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Crimes de guerre de l'Italie

Les crimes de guerre de l'Italie sont principalement associée à l'Italie fasciste dans la Seconde guerre italo-éthiopienne et pendant la Seconde Guerre mondiale.

Ă€ la fin de la Seconde Guerre mondiale, 1 200 militaires et responsables politiques italiens sont rĂ©pertoriĂ©s comme criminels de guerre dans les Balkans, mais aussi en Éthiopie, en Afrique du Nord et en France.

Seconde guerre italo-Ă©thiopienne

Pendant la Seconde guerre italo-Ă©thiopienne, des violations des lois de guerre ont Ă©tĂ© signalĂ©es et documentĂ©es. Au cours de l'occupation italienne de 1936 Ă  1941 en Éthiopie, des atrocitĂ©s ont eu lieu comme lors du massacre de Graziani. 30 000 Éthiopiens ont peut-ĂŞtre Ă©tĂ© tuĂ©s et beaucoup plus emprisonnĂ©s en reprĂ©sailles de la tentative d'assassinat du vice-roi Rodolfo Graziani[1].

Seconde Guerre mondiale

Atrocités italiennes en Slovénie

Camp de concentration d'Arbe
Enfants internés dans le camp d’internement d’Arbe
Des internés morts dans le camp d'internement d’Arbe[2]

En Slovénie, le haut-commissaire Emilio Grazioli émet une ordonnance sur les mesures à effectuer pour le maintien de l’ordre public en définissant le cadre juridique des mesures coercitives à prendre. Après l’invasion de l’URSS, la résistance communiste s’intensifie et le contrôle économique du pays est remis en question par les actes de sabotage.

Ă€ partir d’, les partisans commencent Ă  accentuer les actions de sabotage et de coups de main contre les postes isolĂ©s italiens. Le gĂ©nĂ©ral Robotti Ă©labore le plan « Primavera », de janvier Ă  , la ville de Ljubljana est quadrillĂ©e de barbelĂ©s et systĂ©matiquement tous les habitants sont contrĂ´lĂ©s. Sur 18 708 personnes, 2 858 sont de facto envoyĂ©es dans le camp d’internement d’Arb. Cependant, ce plan ne permet pas de venir Ă  bout de la rĂ©sistance slovène. L’arrivĂ©e du gĂ©nĂ©ral Mario Roatta, le Ă  la place du gĂ©nĂ©ral Vittorio Ambrosio marque un changement de stratĂ©gie : d’une posture dĂ©fensive, les soldats italiens doivent passer Ă  une attitude plus agressive. Une nouvelle ligne dure est dĂ©finie au travers d’un mĂ©morandum appelĂ© Circulaire C3, opuscule de 200 pages, donnant les directives aux officiers pour, selon lui, appliquer des mesures exceptionnelles pour mettre fin Ă  la rĂ©sistance en pratiquant la politique de la terre brĂ»lĂ©e et des reprĂ©sailles.

Pour couper les résistants de la population, les villages proches des axes routiers ou des lieux d’accrochages avec le Regio Esercito sont rasés, les hommes âgés de plus de 16 ans fusillés, les femmes, les enfants et les vieillards déportés dans les camps comme à Arbe ou dans la péninsule italienne. Il y aura jusqu’à 200 camps disséminés dans toute l’Italie, jusqu’aux lieux de confinement pour les antifascistes.

Entre mai et , une série d’opérations de « pacification » conduit à la destruction de nombreux villages comme à Podhum, le . Toutes les habitations sont détruites au lance-flamme. Les hommes sont séparés du reste des villageois et envoyés pour contrôle d’identité sur le terrain d’aviation. 108 hommes seront fusillés en représailles de la mort de 16 soldats Italiens et 800 personnes internées.

Ă€ Arb, la population est composĂ©e de femmes, d’enfants et de vieillards. Les hommes valides se sont cachĂ©s dans les montagnes ou ont rejoint les partisans pour ne pas servir d’otages en cas de reprĂ©sailles. Les conditions sanitaires sont catastrophiques, la nourriture sommaire est insuffisante. 1.500 personnes vont mourir dans ce camp, principalement durant l’hiver 1942-1943, de faim et de froid. Le camp d’Arb sera dĂ©mantelĂ© en , après l’armistice italien. Le responsable du camp, Vincenzo Ciauli, sera exĂ©cutĂ© par les ex-prisonniers. Ă€ Gonars, situĂ© en Italie dans le Frioul, 6 000 Slovènes provenant de Lubjana y seront internĂ©s. Les historiens estiment entre 500 et 600 le nombre des victimes, principalement des femmes et des enfants. En tout, 25 000 civils seront internĂ©s dans les 200 camps italiens Ă  titre « prĂ©ventif », il n’y a pas de chiffre prĂ©cis concernant le nombre de morts, entre 5 000 et 7 000 (sources slovènes) mais les historiens n’arrivent pas encore Ă  se dĂ©terminer exactement. Le plus grand des camps d’internement en Italie est celui de Renicci d’Anghiari en Toscane qui a contenu 9 000 prisonniers.

