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Convenant de Stans

Le convenant de Stans est un traité signé le entre les différents cantons suisses de la Confédération.

Situation

À la fin du XVe siĂšcle, un litige opposait les quatre cantons-villes de Lucerne, Zurich, Berne et Zoug et les quatre cantons campagnards d'Uri, Schwytz Unterwald et Glaris sur l'admission au sein de la ConfĂ©dĂ©ration (alors huit cantons, qui deviendra la ConfĂ©dĂ©ration des XIII cantons) des citĂ©s alliĂ©es de Fribourg et Soleure.

Les tensions entre les deux parties existaient dĂ©jĂ  au milieu du siĂšcle, lorsque les cantons campagnards accusaient les cantons villes de s'ĂȘtre adjugĂ© la plus grande partie du butin de la guerre de Bourgogne. De plus, les trois WaldstĂ€tten craignent que l'admission de deux nouvelles villes dĂ©sĂ©quilibre encore plus le rapport, dĂ©jĂ  fragile, entre villes et campagnes et accentuent « la prĂ©pondĂ©rance des cantons-ville ». Lorsque Zurich, Berne et Lucerne conclurent, le , un traitĂ© de combourgeoisie avec Fribourg et Soleure, le conflit monta encore d'un cran. Chacun restant sur ses positions, « Ă  la diĂšte de Stans, le , on Ă©tait au point de s'en aller pour trancher peut-ĂȘtre par les armes ».

L'intervention de Nicolas de Flue

C'était grùce à la médiation de l'Obwaldais, Nicolas de Flue, qu'un compromis fut trouvé. Son message fut :

« Chers seigneurs, fidĂšles ConfĂ©dĂ©rĂ©s, je viens ici, faible vieillard, appelĂ© de ma solitude par mon meilleur ami et frĂšre, pour vous parler de la patrie. Je vous souhaite beaucoup de bien, et si je pouvais vous en procurer, je voudrais que mes paroles vous engageassent Ă  la paix. Je suis, Ă  la vĂ©ritĂ©, un homme ignorant, mais mon conseil est en bonne conscience, comme je pense que Dieu m'a instruit. ConfĂ©dĂ©rĂ©s, pourquoi avez-vous fait des guerres ? Parce qu'il ne pouvait en ĂȘtre autrement. Qui vous a donnĂ© la victoire ? Dieu et la force de vos bras rĂ©unis. Et maintenant vous voulez vous diviser pour l'amour du butin. ConfĂ©dĂ©rĂ©s, ne laissez pas dire cela de vous. En toute loyautĂ© et fidĂ©litĂ© je vous conseille, Ă  vous des villes, je vous conjure instamment de renoncer Ă  un traitĂ© qui afflige les anciens cantons. Vous, des cantons primitifs, songez comme Soleure et Fribourg ont combattu Ă  cĂŽtĂ© de vous et recevez-les dans l'alliance. Vous tous, ConfĂ©dĂ©rĂ©s, dans les diffĂ©rends qui peuvent s'Ă©lever entre des frĂšres, accordez, selon l'Ă©quitĂ©, un droit Ă©gal aux deux parties. Que dans les guerres les conquĂȘtes soient partagĂ©es par cantons, le butin par tĂȘtes. En outre, n' Ă©largissez pas trop la barriĂšre qui vous environne ; Ă©vitez les affaires Ă©trangĂšres ; soyez des voisins paisibles ; et si quelqu'un veut vous opprimer, qu'il trouve des hommes. Loin de vous de recevoir de l'argent pour la patrie ; gardez -vous de divisions : elles vous dĂ©truiraient. Aimez-vous les uns les autres, ConfĂ©dĂ©rĂ©s, et que le Dieu tout- puissant vous garde en sa bontĂ©, comme il l'a fait jusqu'Ă  aujourd'hui. »[1]

Son message peut ĂȘtre rĂ©sumĂ© ainsi : N'allez pas trop loin. Vous n'ĂȘtes pas appelĂ©s Ă  la puissance extĂ©rieure, mais Ă  la libertĂ© dans des limites clairement tracĂ©es. C'Ă©tait en se fondant sur leur solidaritĂ© que les ConfĂ©dĂ©rĂ©s pouvaient surmonter les divergences et les crises. Le compromis visait Ă  ne pas accorder aux deux nouveaux cantons la mĂȘme autonomie qu'aux huit premiers ConfĂ©dĂ©rĂ©s, notamment en matiĂšre d'alliance et de politique Ă©trangĂšre.

Le 22 décembre 1481, les huit cantons adoptÚrent le Convenant de Stans et signÚrent un traité d'alliance avec Soleure et Fribourg qui rejoignirent ainsi la Confédération.

Contenu du traité

Ce Convenant reprit certaines clauses de la Charte des prĂȘtres et du Convenant de Sempach en formulant de nouvelles rĂšgles relatives Ă  la rĂ©partition du butin et des conquĂȘtes.

Les circonstances de la signature du Convenant rapprochÚrent les cantons villes et les cantons campagnards et raffermirent encore la cohésion des Confédérés. Ceux-ci battirent le Saint-Empire germanique lors de la guerre de Souabe en 1499 et obtinrent enfin la fin de leurs obligations envers l'empereur. « Dans les faits, c'est l'indépendance ».

Sources

  • Arthur Mojonnier, Histoire de la ConfĂ©dĂ©ration, page 134.
  • « Le Convenant de Stans (1481) », dans Le droit Suisse.
  • Antoine Castell, Les Chartes FĂ©dĂ©rales de Schwyz, p. 91.
  • Peter DĂŒrrenmatt, Histoire illustrĂ©e de la Suisse, Payot, [dĂ©tail des Ă©ditions], p. 1.
  • GrĂ©goire Nappey, illustrations de Mix et Remix, Histoire suisse, Le Mont-sur-Lausanne, LEP, [dĂ©tail des Ă©ditions].

Références

  1. Feuille du Jour de l'an, Nicolas de Flue et son époque, Lausanne, Union Fédérale, , 16 p., p. 12
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