Czesława Kwoka
Czesława Kwoka, née le à Wólka Złojecka en Pologne et morte assassinée le à Auschwitz, est une jeune Polonaise catholique tuée par les nazis à l'âge de 14 ans. Elle fait partie des milliers d'enfants assassinés pendant l'occupation allemande de la Pologne entre 1939 et 1945.
Naissance |
WĂłlka ZĹ‚ojecka (Pologne) |
---|---|
Décès |
Auschwitz |
Nationalité | Polonaise |
Ascendants |
Katarzyna Kwoka, née Matwiejczuk (mère) Paweł Kwoka (père) |
Elle est surtout connue pour les photographies prises d'elle par le prisonnier Wilhelm Brasse à son arrivée au camp de concentration d'Auschwitz, qui sont depuis exposées au musée national Auschwitz-Birkenau.
Biographie
Czesława vit à Wólka Złojecka dans la province de Zamość avec sa mère, Katarzyna Kwoka née Matwiejczuk.
En , les nazis lancent l'Action Zamość, un programme d'établissement de colons allemands dans la ville. Les habitants sont expulsés de leurs maisons et regroupés dans un « camp de rassemblement ». Là , les Allemands les divisent en plusieurs groupes : les groupes I et II pour ceux qui pourront être germanisés, le groupe III, celui des travailleurs forcés, et enfin le groupe IV, dans lequel sont placées Katarzyna et Czesława, celui des personnes considérées comme inaptes au travail et envoyées dans les camps de concentration.
Les deux femmes arrivent à Auschwitz dans la soirée du [1], avec un convoi exclusivement composé de 318 femmes. Le père de famille est mort avant la Seconde Guerre mondiale, Czesława a perdu son père quand elle était toute petite. Elles y reçoivent leur numéro de prisonnier : le 26 946 pour Katarzyna et le 26 947 pour Czesława. La mère de Czesława est assassinée le .
Sa fille subit le même sort le , moins d'un mois après sa mère et de trois mois après son arrivée dans le camp[2].
Photographie
Le cliché qui a rendu célèbre Czesława est l’œuvre du polonais Wilhelm Brasse, lui-même prisonnier et chargé par l'administration du camp d'Auschwitz (avec d'autres) de prendre en photo les nouveaux arrivants.
D'après le témoignage de Brasse, qui survécut à la guerre et à l’internement, la jeune fille fut battue par une des gardes (kapo), provoquant les coupures à la lèvre visibles sur les images.
Bien qu'ayant reçu l'ordre de détruire toutes les photographies et leurs négatifs, Brasse est devenu célèbre après la guerre pour avoir aidé à sauver certaines d'entre elles de l'oubli[3].
Le , pour les 75 ans de la mort de Czesława, le Mémorial d'Auschwitz publie une version colorisée de la photo, réalisée par l'artiste brésilienne Marina Amaral. Elle met en évidence le triangle rouge, symbole des prisonniers politiques, sur son uniforme de déportée[2].
Notes et références
- (en) Helena Kubika, The Extermination at KL auschwitz of poles Evicted from the Zamosc Region in the years 1942-1943, Auschwitz-Birkenau, Auschwitz-Birkenau state museum, , 301 p. (ISBN 83-60210-14-4), p. 26
- « Une photo colorisée d'une adolescente tuée à Auschwitz émeut les internautes », sur francetvinfo.fr, .
- (en) Janina Struk, 'I will never forget these scenes', The Guardian, (lire en ligne),
« The Nazis at Auschwitz were obsessed with documenting their war crimes and Wilhelm Brasse was one of a group of prisoners forced to take photographs for them. With the 60th anniversary of the death camp's liberation approaching [in January 2005], he talks to Janina Struk. ... Sitting in a small, empty, dimly lit restaurant in his home town of Żywiec in southern Poland, Brasse, now 87 years old and stooped from a severe beating in the camp, recalls his bitter experiences of Auschwitz. ... Thanks to the ingenuity of [Darkroom worker Bronislaw] Jureczek and Brasse, around 40,000 of [the photographs] did survive, and are kept at Auschwitz museum. »