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Cyperus alternifolius

Cyperus alternifolius ou Souchet à feuilles alternes, ou (faux) Papyrus est une espùce de plantes de la famille des Cyperaceae, originaire de Madagascar et de l’Afrique de l’Est et australe.

Aussi appelĂ©e Plante ombelle[2], cette espĂšce est souvent vendue sous le nom commercial de « papyrus »[n 1], terme impropre qui ne devrait ĂȘtre utilisĂ© que pour dĂ©signer l'espĂšce Cyperus papyrus. Elle est cultivĂ©e un peu partout comme plante d’eau ou d'intĂ©rieur.

Nomenclature et Ă©tymologie

Selon The Plant List, Cyperus alternifolius L. est un nom valide[3], donnĂ© par LinnĂ© en 1767, dans sa description de Mantissa Plantarum 1: 28–29[1].

Le nom de genre Cyperus est un emprunt au grec ÎșυπΔÎčÏÎżÏ‚, kupeiros, via le latin cyperus, « souchet », principalement Souchet rond (Cyperus rotundus L.), et Souchet comestible (C. esculentus L.), cf. Varron, R.R. 3, 16, 13 ; Pline 21, 115 ; 117 etc. [4].

L’épithĂšte spĂ©cifique alternifolius est un nom composĂ© des deux Ă©tymons de latin botanique, alternus, « alterne » et folium « feuille », donc « Ă  feuilles alternes » en rĂ©fĂ©rence vraisemblablement aux bractĂ©es.

Synonymes

Selon The Plant List, les synonymes de Cyperus alternifolius L. sont

  • Cyperus onustus Steud.
  • Cyperus racemosus Poir.
  • Eucyperus alternifolius (L.) Rikli

L’espĂšce Cyperus involucratus Rottb. a longtemps Ă©tĂ© nommĂ©e Cyperus alternifolius L. À l’origine, elle est distribuĂ©e dans la pĂ©ninsule arabique et en Afrique de l’Est et australe. Elle est utilisĂ©e comme plante ornementale. Les botanistes sont partagĂ©s pour savoir si Cyperus involucratus Rottb. est un nom valide ou pas[n 2].

Description

Plante pĂ©renne, poussant en touffe, pourvue d’un rhizome court et Ă©pais d’oĂč Ă©mergent les tiges (chaumes). La partie aĂ©rienne peut dĂ©pĂ©rir en hiver sous l’effet du gel et redĂ©marrer au printemps Ă  partir du rhizome. Celui-ci est rampant, relativement court et atteint un diamĂštre de 2 Ă  10 cm. Les nouvelles tiges poussent Ă  partir des nouveaux nƓuds Ă  l’extrĂ©mitĂ© du jeune rhizome, ce qui fait que la plante « migre » lentement[2].

Le Cyperus alternifolius forme des touffes denses de tiges brillantes et lisses terminĂ©es par des ombelles. Chaque tige est dressĂ©e et mesure de 1,5 Ă  mm de diamĂštre, et de 50 cm Ă  150 cm de hauteur, voire m[5] - [6]; elle est cylindrique et plus ou moins Ă  3 angles obtus (triquĂȘtre). Dans la classification phylogĂ©nĂ©tique, les Cyperaceae Ă©tant classĂ©es parmi les Poales, la tige est un chaume comportant des feuilles basilaires, portĂ©es par des gaines foliaires engainantes, vert pĂąle et mesurant la plupart des fois environ 20 cm.

Dans la partie inférieure de la tige, se trouvent des gaines foliaires entourant la tige, disposées en 3 rangées, coriaces, se terminant en pointe, rougeùtres à brun noirùtre dans la partie inférieure et devenant jaunùtres à gris vert. Les limbes des feuilles sont trÚs réduits ou absents[7].

À l’extrĂ©mitĂ© de la tige se trouve une ombelle, sous-tendue par 11 Ă  18 bractĂ©es, vertes et en forme de feuilles disposĂ©es sur 3 rangs en spirale. Longtemps considĂ©rĂ©es comme des feuilles, les botanistes les traitent maintenant comme des bractĂ©es involucrales. Elles forment de longs rubans linĂ©aires-lancĂ©olĂ©es, au revers scabre, de 10 Ă  35 cm de long et de 3 Ă  14 mm de large[5].

À l’aisselle de certaines bractĂ©es, sort un rayon de longueur infĂ©rieure Ă  la moitiĂ© de la bractĂ©e, portant une panicule d’épillets, de 5–20 mm de long sur 1–1,5 mm composĂ©e de 10 Ă  40 fleurs. Les fleurs sont groupĂ©es par trois. Elles portent 3 Ă©tamines et 3 stigmates.

Les fruits sont des nucules (de type noix) brunes Ă  maturitĂ©, ellipsoĂŻde Ă  ovoĂŻdes, d’environ 0,8 mm.

La floraison a lieu de mai-juin Ă  septembre.

