Corps des enquĂȘteurs de la police nationale
En France, le Corps des enquĂȘteurs de la police nationale est un organisme crĂ©Ă© en 1966 par la fusion de la SĂ»retĂ© nationale et de la PrĂ©fecture de police de Paris (loi no 66-492 du 9 juillet 1966 portant organisation de la police nationale - JORF du 10 juillet 1966 page 5899)[1].
Ce corps était spécifiquement un corps en civil.
A l'Ă©poque, les Gardiens de la Paix et les Officiers de Paix Ă©taient en tenue (en uniforme), tandis que les EnquĂȘteurs de Police, les Inspecteurs de Police et les Commissaires de Police Ă©taient en civil (en tenue bourgeoise).
La crĂ©ation du corps des enquĂȘteurs, relevant des services actifs de la Police Nationale, visait en fait Ă augmenter les effectifs de police en civil par des personnels faisant fonction d'Inspecteurs, avec une Ă©conomie budgĂ©taire substantielle pour l'Ătat.
Fonctions judiciaires de l'EnquĂȘteur de Police
« Les enquĂȘteurs de la police nationale participent aux missions qui incombent aux services actifs de police. Ils exercent les missions qui leur sont confĂ©rĂ©es par le code de procĂ©dure pĂ©nale. Ils sont placĂ©s sous l'autoritĂ© des commissaires et des inspecteurs de police et agissent conformĂ©ment Ă leurs instructions »[2].
L'EnquĂȘteur de Police avait la qualitĂ© d'Agent de Police Judiciaire, article 20 du Code de procĂ©dure pĂ©nale.
Il pouvait procĂ©der Ă certains actes de procĂ©dure, telles qu'auditions, constatations, interpellations, participation Ă des perquisitions, excluant la facultĂ© de placer un mis en cause en garde Ă vue. L'EnquĂȘteur de Police se situait hiĂ©rarchiquement entre le Gardien de la Paix et l'Inspecteur de Police.
Dans les annĂ©es 1980, par exemple, les Gardiens de la Paix et les Officiers de Paix avaient la qualification d'APJA (agent de police judiciaire adjoint), alors que les EnquĂȘteurs de Police Ă©taient APJ (agents de police judiciaire) et les Inspecteurs de Police OPJ (officiers de police judiciaire).
Les EnquĂȘteurs Ă©taient affectĂ©s dans l'une des quatre directions de la Police Nationale : soit en Police Judiciaire, soit en Police Urbaine, soit aux Renseignements GĂ©nĂ©raux, soit Ă la DST (Direction de la Surveillance du territoire).
Dans les faits, certains enquĂȘteurs de Police ont pu exercer des commandements (responsabilitĂ© d'un poste ferroviaire, responsabilitĂ© d'un bureau de police couvrant un quartier, encadrement d'une USVP unitĂ© spĂ©ciale de voie publique prĂ©figurant les BAC brigades anti-criminalitĂ©)[3].
RĂ©forme de la Police Nationale
AprĂšs certaines rĂ©formes, commencĂ©es en 1992, le Corps des EnquĂȘteurs de Police a finalement Ă©tĂ© dissout. La rĂ©forme de 1995 a :
- dissout le corps des EnquĂȘteurs de police, selon les dispositions du DĂ©cret no 95-657 du 9 mai 1995[4].
- fondé le corps des Officiers de Police en réunissant les corps des Inspecteurs de Police et celui des Officiers de Paix.
Le corps des Officiers de Police est un corps de commandement et d'encadrement.
Reclassement des enquĂȘteurs de police
L'article 17 du DĂ©cret no 95-657 du 9 mai 1995 portant statut particulier du corps de maĂźtrise et d'application de la police nationale (NOR: INTX9500789D) prĂ©voyait le reclassement dans le corps de maĂźtrise et d'application de la Police Nationale. En complĂ©ment de cette mesure structurelle, les enquĂȘteurs de police ont Ă cette Ă©poque bĂ©nĂ©ficiĂ© d'une passerelle pour intĂ©grer l'Ă©cole des officiers et devenir lieutenants de police[4].
En 1995, il y avait 4 500 enquĂȘteurs de police en activitĂ©. 450 soit un dixiĂšme du corps a pu accĂ©der au grade d'Ă©lĂšve officier de police en intĂ©grant les 1re, 2e et 3e promotion d'Ă©lĂšves officiers en fonction de leur classement Ă un concours rĂ©servĂ©.
Le corps de maĂźtrise et d'application de la police nationale comprend trois grades :
- gardien de la paix;
- brigadier de police;
- brigadier-major de police.
Correspondance des grades et devenir des personnels
Le reclassement s'est effectuĂ© en fonction de barĂšmes (dispositions transitoires - Journal Officiel no 109 du 10 mai 1995, pages 7706 Ă 7709) reprenant les Ă©chelons et rĂ©partissant les EnquĂȘteurs de Police dans les trois grades du corps de maĂźtrise selon les dispositions du DĂ©cret de 1995.
Par exemple, pour un EnquĂȘteur de Police Ă l'Ă©chelon ayant exercĂ© des fonctions de responsable d'une unitĂ© locale de police, l'Ă©quivalence Ă©tait celle d'un Major RULP[5].
Les fonctionnaires du corps des enquĂȘteurs occupant Ă la date de publication du dĂ©cret de 1995 des fonctions en civil ont pu continuer Ă exercer, sauf demande contraire de leur part, leurs fonctions en civil, pendant toute la durĂ©e de leur carriĂšre (article 24)[4].
Sur les Majors RULP
Les Majors Responsables dâUnitĂ© Locale de Police ont une mission de commandement.
Ils ont été créés lors de la réforme des corps et carriÚres en 2004 pour se substituer aux lieutenants de police dans le cadre de la déflation du corps des officiers.
Ils portent les mĂȘmes insignes de grade que les Majors surmontĂ© d'un losange blanc.
Un major de police « responsable d'unité locale de police » (RULP), peut alors remplacer un officier de police.
Le salaire d'un Major RULP est de 3 000 euros net, Ă©quivalent Ă celui d'un jeune capitaine[5] - [6].
Notes et références
- « Loi n° 66-492 du 9 juillet 1966 portant organisation de la police nationale », sur Légifrance,
- « DĂ©cret n°92-1344 du 23 dĂ©cembre 1992 relatif au statut particulier des enquĂȘteurs de la police nationale », sur www.legifrance.gouv.fr (consultĂ© le )
- https://www.police-nationale.net/bac/
- DĂ©cret no 95-657 du 9 mai 1995 portant statut particulier du corps de maĂźtrise et d'application de la police nationale.
- « Major responsable d'une unité locale de police », sur fonction-publique.gouv.fr.
- https://www.lepoint.fr/societe/syndicalistes-pistonnes-08-07-2010-65249_23.php