Atrocités italiennes en Albanie

Le , l’Albanie est envahie et le roi Victor-Emmanuel III prend le titre de roi d’Albanie. Les premières défaites italiennes lors de l’agression contre la Grèce encouragent les premiers partisans qui mènent des actions de sabotage. Mal équipés, ils sont rapidement mis en déroute. Jouant sur les tensions interethniques, les Italiens arment les milices albanaises qui procèdent à la destruction de villages monténégrins ou serbes.

La première vague de rĂ©pression s’abat lors de la tentative d’assassinat du roi Victor-Emmanuel III en visite, le , par un jeune albanais Vasil Laci. Comme en Yougoslavie, la mĂ©thode est identique : destruction des villages abritant les partisans, dĂ©portation des civils et pendaisons publiques. Le , lors d’une des nombreuses opĂ©rations de ratissage, 80 villages autour de Mallakasha sont rasĂ©s, une centaine de civils exĂ©cutĂ©s. Mallakasha est considĂ©rĂ© comme le « Marzabotto albanais ». 40 000 Albanais ont Ă©tĂ© internĂ©s dans des camps comme Ă  GjirokastĂ«r, Berati ou Vlora. Selon les sources albanaises, l’occupation italienne a provoquĂ© la mort de 40 000 personnes, la destruction de 850 villages et 61 000 habitations[3].

Atrocités italiennes en Grèce

Civils tués lors du massacre de Domenikon.

L'occupation italienne en Grèce était souvent brutale, entraînant des crimes de masse comme lors du massacre de Domenikon en représailles à une embuscade de la résistance grecque près du village. La Grèce continentale, l’île d’Eubée, les Cyclades, une mince partie de la Crète, les îles Ioniennes sont occupées par les troupes italiennes de la 11a Armata commandée par le général Geloso. L’occupant va vivre sur le dos de la Grèce, saisissant les récoltes (la Thrace occupée par la Bulgarie fournit 60 % des récoltes en blé), l’huile d’olive, le cheptel. Le pays va connaître une terrible famine .

Des manifestations des mutilés de guerre à Athènes le puis à nouveau le sont durement réprimées. Le , à Domenikon, petit village de Thessalie, un convoi italien est mitraillé par les résistants, tuant neuf Chemises Noires. En représailles, le général Benelli entend donner une leçon qu’il juge « sanitaire ». Les habitants mâles sont séparés du reste de la population et tenus à l’écart. Durant la nuit, 120 hommes sont fusillés et les habitations brûlées. À Pharsale, en , 40 Carabinieri sont capturés et jamais retrouvés. 60 hommes sont fusillés, comme aussi à Oxinià ou Domokos.

D’après les sources grecques, les Italiens ont fusillĂ© 8 000 civils (35 000 pour les Allemands et 25 000 pour les Bulgares).

Notes et références

Sources

  • Dans la Grèce de Hitler, Mark Mazower, ed. Tempus.
  • Diaro, Galeazzo Ciano
  • Les Rouges et les Noirs, Renzo de Felice, Georg ed.
  • Si ammazza troppo poco, Gianni Oliva
  • L’occupazione italiana dei Balcani, Crimini di guerre e mito della « brava gente », Davide Conti.
  • Il nuovo ordine mediterraneo. Le politiche di occupazione dell'Italia fascista in Europa (1940-1943)
  • Italian Crimes en Yougoslavie (Yougoslave Information Office - Londres 1945)
  • The Central Registry of War Criminals and Security Suspects - Consolidated Wanted List, The Naval & University Press, Uckfield 2005 (facsimile du document original publiĂ© par les AlliĂ©s en 1947 et conservĂ© auprès des Archives nationales britanniques Ă  Kew/Londres)

Voir aussi

Articles connexes

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