Construction modulaire
On appelle construction modulaire une construction déterminée par un module (voir cette notion):
- une organisation de la construction de bâtiment ou de la construction navale (plus généralement la construction mécanique), consistant à assembler des éléments préfabriqués selon un gabarit de coordination standard (le module). La construction modulaire est interdépendante de l'industrialisation et de la normalisation;
- une organisation de la construction dans le bâtiment consistant à pré-fabriquer, assembler et équiper en atelier, et non plus à pied d'œuvre, des macro-éléments qui sont ensuite transportés par la route puis déposés ou empilés sur un site où il y a besoin d'un habitat de cantonnement, c'est-à -dire de loger du personnel pour un chantier ou pour une manifestation temporaire. Ces éléments peuvent aller d'un ensemble d'équipement (pieuvre électrique, bloc sanitaire pré-équipé), jusqu'à l'unité d'habitation complète (maison mobile, etc.).
Entre-deux-guerres
Liée aux destructions du conflit et à l'essor de l'urbanisation, une restructuration rapide du parc immobilier s'imposait d'où rationalisation simplificatrice et rapidité de mise en œuvre d'éléments pour la plupart fabriqués en atelier, virtuellement produits en séries importantes, économies sur la main-d'œuvre au moment où les salaires du bâtiment, depuis la guerre, représentent une part considérablement accrue des coûts de revient — donc gain de temps et gain sur les salaires —, nouveaux matériaux (ciment, béton, etc.), suppression totale de bon nombre des finitions. Les procédés proposés par Hector Guimard en 1920, ne se conçoivent pas en dehors de la tradition de la maison individuelle. L'habitat collectif, véritable problème de l'ère architecturale qui vient de s'ouvrir sera l'affaire du Bauhaus et non plus de l'Art nouveau[1].
Après guerre 1940-1945
A l'issue de la guerre, on assiste durant une dizaine d’années à un foisonnement de « procédés non traditionnels de construction », dont la mise en œuvre à travers de nombreuses opérations expérimentales va être à l’origine de la majorité des systèmes constructifs utilisés plus tard pour réaliser les grands ensembles. Parmi les différents aspects de cette industrialisation, la mécanisation, l’organisation rationnelle du chantier et la préfabrication en béton ne sont plus seulement des moyens de construire plus efficacement, mais deviennent les nouveaux principes générateurs du projet d’architecture[2].
Les conteneurs comme habitat
Depuis 2005, aux Pays-Bas, des artistes ont eu l'idée d'utiliser des conteneurs pour aménager d'abord des ateliers, puis des logements[3] d'étudiants. Leur caractère empilable a permis à des architectes de développer le projet en les empilant sur plusieurs étages pour créer de véritables immeubles de cités universitaires. En 2010, en réponse à un appel d'offres de la ville du Havre, un projet sur quatre niveaux (R+3) permettant de loger une centaine d'étudiants est sortie des cartons. Cet ensemble propose des studios de 25 m2 au lieu des 18 m2 habituels. L'avantage est certainement moins le coût de revient, puisqu'à confort égal, les aménagements de second œuvre sont identiques que pour une construction en maçonnerie, que la rapidité d'une installation préfabriquée et autoporteuse, ainsi que le caractère rapidement démontable qui permet aux promoteurs de se dispenser de demander un permis de construire normal comme s'il s'agissait d'un habitat de cantonnement.
Au Canada, ce type de construction n'est que rarement utilisé et n'est pas observé. Toutefois les constructions modulaires sont utilisées pour des maisons de haut de gamme. Des maisons de deux étages sont assemblées à partir de quatre unités transportées depuis l'usine. Ces unités sont ensuite assemblées en une maison complète. Depuis quelques années, ces constructions sont de qualité égale à celle construites sur place traditionnellement. Le coût est moindre dans ce cas pour une qualité égale. De petites entreprises de constructions érigent sur place des maisons de façon traditionnelle et rivalisent en compétitivité avec les plus grandes entreprises de maisons modulaires.
Notes et références
- Frontisi Claude. Hector Guimard entre deux siècles. In: Vingtième Siècle, revue d'histoire, n°17, janvier-mars 1988. pp. 51-62. DOI : https://doi.org/10.3406/xxs.1988.1958 lire en ligne
- Yvan Delemontey, « Le béton assemblé », Histoire urbaine, Société française d'histoire urbaine, vol. 3, no 20,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Habitat Modulaire : BLOOM », sur UPFING