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Couvent Saint-Louis-Sainte-Élisabeth

Le couvent Saint-Louis-Sainte-Élisabeth désigne un ancien couvent [1] situé à Louviers, dans le département de l'Eure, en région Normandie.

Couvent Saint-Louis-Sainte-Élisabeth
Présentation
Destination initiale
couvent
Destination actuelle
détruit
Construction
1625
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Adresse
Place de Rouen et rue de la Moue
Coordonnées
49° 12′ 52″ N, 1° 10′ 07″ E
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L'emprise claustrale a notamment laissé place au musée de Louviers et à deux hôtels de ville successifs.

Un second Ă©tablissement essaima Ă  Rouen vers 1660, rue des Capucins[2] - [3].

Histoire

La fondation du couvent Saint-Louis est Ă  replacer dans le grand mouvement des institutions charitables[4].

En l'occurrence, on doit l'idée de cette fondation à Catherine Le Bis, veuve d'un haut fonctionnaire rouennais incriminé, Jean Hennequin, qui fut exécuté en mars 1602. Venue s'exiler à Paris, rue des Quatre-Fils, elle s'entoure de femmes dévotes[5] et du curé de Saint-Jean-en-Grève, le père Pierre David, son confesseur[6], considéré de son vivant comme « un très saint homme »[7]. Le groupe s'ingénie à faire acheter petit à petit les 11 premières parcelles (état en 1622) sur les 23 nécessaires à Louviers pour l'implantation de l'œuvre hospitalière, par l'entremise de Le Bis, frère de Catherine, bien introduit auprès du garde des sceaux de France Claude Mangot.

C'est dans ce lieu que se déroule l'affaire des possédées en 1643, qui occulte de beaucoup l'historique architectural du complexe des bâtiments même.

Plan du couvent - 1696.

