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Controverses sur la grammaire anglaise

Des controverses sur la grammaire anglaise surgissent lorsqu'il y a désaccord sur la correction d'une construction anglaise.

Elles sont souvent assez passionnées, les locuteurs défendant fréquemment avec vigueur les règles de grammaire qu'ils ont apprises à l'école. En l'absence même de toute controverse, il arrive parfois aux anglophones d'éprouver un sentiment de colère face à des erreurs grammaticales[1].

Arguments employés

Il existe plusieurs exemples de controverses durables sur la grammaire anglaise (certains sont résumés ci-après) et chaque cas possède ses spécificités propres ; les gens ont toutefois utilisé et continuent d'utiliser beaucoup d'arguments semblables pour justifier leurs positions dans différents cas. Les arguments suivants font partie des plus courants :

  • Puisque les règles de grammaire sont largement conventionnelles, les constructions perçues comme plus anciennes et mieux Ă©tablies sont souvent considĂ©rĂ©es comme supĂ©rieures ; par contraste, celles qui sont perçues comme des innovations rĂ©centes (voir NĂ©ologisme) sont souvent critiquĂ©es, en gĂ©nĂ©ral du fait de leur association de dĂ©part avec des locuteurs peu instruits ou non familiers des règles traditionnelles.
  • Son usage par un auteur respectĂ© donne souvent de la crĂ©dibilitĂ© Ă  une construction, mais pas toujours ; ainsi, lorsqu'il semble que l'auteur Ă©crit dĂ©libĂ©rĂ©ment de façon non standard, par exemple en orthographe phonĂ©tique. Ă€ l'inverse, dans une controverse opposant deux constructions, l'usage de l'une par un auteur peut ĂŞtre perçue comme un point marquĂ© au dĂ©triment de l'autre.
  • Dans les cas ayant trait Ă  la syntaxe accompagnant des mots spĂ©cifiques (par exemple, la prĂ©position Ă  employer après un adjectif donnĂ©), l'Ă©tymologie du mot peut paraĂ®tre justifier une construction plutĂ´t qu'une autre.
  • Puisqu'il n'existe aucune autoritĂ© centrale de contrĂ´le de l'anglais, l'usage courant semble souvent correspondre Ă  l'usage correct : nombreux sont les gens qui estiment qu'un usage suffisamment rĂ©pandu est par dĂ©finition correct.
  • Historiquement, le latin a joui d'un grand respect pour son Ă©lĂ©gance et de nombreux points aujourd'hui contestĂ©s (notamment la proscription des split infinitives[2]) mettent en jeu des règles latines transposĂ©es en anglais dans l'objectif de le rendre plus Ă©lĂ©gant. Ce type d'argument n'est plus courant.
  • Un locuteur arguera souvent qu'un usage donnĂ© est intrinsèquement plus logique qu'un autre ou qu'il est plus cohĂ©rent avec d'autres usages (qui, eux, ne sont pas contestĂ©s).
  • Les constructions qui peuvent introduire une ambiguĂŻtĂ© dans certaines circonstances tendent quelquefois Ă  ĂŞtre Ă©vitĂ©es en toute circonstance.
  • Les hypercorrections perçues (le rejet d'un usage que le locuteur, Ă  l'inverse de son auditeur, juge incorrect) sont presque toujours jugĂ©es de manière nĂ©gative et souvent considĂ©rĂ©es comme prĂ©tentieuses.

Cela dit, les locuteurs, jugeant a priori qu'un usage donné est correct ou incorrect, considèrent souvent qu'il ne leur est pas nécessaire d'étayer leur point de vue par l'usage. Ce genre de controverse se complique en outre fréquemment du fait d'impressions erronées des locuteurs, qui peuvent par exemple avoir le sentiment qu'une expression est plus récente qu'elle ne l'est en réalité[3].

Prescription et description

Un conflit très courant oppose l'approche prescriptive – qui cherche à prescrire la manière correcte de parler anglais – et l'approche descriptive, qui cherche à décrire comment on parle anglais. On peut imaginer deux positions extrêmes, l'une selon laquelle une construction pourrait être incorrecte quand bien même on la retrouverait dans chaque phrase d'anglais prononcée, l'autre tenant que toute phrase d'anglais jamais prononcée appartient à la langue anglaise et est donc par définition correcte[4]. En pratique, toutefois, les locuteurs se situent entre ces deux extrêmes et considèrent que puisque l'anglais change avec le temps et est régi dans une large mesure par convention une construction doit être considée comme correcte dès lors qu'elle est universelle, mais aussi qu'une phrase donnée peut être « incorrecte » dans la mesure où elle enfreint les conventions de l'anglais.

