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Couvent des Capucines de Liège

Le couvent des Capucines situé en Hors-Château à Liège, est fondé en 1626, au coin de l'impasse du Champion. L'église du couvent est construite en 1646. Vendu à la Révolution, il est à nouveau occupé par les Filles de la Croix après avoir été propriété particulière. C'est actuellement une école normale et l'enseignement moyen de Marie-Thérèse.

Couvent des Capucines de Liège
Image illustrative de l’article Couvent des Capucines de Liège
La chapelle Sainte-Croix en 2006
Présentation
Culte Catholique Romain
Type Couvent
Rattachement Diocèse de Liège
Début de la construction 1626 pour les bâtiments, 1645 pour l'église, 1862 pour la nouvelle chapelle
Architecte Jean-Louis Mélotte
Style dominant Néo-gothique
Géographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Province Drapeau de la province de Liège Province de Liège
Ville Blason de Liège Liège
Coordonnées 50° 38′ 52″ nord, 5° 34′ 50″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Couvent des Capucines de Liège
Géolocalisation sur la carte : Liège
(Voir situation sur carte : Liège)
Couvent des Capucines de Liège
Capucines

Historique

Fondatrices

Les sœurs Capucines se sont établies à Liège en 1626. Le couvent est alors fondé par deux filles pieuses, Cornelia Libotte et Jeanne de Herck, qui ont pris le voile comme novice dans ce but. Elles sont appuyées par Ferdinand de Bavière, alors Prince-évêque de Liège.

Par ailleurs, par l'intermédiaire du Grand Vicaire de Liège, chef du diocèse, la mère supérieure du couvent des Capucines de Saint-Omer désigne trois sœurs dont la future mère supérieure, Bernardine de Graveline[1], dite Anne de Cras[2], parties de Saint-Omer en 1626[note 1], pour donner une autorité au couvent nouvellement constitué.

Premières installations

Les trois sœurs occupent tout d'abord une maison dans les cloîtres de la collégiale Saint-Barthélemy, mais il semble que les chanoines les expulsent au bout de trois semaines. Elles s'installent ensuite, en novembre 1626, dans la Basse-Sauvenière, sur la paroisse Saint-Michel, et y reçoivent les deux novices qui sont rejointes par une troisième en janvier 1627, Jolette Beckers.

Dotations multiples

Dotées à la fois par le Grand Vicaire, le chanoine de la collégiale Sainte-Croix, le chanoine de la collégiale Saint-Denis et le Grand Mayeur, les religieuses s'installent au faubourg Saint-Laurent, dans la paroisse Saint-Hubert, où elles vont rester jusqu'en juillet 1628[3].

Installation définitive en Hors-Château

Les Capucines vont définitivement s'installer dans la rue Hors-Château, paroisse de Saint-Thomas, au coin de l'impasse du Champion le , et y commencer la construction de leur église en 1645. La chapelle Sainte-Croix, construite en 1645 et achevée l'année suivante, est dédiée aux saints Pierre et Paul[note 2].

Existence paisible pendant 100 ans

Les Capucines sont prises sous la sauvegarde et protection de la cité dès 1642 pour vivre une existence paisible jusqu'en 1746, date à laquelle le prince-évêque Jean-Théodore de Bavière doit prendre un édit qui frappe dorénavant d'amende « quiconque se rendait coupable de pareil méfait », car des passants arrachaient les pierres des murs, brisaient toits et vitres et invectivaient leurs domestiques[note 3].

Révolution française

À la suite de la Révolution française, les bâtiments du couvent des Capucines sont vendus, en janvier 1797, principalement en deux lots[4] :

  • les bâtiments, la cour et l'église[note 4], deux prairies et un vignoble, forment le premier lot : il est vendu le [note 5] ;
  • le second lot contient un vignoble et une prairie orientée au sud[note 6] ;
  • dans les environs, les Capucines possèdent encore quelques petites maisonnettes qui sont vendues ;
  • d'autre part, les agents républicains ont procédé, en , à l'inventaire de l'argenterie et des meubles affectés au culte[note 7]. Le mobilier est vendu à l'encan en [5].

C'est une ex-religieuse, Marie Delwoine qui acquiert le couvent, protégée par un fondé de procuration de L. Harzé. Aussi, le couvent reste-t-il dans les mains de la famille Harzé jusqu'en 1818, pour être revendu à Michel Frésart, un agent de change[note 8].

