Convention de Chefoo
La Convention de Chefoo ou TraitĂ© de Zhifu (chinois : èçœæĄçșŠ ; pinyin : ), appelĂ© TraitĂ© de Yantai (çć°æĄçșŠ, ) en Chine, est un traitĂ© signĂ© le 13 septembre 1876, et ratifiĂ© le 17 septembre, entre le gouvernement de la dynastie Qing et de l'Empire britannique dans le district de Zhifu Ă Yantai, dans la province du Shandong[1]. Il fait partie des traitĂ©s inĂ©gaux nĂ©gociĂ©s par LÇ HĂłngzhÄng (æéžżç« ) pour l'empereur Guangxu avec des pays Ă©trangers[2].
Historique
Ce traitĂ© est obtenu aprĂšs la mort dâun Britannique le , Augustus Raymond Margary, qui avait tentĂ© de pĂ©nĂ©trer dans le Yunnan avec 200 soldats : la Grande-Bretagne pourra mener des « investigations commerciales » au Yunnan, ou se rendre en Inde Ă partir de la Chine intĂ©rieure, via le Tibet. Cinq nouveaux ports sont ouverts au commerce britannique, dont celui de Wenzhou[3].
En 1852, les Britanniques avaient effectuĂ© dans le sud-est des reconnaissances de terrain afin de dĂ©terminer comment acheminer au mieux les marchandises dans la province du Yunnan. En 1874, quand le Japon sâattaque Ă TaĂŻwan, une unitĂ© britannique en provenance de Birmanie (200 hommes) tente de pĂ©nĂ©trer dans la province. Un reprĂ©sentant britannique en place Ă PĂ©kin envoie une dĂ©lĂ©gation Ă sa rencontre. En fĂ©vrier 1875, lâinterprĂšte de cette dĂ©lĂ©gation est trucidĂ©. Les Britanniques rĂ©agissent Ă cet affront et menacent la Chine de reprĂ©sailles. Le 21 aoĂ»t 1876, les Chinois signent la Convention de Chefoo dont voici les principaux points :
- Le Royaume-Uni obtient le droit dâenvoyer des Ă©missaires qui seront chargĂ©s dâĂ©tablir sur place des contrats.
- 4 localitĂ©s supplĂ©mentaires sont ouvertes au commerce international et exemptĂ©s de lijin (ćé, ), taxe d'importation, sous les Qing, permettant de financer l'armĂ©e intĂ©rieure. Il s'agit de Yichang (ćźæ, , province du Hubei), Wuhu (èæč, province de l'Anhui), Wenzhou (æž©ć·, , province du Zhejiang), Beihai (ćæ”·, , rĂ©gion autonome du Guangxi).
Passage par le Tibet vers l'Inde
Bien qu'une des clauses de la Convention de Chefoo concerne le Tibet, le suzerain tibétain ne fut ni consulté ni informé [4].
Dans le « Separate Article », est Ă©crit (pour la version anglaise) : « Her Majestyâs Government having it in contemplation to send a mission of exploration next year by way of Peking through Kan Su and Koko Nor, or by way of Ssu Chuan, to Thibet, and thence to India, the Tsungli Yamen, having due regard to the circumstances, will, when the time arrives, issue the necessary passports, and will address letters to the high provincial authorities and to the Resident in Thibet. »[1].
Que l'on peut traduire par : « Le gouvernement de sa MajestĂ© envisageant d'envoyer une mission d'exploration l'annĂ©e prochaine, par la voie de PĂ©kin Ă travers le Gansu et le Kokonor (nom mongol de Qinghai), ou par la voie du Sichuan jusqu'au Tibet, puis de lĂ en Inde, le Zongli Yamen (corps d'Ătat responsable des affaires Ă©trangĂšres en Chine), en regard des circonstances, devra, le moment venu, Ă©mettre les passeports nĂ©cessaires et devra envoyer des lettres aux hautes autoritĂ©s provinciales et au RĂ©sident (Amban) au Tibet ».
Non-respect de la convention par le Tibet
En 1885, lors d'une guerre civile au Bouthan, le Tibet intervient pour « rĂ©tablir lâordre ». Les Anglais ne rĂ©agissent pas mais ils envoient Ă Lhassa une mission officielle dirigĂ©e par Macaulay. Les TibĂ©tains s'y opposent, la mission est abandonnĂ©e. Les Anglais rĂ©clament une indemnitĂ© aux Chinois pour ne pas avoir respectĂ© la convention de Zhifu[5] - [6].
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- 1876, Zhifu Agreement - Britain, texte original tu traité sur chinaforeignrelations.net.
- Wang, ShĂȘn-tsu. The Margary Affair and the Chefoo Agreement. London, New York: Oxford University Press, 1940.
Notes et références
- (en) « 1876, Zhifu Agreement - Britain »
- (en) Dong Wang, « China's Unequal Treaties: Narrating National History » p. 139
- « Les grandes Ă©tapes de 100 ans dâhistoire migratoire entre la Chine et la France » (consultĂ© le ) par VĂ©ronique Poisson, docteure en sciences sociales Ă l'EHESS, 2005, dans la revue « Hommes & Migrations »
- Claude Arpi, Tibet, le pays sacrifié, p. 87
- Jean Dif Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde
- Jack Lu Les Deux visages du Tibet