Constitution colombienne de 1991
La Constitution de la Colombie a été adoptée en 1991, remplaçant l'ancienne Constitution de 1886.
Titre | ConstituciĂłn PolĂtica de Colombia |
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Pays | Colombie |
Langue(s) officielle(s) | Espagnol |
Type | Constitution |
RĂ©dacteur(s) | CĂ©sar Gaviria |
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Lire en ligne
Secrétariat général du Sénat : (es) texte consolidé ;
Wikisource : (es) Constitution consolidée en 2004
Contexte et promulgation
Il revient au successeur de Barco, le libéral César Gaviria Trujillo (1990-1994), de mener à bien ce nouveau projet de Constitution.
Le est adoptée une nouvelle Constitution particulièrement progressiste et moderne : la Colombie est déclarée « État social de droit, organisée en République unitaire, décentralisée […], démocratique, participative et pluraliste, fondée sur le respect de la dignité humaine ». (art. 1)
Elle garantit la primauté des droits inaliénables de l'homme (art. 5), la protection de la diversité ethnique et culturelle du pays (art. 7), l'inviolabilité du droit à la vie (art. 11), le principe de non discrimination pour quelque motif que cela soit (art. 13), les droits de la femme (art. 43) et de l'enfant (art. 44) ainsi que ceux des travailleurs (art. 53 à 57).
Du fait de son insistance sur l'écologie et l'environnement, la Constitution de 1991 est considérée comme un exemple de « constitutionnalisme vert »[1].
Elle supprime la notion d'état de siège, remplacé par celui d'état de commotion interne, beaucoup plus restrictif et protecteur des droits de l'homme. En outre, elle va vers une décentralisation de l'État, les départements acquérant une relative autonomie, l'État central leur déléguant les responsabilités administratives et entérinant les élections directes des maires et gouverneurs de départements. D'autre part, elle reconnaît les droits linguistiques, culturels et politiques des minorités amérindiennes et afro-colombiennes. Enfin, elle ouvre le jeu politique à tous les partis.
La Constitution interdit l'extradition des citoyens colombiens, enjeu important du terrorisme des narco-trafiquants pendant les années 1980-1990 (cartel de Medellin de Pablo Escobar, etc.). Cette disposition a été abrogée en 1996.
Adoption par plébiscite
Ce projet est adoptĂ© massivement par plĂ©biscite et permet la dĂ©mobilisation et l'entrĂ©e politique de l'EPL et d'autres mouvements guĂ©rilleros minoritaires (QuintĂn Lame, PRT…). Le parti crĂ©Ă© Ă la suite de l'entrĂ©e en politique du M-19 remporte 26 % des suffrages lors de l'Ă©lection pour la Constituante (et a donc largement contribuĂ© Ă sa rĂ©daction) et son principal reprĂ©sentant, Antonio Navarro, arrive Ă la troisième place de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de mai 1990 (qui voient la victoire de Gaviria) devant le candidat conservateur.
Amendements
La disposition interdisant au président de la République de briguer un second mandat est abrogée en 2004[2], puis rétablie en 2015 à l’initiative de Juan Manuel Santos[3].
DĂ©mocratie directe
Les articles 103 et 104 de la constitution colombienne de 1991 font du référendum un moyen d'expression de la souveraineté du peuple, au résultat légalement contraignant. L'article 155 permet ainsi à un projet de loi dont celui d'un référendum d'être porté au parlement s'il réunit les signatures d'au moins 5 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Un porte parole peut être désigné pour être entendu par le parlement à n'importe quelle étape du processus[4].
Une initiative populaire franchissant cette étape est automatiquement considérée comme prioritaire au niveau parlementaire, l'article 163 imposant un délai maximum de 30 jours pour sa prise en compte s'il s'agit d'un simple projet de loi. Dans le cas d'une proposition de référendum, seul le vote favorable du Sénat est obligatoire au niveau parlementaire sans qu'il soit nécessaire de consulter la Chambre des représentants, ainsi que la décision du président de la Colombie approuvée en conseil des ministres[4].
Le projet de loi est alors soumis à référendum à une date indépendante de tout autre scrutin électoral. Comme l'ensemble de ces derniers en Colombie, les référendums sont soumis à l'article 41 de la loi électorale, qui impose une participation minimale d'un tiers (33,3 %) des inscrits est requise pour que le résultat, approuvé ou rejeté à la majorité absolue (50 % +1) des voix soit déclaré valide[4] - [5].
Notes et références
- Valérie Bernaud et Felipe Calderón-Valencia, « Un exemple de constitutionnalisme vert : la Colombie », Revue française de droit constitutionnel, vol. N°122, no 2,‎ , p. 321 (ISSN 1151-2385 et 2105-2867, DOI 10.3917/rfdc.122.0321, lire en ligne, consulté le )
- (es) Zuluaga Escobar, Oscar Iván, « Proyecto de Ley del 24 de marzo de 2004 », Congreso Visible,
- « ConstituciĂłn PolĂtica de 1991 (ArtĂculo 197) », SecretarĂa General del Senado
- (en) Articles 103, 104, 155 et 163 de la constitution. Constitution de 1991
- (es) Loi Ă©lectorale
Lien externe
- (es) ConstituciĂłn polĂtica de 1991, Bibliothèque virtuelle Miguel de Cervantès