Quelques années plus tard, la famille Frésart, qui compte un de ses membres parmi les Filles de la Croix offre généreusement, au curé de Sainte-Croix [6], l'ancien couvent des Capucines pour le transformer en maison mère de la congrégation. Mais les bâtiments, qui sont peu propices à l'enseignement que dispensent les Filles de la Croix, doivent être démolis. Au-delà de l'ancienne église, il ne reste donc plus, dans le jardin, qu'un petit bâtiment où une pierre garde la trace du chronogramme et les emblèmes de la famille Vrancken :

  • VICIt Leo fortIs eX trIbV JVDa hosteM (1680)
  • CrVX Dat LaVreaM (1670)

Histoire récente

En 1862, sous l'impulsion du curé de Sainte-Croix, on renouvelle l'ancienne église, et l'architecte Jean-Louis Mélotte propose de s'inspirer de la Sainte-Chapelle de Paris. Quatorze peintures représentant le chemin de Croix seront peintes par Lange. Trois artistes liégeois, Jules Helbig et Édouard van Marcke réalisent les autres peintures polychromes et Halleux les statues et sculptures.

D'autre part, le centre scolaire Saint Barthélemy, section maternelle, occupe ce qui reste de l'ancien couvent. Depuis 2012 en outre, les bâtiments ont été cédés à l'école normale Helmo Sainte-Croix.

Le , on a procédé à la translation des reliques de Mère Marie-Thérèse Haze de la chapelle (où elle reposait) vers la cathédrale Saint-Paul de Liège. Elle repose désormais dans la chapelle adjacente à celle qui accueille les reliques de saint Lambert[7].

Notes et références

Notes

  1. Le , après un passage à Nivelles, elles passent à Huy et arrivent en barque à Liège, où elles sont accueillies par le bourgmestre de l'époque, le Baron de Bockolt.
  2. La mère supérieure, fondatrice du couvent, Bernardine de Gravelines décédée le , y recevra une sépulture.
  3. Aucun texte n'explique ces mouvements d'humeurs; Amende de dix florins d'or : édit du , dans Gobert 1975, p. 131.
  4. Dépouillée de son décor, dès 1794, l'église est rapidement convertie en magasin d'effets militaires, on en fera successivement une remise, des écuries, un magasin à fourrage, une école particulière d'équitation et un atelier de tonnelier.
  5. Le 24 ventôse an V (), le couvent et ses dépendances de 8 verges grandes, 3 petites et 104 pieds carrés, deux prairies de 10 verges grandes, 17 petites et 51 pieds carrés, et un vignoble de 15 verges grandes, 16 1/2 petite, soit une surface totale d'un bonnier, 18 verges grandes et 16 1/2 petites fut vendu 42 578 francs.
  6. Vignoble de 7 verges grandes et 8 1/2 petites au prix de 2 147 livres 10 sols par le même acheteur.
  7. En fait d’argenterie, on ne trouva qu'un calice avec sa patène, une cuillère et une boite d'argent.
  8. Moyennant le paiement d'une somme de 12 000 francs et une rente viagère de 3 000 francs.

Références

  1. Stéphani 1877, p. 217.
  2. Théodore Gobert, Liège à travers les âges : les rues de Liège, t. VI, Bruxelles, Culture et Civilisation, (OCLC 67986040), p. 130.
  3. Stéphani 1877, p. 221
  4. Archives de l'État à Liège, Administration Centrale, Vente des Biens Nationaux, reg. n° 107.
  5. Archives de l'État à Liège, Administration Centrale, Vente des Biens Nationaux, Vente du 24 germinal an V, reg n° 107.
  6. Habets, 1835 à 1855
  7. Martial Giot, « Événement international à Liège: la bienheureuse Mère Marie-Thérèse Haze va être déplacée », sur https://www.rtbf.be, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • « Vie de Bernardine de Gravelines », P. Goffin, Vie manuscrite, 287 pp, in 4°
  • J. P. R. Stéphani, « Capucines : couvent de Liège, Hors-Château », dans Mémoires pour servir à l'histoire monastique du pays de Liége publié par J. Alexande, t. 2, Liège, L. Grandmont-Donders, (lire en ligne), p. 217-222

Articles connexes

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