Construction

  • 16 juin 1616 : avis favorable des bourgeois de Louviers pour la construction de deux hĂ´pitaux, l'un pour les hommes, l'autre pour les femmes[8]
  • 22 juillet 1616 : autorisation royale[9]
  • 1617 : le père Vincent Mussart[10] fait venir du couvent Sainte-Élisabeth de Paris deux religieuses afin d'instruire quatre premières sĹ“urs venues aussi de Paris[11], en les personnes de Catherine Le Bis elle-mĂŞme, sa fille adoptive Simone Gaugain (alias Françoise), native de Patay, et deux sĹ“urs, Claude et Marie Caron, introduites par le père David. En septembre, le père Mussart donne leur habit Ă  la quinzaine d'hospitalières impĂ©trantes.
  • Les hospitaliers causent rapidement le trouble parmi les hospitalières[12], jusqu'Ă  parler de « coup d'État » au cours des annĂ©es 1617 et 1618. Ces querelles sont la source des retards dans l'Ă©dification du monastère[13]. De ce fait, la mort en 1622 des donateurs initiaux provoque la ruine de l'Ă©tablissement monastique qui ne doit sa survie qu'Ă  la bienfaisance de nouveaux donateurs de la famille d'Orsay[13]. Finalement, les hommes fondent de leur cĂ´tĂ© en 1646 le couvent des pĂ©nitents de Saint François[14] rue de l'ĂŽle.
  • 6 dĂ©cembre 1621 : bref du pape GrĂ©goire XV par lequel est crĂ©Ă© le 4e institut du genre sous le titre d'Hospitaliers et Hospitalières de sainte Élisabeth[15]
  • 10 fĂ©vrier 1622 : lettres patentes du roi Louis XIII autorisant l'exĂ©cution du bref papal[15]
  • Catherine Le Bis dĂ©cède en 1622 Ă  une date inconnue, mais postĂ©rieure Ă  une ultime donation du 3 aoĂ»t[17]
  • 22 avril 1625 : dĂ©but de l'activitĂ© hospitalière[15]
  • 9 mars 1631 : Mgr de PĂ©ricard bĂ©nit l'Ă©glise[1] et sa cloche ainsi que le cimetière[19]; il y cĂ©lèbre la messe. Il n'y a que les murailles et la couverture et une seule vitre, sans porte, sans pavĂ©, sans lambris et sans clocher. Le chĹ“ur n'est pas achevĂ© et il n'y a pas de banc et pas de grille[20]
  • 31 aoĂ»t 1631 : mort de la seconde donatrice Geneviève Le Beau (veuve Le Boucher d'Orsay), qui a donnĂ© son nom Ă  la cloche bĂ©nie 5 mois plus tĂ´t
  • 1636 : François PĂ©ricard donne aux religieuses la règle de leur maison[21]
  • 1643 : rĂ©vĂ©lations sur l'affaire des possessions - l'Ă©vĂŞque vient exorciser les religieuses ; elles sont au nombre de 52[22]
  • 9 mars 1645 : l'Ă©vĂŞque consacre l'Ă©glise Saint-Louis
  • 1696 : construction d'un premier quadrilatère de bâtiments comprenant l'Ă©glise, le dortoir, la grange autour d'un cloĂ®tre[1]. Le long de la rue de la Moue[24] se trouve le local des pensionnaires avec son propre parterre. Le cimetière des religieuses se trouve en arrière du cloĂ®tre, rue de la Marre. Une grande cour donne accès Ă  l'hĂ´pital[25].
  • 1702 : pose de la première pierre[26] de prolongement des bâtiments du cloĂ®tre Ă  l'Est[1] grâce Ă  la libĂ©ralitĂ© d'un troisième donateur d'importance, Langlois Doisnel[27].
  • 29 mai 1726 : Madeleine de Caradas[28] (du Val d'Ailly) pose la première pierre du prolongement des bâtiments joignant au Nord l'Ă©glise Ă  l'hĂ´pital[1] et qui devaient remplacer l'ancienne dĂ©pense[29].
  • 1776 : les architectes de la ville prĂ©conisent la rĂ©fection de l'hĂ´pital dĂ©pendant du couvent Saint-Louis, qui dut ĂŞtre renouvelĂ©e le [30] auprès de l'Ă©vĂŞque François de Narbonne-Lara qui y rĂ©pondit expressĂ©ment et favorablement le 6 dĂ©cembre.
  • 1786 : un marchĂ© est passĂ© entre les religieuses et l'entrepreneur Jacques Broc, de SĂ©bĂ©court, qui s'engage Ă  Ă©difier la bâtisse selon les plans, profils et Ă©lĂ©vations dressĂ©s par dom Miserey[31] religieux bĂ©nĂ©dictin[1] - [32]. La reconstruction reste inachevĂ©e Ă  cause de la RĂ©volution.
  • En 1790, les hospitalières sont au nombre de 32[22].

Affectations successives

  • En 1791, Ă  suite de la requĂŞte prĂ©sentĂ©e au district de Louviers concernant l'Ă©tablissement du tribunal dans l'Ă©glise de la communautĂ© de Saint-Louis, le directoire du district arrĂŞte que "la communautĂ© de Saint-Louis Ă©tant composĂ©e d'un nombre de religieux supĂ©rieur Ă  la loi, on ne peut s'emparer de leur Ă©glise"
  • En 1792, l'administration du district s'est installĂ©e dans le couvent[1]
  • En 1793, le tribunal s'est installĂ© dans le couvent
  • En 1796, l'hĂ´tel de ville est installĂ© dans l'hĂ´pital[1] construit en 1786 en bordure de rue
  • En 1812, un devis est Ă©tabli pour la restauration de la partie sud de l'hĂ´tel de ville
  • En 1846, le cloĂ®tre est dĂ©truit[1]
  • 1851, une porte, un perron et un campanile[33] sont construits Ă  l'hĂ´tel de ville (ancien)[1]
  • 1855, une partie du bâtiment est rĂ©servĂ©e Ă  la bibliothèque
  • En 1872 sont construites les tourelles et, la mĂŞme annĂ©e, le musĂ©e de Louviers est crĂ©Ă©, installĂ© en 1876 dans une des salles de la mairie
  • 1874, projets (devis et plans) pour la construction d'un tribunal dans la cour de la mairie en lieu et place de celui existant, non rĂ©alisĂ©.
  • En 1886, le conseil municipal adopte les plans de Georges-Paul Roussel pour la construction du musĂ©e qui peut ĂŞtre Ă©difiĂ© grâce Ă  un legs de 1882 par Édouard Lanon, un ancien notaire, sur l'emplacement de l'ancienne gendarmerie. Les travaux sont terminĂ©s en 1888 et l'ouverture a lieu le 15 avril
  • 1899, l'ancienne chapelle qui servait de tribunal jusqu'alors est dĂ©truite[1]
  • 1899 : le conseil municipal dĂ©cide la construction d'un kiosque Ă  musique sur l'emplacement de la chapelle[34]
  • En 1906, de nouveaux bureaux sont construits Ă  l'hĂ´tel de ville[1]

