Culte de la personnalité d'Hugo Chávez
Le culte de la personnalité d’Hugo Chávez est mis en place progressivement par ce dernier après son accession à la présidence du Venezuela le . Après sa mort, ce culte s’accentue à l’initiative du gouvernement de son successeur, Nicolás Maduro, qui espère ainsi recueillir une partie de la popularité du président défunt.
Présentation
Hugo Chávez, qui s’est autoproclamé El commandante, utilise les chaînes de télévision et radios d’État pour largement communiquer sur les bienfaits de sa politique. Par ailleurs, à partir de , il a sa propre émission, Aló Presidente, un talk-show sans limite de temps où il raconte des histoires, répond au téléphone à des interlocuteurs, critique et se moque de ses opposants politiques, chante, annonce et commente ses décisions politiques[1].
Dimension religieuse
Si Hugo Chávez se réclame de Karl Marx et de Simon Bolivar, il fait aussi référence à Jésus-Christ « le prolétaire de Nazareth ». En réaction à l’imagerie religieuse autour d’Hugo Chávez, Saint Hugo Chavez, Christ des pauvres, l’église catholique vénézuélienne doit rappeler : « la religion catholique n'est pas guidée par un être humain » [2].
Après sa mort
Après la mort d’Hugo Chávez, Nicolás Maduro, désigné par Chavez avant de mourir comme son héritier, annonce : « Il a été décidé de préparer le corps du Comandante, de l'embaumer, pour qu'il reste visible éternellement, pour que le peuple puisse l'avoir avec lui ». Il est alors prévu d’exposer le corps du défunt dans une caserne puis de transformer celle-ci en musée de la Révolution bolivarienne[3].
En 2014, en mémoire du président défunt le gouvernement de Nicolás Maduro organise et finance des animations, ainsi il est possible de se faire tatouer gratuitement la signature d’Hugo Chávez[4]. En , un décret impose aux écoliers de commémorer par des festivités la naissance et la mort d’Hugo Chávez[5].
Analyse
La politologue Renée Fregosi, indique que le culte de la personnalité d’Hugo Chávez orchestré par Nicolás Maduro doit permettre à ce dernier de récupérer à son profit une part de la popularité du président défunt[3]. De même José Haro, professeur en droit public, considère : « Le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) veut l'immortaliser pour pouvoir l'utiliser, pour conserver les voix du peuple. Il va le mettre en vitrine comme un trophée »[7].
Références
- Hugo Chavez, entre président populaire et dictateur populiste 20minutes, 17 janvier 2012
- Saint Hugo Chavez, "Christ des pauvres" Le Monde, 30 mars 2013
- Vincent Madalon Hugo Chavez embaumé, ou le culte de la personnalité à l'excès France Info, 8 mars 2003
- Venezuela plus d’un an après la mort d’Hugo Chávez le culte de la personnalité continue dans les rues de ce pays 1 août 2014
- Culte de la personnalité la naissance et la mort d’Hugo Chávez seront fêtés par les écoliers RTL, 9 septembre 2015
- « Park named after Hugo Chavez inaugurated in Minsk », minsk.gov.by (anglais).
- Demi-dieu, héros et martyr : la naissance officielle du mythe Chavez L’Obs, 9 mars 2013