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Crapaudine (mécanique)

Une crapaudine est une pièce de métal constituée par un palier de butée destiné à recevoir l'extrémité du pivot d'un arbre vertical et un palier de guidage destiné à absorber les efforts radiaux.
On parle parfois de « palier vertical à charge axiale ». En effet, le but de la crapaudine est bien de permettre la rotation d'un arbre dont la charge est dans le prolongement de son axe. Quand cet arbre est horizontal, on parle de palier.

Les différentes crapaudines sont constituées de divers éléments en fonction de leur montage: une chape qui forme l'enveloppe, un coussinet, un grain, un contre-grain, un collet, une butée à bille.

Différents types

Les crapaudines peuvent être disposées :

  • Ă  la partie infĂ©rieure de l’arbre et c’est l’extrĂ©mitĂ© qui repose sur la butĂ©e (fig. A, B et C), le tout incorporĂ© dans une chape.
    • Fig. A : dans le cas de charge moyenne et pour des diamètres infĂ©rieurs Ă  70 mm, l’arbre est guidĂ© par un coussinet en bronze (1) et l’extrĂ©mitĂ© repose sur un contre-grain (2) qui pivote sur le grain (3) solidaire du palier. Dans certains cas le contre-grain peut ĂŞtre remplacĂ© par un traitement thermique de l’extrĂ©mitĂ© du pivot (cĂ©mentĂ©-trempĂ©).
Fig. A
  • Fig. B : mĂŞme montage que le cas prĂ©cĂ©dent Ă  la diffĂ©rence que le grain est sphĂ©rique pour assurer un meilleur centrage dans le palier.
Fig. B
  • Fig. C : le pivot est simplement appuyĂ© sur une butĂ©e Ă  bille centrĂ©e dans le palier. Ce dispositif, moins onĂ©reux que les cas prĂ©cĂ©dents, permet en plus de supporter de grosses charges axiales avec une lubrification plus simple.
  • Ă  la partie supĂ©rieure, l’arbre Ă©tant soutenu par un collet (fig. D, rep. 4) reposant sur une butĂ©e, ), le tout incorporĂ© dans une chape.
    • Fig. D : la crapaudine de Mitchell est utilisĂ©e dans le cas de charges importantes ou pour des questions de montage, il est impossible de placer une butĂ©e dans la partie infĂ©rieure. L’arbre, guidĂ© en translation par un coussinet (1), est soutenu par un collet (4) solidaire de l’arbre. Ce collet est muni d’un grain (2) qui pivote sur la collerette du coussinet. Ce grain peut ĂŞtre remplacĂ© par une butĂ©e Ă  billes.

Applications

Crapaudine de LĂ©onard de Vinci (Codex Madrid I, f.101v)

La crapaudine est présente, depuis la plus haute antiquité, comme palier d’articulation des portes ou des grilles. Son emploi est plutôt indiqué pour les lourdes portes des forteresses, qui ne pourraient être soutenues par un simple gond fiché dans le mur. On trouve des traces de scellement de crapaudines dans certaines entrées de riches maisons romaines comme à Pompéi. Léonard de Vinci a également étudié le problème en dessinant une crapaudine munie d’une butée à bille à la fin du XVe siècle.

Aujourd’hui, les crapaudines sont toujours utilisées, dans l’architecture traditionnelle, pour l’articulation des portillons et portiques de propriétés. Dans la mécanique, elle trouve un usage pour l’articulation des potences ou des chèvres verticales de levage de charges.

Dans les groupes turbo-alternateurs des usines hydro-électriques sous basse chute (hélice ou kaplan), on parle de « pivoterie » pour désigner l'ensemble des éléments qui supportent et permettent la rotation de l'ensemble rotor d'alternateur-arbre-roue de la turbine.

Une des quatre crapaudines supportant les pylĂ´nes du pont d'Assat (hauteur 22 cm)

En génie civil, la crapaudine est employée pour assurer une légère liberté de mouvement à des ouvrages d’art ; telle que pour les pylônes de soutènement qui sont posés sur des crapaudines en fonte qui permettent leur pivotement dans le sens du pont suspendu (pont suspendu d'Assat, dans les Pyrénées-Atlantiques).

Bibliographie

  • EncyclopĂ©die pratique de mĂ©canique et d’électricitĂ© – Quillet, 1961.

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