoléon Ier le .

L'empereur Napoléon 1er

Destiné à la « réforme sociale des Juifs », ce décret vise à réglementer l'usure, le commerce et la conscription des Juifs français.

Ce décret vise uniquement les juifs de l'Est. Par contre ceux « établis à Bordeaux et dans les départements de la Gironde et des Landes, n'ayant donné lieu à aucune plainte et ne se livrant pas à un trafic illicite », n'y sont pas soumis. Les juifs de Paris en furent également exclus (le )[1].

Contenu juridique

Réglementation de l'usure

Le décret organise la révision des créances détenues par les Juifs. Toutes les dettes contractées vis-à-vis des Juifs se trouvent annulées ou susceptibles d’annulation, de réduction ou d’ajournement par voie de justice[2].

Ce texte apporte des limitations dans le domaine du prêt, et restreint les engagements pour prêt à des mineurs, à des femmes, à des militaires, blessés de guerre et vieillards.

Réglementation du commerce

Le texte restreint la liberté de commerce des Juifs, et ordonne aux commerçants juifs de se faire délivrer par les préfets une patente annuelle et révocable, et une attestation de bonne conduite délivrée par le Consistoire ː

« Nul juif ne pourra se livrer à aucun commerce, négoce ou trafic quelconque, sans avoir reçu, à cet effet, une patente du préfet du département, laquelle ne sera accordée que des informations précises, et que sur un certificat, 1.° du conseil municipal, constatant que ledit juif ne s’est livré ni à l’usure ni à un trafic illicite ; 2.° du consistoire de la synagogue dans la circonscription de laquelle il habite, attestant sa bonne conduite et sa probité. »

Réglementation concernant les Juifs étrangers

Le décret restreint l'entrée en France des Juifs étrangers. Ces derniers ne peuvent désormais s’installer sur le territoire français qu’à condition d’acquérir une propriété rurale et de ne pas s’occuper de commerce. La migration dans les départements du Haut et Bas Rhin est limitée.

Enfin, les Juifs français doivent satisfaire en personne à la conscription et n'ont plus la possibilité de payer un remplaçant comme les autres citoyens.

Notes et références

  1. Napoléon et la question juive
  2. Jean-Jacques Clère, « Une émancipation tardivement contestée. Les exceptions apportées au principe d’égalité à l’égard des Juifs pendant le xixe siècle », Le Genre humain, nos 30-31, (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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