Les différentes formes d'anglais

Un facteur aggravant est qu'il existe de nombreuses formes différentes d'anglais et elles obéissent souvent à des conventions différentes ; ce qui est d'évidence grammaticalement correct dans l'une sera de manière tout aussi évidente incorrect dans une autre.

Situation internationale

L'anglais est parlé dans le monde entier mais l'anglais d'un pays n'est pas toujours celui d'un autre ; par exemple, outre les différences d'accent, d'orthographe et de vocabulaire, il existe de quelques points de grammaire qui différencient les dialectes américains et britanniques. Les locuteurs accepteront d'ordinaire de nombreux dialectes nationaux comme « corrects », mais peuvent n'en considérer qu'un comme correct dans un contexte donné, de la même manière qu'un anglophone peut considérer que le français est correct sans pour autant admettre que c'est un anglais correct. Des controverses peuvent toutefois surgir ; il existe ainsi en Inde un débat sur le point de savoir lequel, de l'anglais américain ou de l'anglais britannique, est le plus correct (alors même que l'anglais indien est devenu dans une large mesure un dialecte indépendant des deux).

Registre

Des constructions différentes sont acceptables dans différents registres d'anglais. Par exemple, une construction donnée sera souvent jugée trop formelle ou trop informelle pour une situation spécifique.

Les locuteurs ne font pas toujours la différence entre la notion d'anglais « correct » et celle de registre de langue. Par exemple, ils pourront déclarer qu'une construction donnée est incorrecte et inacceptable dans le registre écrit soutenu mais acceptable dans le registre écrit courant ou dans le langage de tous les jours. Inversement, ils pourront dire qu'une certaine construction est correcte et acceptable dans le langage quotidien mais qu'elle est trop informelle pour certains usages. Là où les linguistes qualifieront souvent une construction de correcte dans un certain registre mais pas dans un autre, les anglophones ont en général tendance à voir l'anglais « correct » comme une entité unique et considèrent soit que les registres courant et informel sont des variantes admissibles soit que le registre soutenu impose des contraintes syntaxiques allant au-delà de la simple correction, quand ce ne sont pas les deux à la fois.

Exemples

  • Generic "you" – Brushing your teeth is healthy. au lieu de Brushing one's teeth is healthy.
  • Preposition stranding – I do not know what he is talking about. au lieu de I do not know about what he is talking.
  • Split infinitives – To boldly go where no one has gone before. au lieu de To go boldly where.... ou Boldly to go where....
  • Subject complements – It is me. au lieu de It is I.
  • Gender-neutral language (langage Ă©picène) – If someone did that he or she would regret it. au lieu de If someone did that he would regret it.
    • Singular "they" (They singulier) – Someone forgot their shoes. au lieu de Someone forgot his or her shoes.
  • Subjunctive mood (Le subjonctif) – I wish I were a better man. au lieu de I wish I was a better man.
  • Which ou that dans une proposition relative restrictive – This is the tree which I saw. au lieu de This is the tree that I saw.
  • Who ou whom comme objet d'un verbe ou comme complĂ©ment d'une prĂ©position dans une proposition relative – This is the person who I see all the time. au lieu de This is the person whom I see all the time.

Notes et références

  1. Voir (en) Word rage outside the anglosphere? et Pionneers of word rage, dans Language Log.
  2. Tournure où un modificateur est introduit entre le verbe et la particule « to » qui marque la forme infinitive, l'exemple souvent donné étant la citation de Star Trek, « to boldly go where no man has gone before » (« s'aventurer dans les recoins les plus éloignés de la galaxie », cf. Star Trek : La Nouvelle Génération).
  3. (en) Jan Freeman, « Losing our illusions », dans The Boston Globe, 9 octobre 2005. [(en) lire en ligne].
  4. (en) "Everything is correct" versus "Nothing is relevant", dans Language Log.
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