Bibliographie

  • Paul Dibon (Membre de la SociĂ©tĂ© des antiquaires de Normandie.), Essai historique sur Louviers., (lire en ligne)
  • Documentations de l'architecture et du patrimoine de la rĂ©gion Haute Normandie (archives)
  • Lucien Barbe, Histoire du Couvent de Saint-Louis et de Sainte-Élisabeth de Louviers : et de la possession des religieuses de ce monastère, t. V (1898), Louviers, Imprimerie Eugène Izambert, coll. « Bulletin de la sociĂ©tĂ© d'Ă©tudes diverses de Louviers », , 444 p. (lire en ligne), p. 103 et s..Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • LĂ©opold Marcel, Les rues de Louviers : rapport au nom de la commission chargĂ©e par le Conseil municipal, dans sa sĂ©ance du 7 novembre 1866, de proposer la dĂ©nomination de voies nouvelles, E. Izambert, , 676 p. (lire en ligne), p. 250 et s..

Notes et références

  1. « Couvent Saint-Louis, Sainte-Elisabeth, Saint-François, Hôpital, Mairie, Musée d'Hospitalières de Saint-François », notice no IA00019072, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Hôpital Saint-François de Rouen
  3. Permission aux sœurs de Saint-François el de Sainte-Élisabeth de Louviers d'établir un monastère à Rouen, Gaillon, 21 septembre 1661.
  4. Farin 1731.
  5. Les noms de donateurs (et leurs motivations), dont celui de René Broutesaute, directeur du projet relatif aux hospitaliers masculins, sont fournis dans Daniel Vidal, Critique de la raison mystique : Benoît de Canfield : possession et dépossession au XVIIe siècle : Le Livre des questions, vol. 1, Éditions Jérôme Millon, , 429 p. (ISBN 978-2-905614-42-1, lire en ligne), p. 217.
  6. Barbe 1899, p. 107.
  7. Ernest Hildesheimer, Les possédées de Louviers, vol. 105, t. 24, coll. « Revue d'histoire de l'Église de France », (lire en ligne), p. 422-457.
  8. Barbe 1899, p. 106-108.
  9. Barbe 1899, p. 111.
  10. Vincent Mussart sur BnF.fr.
  11. Barbe 1899, p. 113.
  12. Barbe 1899, p. 114.
  13. Barbe 1899, p. 119.
  14. Notice no PA00132693.
  15. Farin 1731, p. 144.
  16. Barbe 1899, p. 123.
  17. Barbe 1899, p. 118.
  18. Barbe 1899, p. 109.
  19. Charpillon_Caresme p. 121-122.
  20. Barbe 1899, p. 122.
  21. Barbe 1899, p. 124-132.
  22. Barbe 1899, p. 187.
  23. Barbe 1899, p. 132-144.
  24. La rue de la Moue est devenue rue Saint-Louis.
  25. La cour d'accès à l'hôpital se trouverait de nos jours rue de l'Hôtel-de-Ville devenue rue Pierre-Mendès-France.
  26. Cette pierre de 1702 a été retrouvée lors de la démolition de 1848.
  27. Barbe 1899, p. 176.
  28. Barbe 1899, p. 161.
  29. Cette pierre fut retrouvée lors de la démolition de 1899.
  30. Barbe 1899, p. 179.
  31. dom J.-B. Miserey sur SUDOC. On retrouve le même architecte mentionné à la chartreuse Notre-Dame du Val-Dieu.
  32. Archives municipales de Louviers, Hospice Saint-Louis, no 17.
  33. Le campanile (disparu) est visible sur une carte postale colorisée de 1909.
  34. Notice no PA27000091, base Mérimée, ministère français de la Culture.

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