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Crise politique canadienne de 2008

La crise politique canadienne de 2008, qui a durĂ© environ une semaine, soit du 27 novembre au , concernait la tentative de renversement du gouvernement fĂ©dĂ©ral conservateur du Canada par une alliance des partis d’opposition (libĂ©raux, nĂ©o-dĂ©mocrates et bloquistes), six semaines aprĂšs les derniĂšres Ă©lections. Elle a soulevĂ© la question de la lĂ©gitimitĂ© et de la constitutionnalitĂ© d’une Ă©ventuelle dĂ©cision de la gouverneure gĂ©nĂ©rale qui irait Ă  l’encontre de l’avis du premier ministre. La crise s’est finalement rĂ©glĂ©e par la prorogation du parlement, demandĂ©e par le premier ministre et accordĂ©e par la gouverneure gĂ©nĂ©rale.

Une manifestation pour le renversement du gouvernement sur la colline du Parlement.

Contexte

Pour la premiĂšre fois depuis l’affaire King-Byng en 1926, le gouvernement du Canada doit faire appel au reprĂ©sentant de la Couronne canadienne, la gouverneure gĂ©nĂ©rale MichaĂ«lle Jean, pour arbitrer une dispute touchant Ă  la gouvernance du pays.

À l’issue de l’élection gĂ©nĂ©rale du 14 octobre 2008, le Parti conservateur du Canada, qui formait le gouvernement sortant, n’a obtenu que 143 des 308 siĂšges (46 % des siĂšges), le plaçant en situation de gouvernement minoritaire[1].

RĂ©sultats de l’élection gĂ©nĂ©rale du 14 octobre 2008.
Parti Chef SiĂšges Voix
2006 Dissolution 2008 Diff. Nombre % Diff.
Parti conservateur Stephen Harper 124127143+ 195 205 33437,6 %+ 1,4
Parti libĂ©ral StĂ©phane Dion 1039577− 263 629 99026,2 %− 3,9
Bloc quĂ©bĂ©cois Gilles Duceppe 514849− 21 379 56510,0 %− 0,5
Nouveau Parti démocratique Jack Layton 293037+ 82 517 07518,2 %+ 0,7
Indépendant/Aucune appartenance 132+ 189 5240,7 %+ 0,1

Conformément à la convention constitutionnelle en vigueur au Canada, la gouverneure générale Michaëlle Jean demande au chef du Parti conservateur du Canada de former le gouvernement.

Le 27 novembre 2008, le ministre des Finances conservateur, Jim Flaherty, dĂ©pose en Chambre une « mise Ă  jour Ă©conomique » comportant trois Ă©lĂ©ments aussitĂŽt dĂ©noncĂ©s par les partis d’opposition. Ceux-ci annoncent qu’ils voteront contre, ce qui prĂ©cipiterait la chute du gouvernement, six semaines seulement aprĂšs les derniĂšres Ă©lections. La crise politique est dĂ©clenchĂ©e.

Mesures controversées

  • Abolition du droit de grĂšve pour les fonctionnaires fĂ©dĂ©raux
  • Abolition du financement public aux partis politiques
  • Mesures de stimulation de l’économie (jugĂ©es insuffisantes par les partis d'opposition)

DĂ©roulement de la crise

RĂ©partition des siĂšges Ă  l’issue de l’élection fĂ©dĂ©rale du 14 octobre 2008

Le 28 novembre, le premier ministre Harper se donne une semaine de sursis et reporte au 8 dĂ©cembre le vote de confiance Ă  la Chambre des Communes sur l’énoncĂ© budgĂ©taire de son gouvernement, qui devait avoir lieu le 1er dĂ©cembre.

Le 29 novembre, le gouvernement annonce son intention de renoncer Ă  couper le financement public aux partis politiques. Les partis d’opposition affirment que cela ne changera rien Ă  la donne, que l’opposition a perdu confiance dans le gouvernement et qu’elle le renversera comme prĂ©vu.

Le 1er dĂ©cembre 2008, les trois partis d’opposition signent une entente de gouvernement qu’ils soumettent Ă  la gouverneure gĂ©nĂ©rale. Par cette entente, l’opposition propose de former un Cabinet de 24 ministres et de rĂ©partir les ministĂšres entre le Parti libĂ©ral (17) et le Nouveau Parti dĂ©mocratique (7). Ce dernier s’engage Ă  ne pas renverser ce gouvernement de coalition pendant 30 mois. Le Bloc quĂ©bĂ©cois, dont le principal objectif est l'indĂ©pendance du QuĂ©bec, n’a pas demandĂ© de ministĂšre, mais s’est engagĂ© Ă  soutenir le gouvernement de coalition pendant 18 mois.

Le 3 décembre au soir, le premier ministre Stephen Harper s'adresse à la nation dans un discours solennel.

Le 4 décembre, Stephen Harper demande à la gouverneure générale de proroger la session parlementaire. Cette demande lui est accordée et le parlement reviendra siéger le 26 janvier 2009 avec la déposition du budget le 27 janvier.

Prorogation de la session parlementaire

En pĂ©riode de prorogation (ou d’intersession), le premier ministre, les ministres et secrĂ©taires parlementaires conservent leur charge et tous les dĂ©putĂ©s conservent leurs pleins droits et privilĂšges. La principale incidence de la prorogation mettant fin Ă  une session est de mettre fin Ă  tous les travaux parlementaires. Tous les projets de loi dĂ©posĂ©s pendant la session et qui n’ont pas reçu la sanction royale cessent d’exister ; les travaux des comitĂ©s cessent. Ainsi, aucun comitĂ© ne peut siĂ©ger durant une prorogation[2].

Crise de leadership au sein du Parti libéral

À l’issue de l’élection gĂ©nĂ©rale du 14 octobre 2008, le Parti libĂ©ral n’ayant obtenu que 26 % des voix et 77 dĂ©putĂ©s, le pire rĂ©sultat de ce parti depuis la confĂ©dĂ©ration en 1867, son chef, StĂ©phane Dion, a rapidement vu son leadership contestĂ© au sein de son parti. Quelques jours plus tard, il a annoncĂ© son dĂ©part comme chef. Michael Ignatieff est choisi pour le remplacer par intĂ©rim en attendant de voir son leadership confirmĂ©, ce qui a lueu lors d’une convention Ă  Vancouver le 2 mai 2009. Une course Ă  la succession de StĂ©phane Dion aurait dĂ» avoir lieu, le vote se tenant le 2 mai, mais Dominic LeBlanc et Bob Rae s’étant tous deux dĂ©sistĂ©s, la convention a simplement couronnĂ© officiellement Ignatieff Ă  la tĂȘte du parti.

Notes et références

  1. « Position des partis - Chambre des Communes », Parlement du Canada (consulté le )
  2. « Parliament of Canada », sur parl.gc.ca (consulté le ).
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