  • Cyperus alternifolius
    Cyperus alternifolius
  • Touffe
    Touffe
  • Chaumes cylindriques ± triquĂȘtre
    Chaumes cylindriques
    ± triquĂȘtre
  • Ombelles, disposition des bractĂ©es de l'involucre
    Ombelles, disposition des bractées de l'involucre
  • Ombelle avec inflorescences
    Ombelle avec inflorescences
  • Épillets portant les fleurs
    Épillets portant les fleurs

Distribution

Cyperus alternifolius est originaire en Afrique tropicale, Afrique de l’Est et en Afrique australe, Ă  Madagascar, et dans la pĂ©ninsule arabique[8]. Selon Powo[9], sa distribution d’origine est : Angola, BĂ©nin, Botswana, Burundi, Cameroun, Provinces du Cap, Tchad, Congo, Djibouti, ÉrythrĂ©e, Éthiopie, Ghana, GuinĂ©e, Kenya, KwaZulu-Natal, LibĂ©ria, Madagascar, Malawi, Mauritanie, Mozambique, NigĂ©ria,Rwanda, Arabie saoudite, SĂ©nĂ©gal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tanzanie, Ouganda, YĂ©men, Zambie, ZaĂŻre, Zimbabwe.

Il pousse en zones humides, le long des cours d'eau et des lacs.

Il a été importé dans de nombreux pays comme plante d'agrément.

Sous-espĂšces

Cyperus alternifolius comporte trois infraspécifiques valides, selon POWO[9]:

  • Cyperus alternifolius subsp. alternifolius
  • Cyperus alternifolius subsp. flabelliformis KĂŒk.
  • Cyperus alternifolius subsp. textilis (Thunb.) Verloove

Multiplication

Cyperus alternifolius peut se reproduire par bouturage: plonger une tige, bractĂ©es raccourcies, tĂȘte en bas dans l'eau va produire des racines puis de nouvelles tiges vers le haut.

  • Mode de bouturage d'un sommet de tige, placĂ©e Ă  l'envers dans l'eau.
    Mode de bouturage d'un sommet de tige, placée à l'envers dans l'eau.

Utilisations

Il est cultivĂ© dans le monde entier comme plante d'eau ou d'appartement. Dans une culture en pot, il faut impĂ©rativement faire tremper la base du pot dans une soucoupe remplie d’eau.

Dans les rĂ©gions Ă  climat doux, il se cultive en situation immergĂ©e avec les pieds dans l’eau. Ailleurs, le cultiver dans des potĂ©es partiellement immergĂ©es dans des pots que l’on rentre l’hiver[2].

Une variété naine à feuillage fin, Cyperus alternifolius 'Zumula' est commercialisée comme herbe à chat[n 3].

Les Malgaches utilisent la paille de ce souchet pour confectionner des chapeaux, nattes et paillassons.

CaractĂšre invasif

L'introduction de Cyperus alternifolius en milieu naturel peut conduire au développement de populations de moustiques.

La prolifĂ©ration de cette espĂšce au bord des cours d'eau est susceptible de provoquer des envasements, conduisant Ă  leur tour Ă  des inondations ou des gĂźtes larvaires pour les moustiques. En Nouvelle-CalĂ©donie, oĂč elle a Ă©tĂ© introduite en 1912[10] comme plante d'ornement[11], elle est considĂ©rĂ©e comme une plante envahissante[10]. Son transport, sa commercialisation, sa cession et son introduction dans le milieu naturel sont rĂ©glementĂ©s[6].

Notes

  1. le papyrus est le Cyperus papyrus qui vient d'Afrique tropicale et fait de 3 Ă  m de hauteur dans sa zone d'origine
  2. voir World Checklist of Selected Plant Families. Govaerts, R. & Simpson, D.A. (2007) la considĂšre comme un synonyme de Cyperus alternifolius subsp. flabelliformis KĂŒk. in H.G.A.Engler
  3. L'herbe à chat sur le site Au jardin, consulté le 8 juillet 2015.

Références

  1. Référence Biodiversity Heritage Library : 44260845#page/32
  2. Natacha Mauric, « Cyperus alternifolius – Plante ombelle, Papyrus, Souchet », sur Jardin ! L’EncyclopĂ©die
  3. (en) Référence The Plant List : Cyperus alternifolius (source : KewGarden WCSP)
  4. Jacques André, Les noms des plantes dans la Rome antique, Les Belles Lettres, , 334 p.
  5. (en) Référence Flora of China : Cyperus alternifolius Linné
  6. GEE (Groupe EspÚces Envahissantes), Plantes envahissantes pour les milieux naturels de Nouvelle-Calédonie, Nouméa, APICAN (Agence pour la Prévention et l'Indemnisation des Calamités Agricoles ou Naturelles), , 224 p., page 180
  7. (en) Référence Flora of Pakistan : Cyperus alternifolius Linnaeus
  8. (en) Référence World Checklist of Selected Plant Families (WCSP) : Cyperus alternifolius L.
  9. (en) Référence Plants of the World online (POWO) : Cyperus alternifolia L.
  10. Vanessa Hequet, Mickaël Le Corre, Frédéric Rigault, Vincent Blanfort, Les espÚces exotiques envahissantes de Nouvelle-Calédonie, IRD, Institut de Recherche pour le Développement, , 87 p. (lire en ligne), p. 17, p. 46
  11. Bernard Suprin, Mille et une plantes en Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Editions PhotosynthÚse, , 382 p. (ISBN 9782952731638), p. 53

Liens externes

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