CĂ©sar Gaviria
CĂ©sar Gaviria Trujillo est un Ă©conomiste et homme d'Ătat colombien, nĂ© le Ă Pereira. Il a exercĂ© les fonctions de prĂ©sident de la RĂ©publique de 1990 Ă 1994, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Organisation des Ătats amĂ©ricains de 1994 Ă 2004 et directeur national du Parti libĂ©ral colombien de 2005 Ă 2009 et depuis 2017.
CĂ©sar Gaviria Trujillo | |
Fonctions | |
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Directeur national du Parti libéral colombien | |
En fonction depuis le (5 ans, 9 mois et 1 jour) |
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Prédécesseur | Direction nationale collégiale |
SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Organisation des Ătats amĂ©ricains | |
â (10 ans) |
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Prédécesseur | João Clemente Buena Soares |
Successeur | Miguel Ăngel RodrĂguez EcheverrĂa |
Président de la République de Colombie | |
â (4 ans) |
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Ălection | 27 mai 1990 |
Prédécesseur | Virgilio Barco Vargas |
Successeur | Ernesto Samper |
Ministre de l'Intérieur et de la Justice | |
â (1 an et 9 mois) |
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Président | Virgilio Barco Vargas |
Prédécesseur | Fernando Cepeda Ulloa |
Successeur | Raul Orejuela Bueno |
Ministre des Finances | |
â (10 mois et 28 jours) |
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Prédécesseur | Hugo Palacios Meja |
Successeur | Luis Fernando AlarcĂłn Mantilla |
Président de la Chambre des représentants | |
â (1 an) |
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Prédécesseur | Hernando Gomez Otålora |
Successeur | Daniel Mazuera Gomez |
Membre de la Chambre des représentants de Colombie | |
â (12 ans) |
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Biographie | |
Nom de naissance | CĂ©sar Agusto Gaviria Trujillo |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Pereira (Risaralda, Colombie) |
Nationalité | Colombienne |
Parti politique | Parti libéral colombien (depuis 1974) |
PÚre | Byron Gaviria Londolño |
MĂšre | Melida Trujillo Trujillo |
Conjoint | Ana Milena Muñoz de Gaviria |
Enfants | SimĂłn Gaviria MarĂa Paz Gaviria |
DiplÎmé de | Université des Andes |
Profession | Ăconomiste |
Religion | Catholicisme |
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Présidents de la République de Colombie | |
Biographie
Politique Ă©conomique
Il entreprend une « ouverture Ă©conomique », visant Ă rendre la Colombie plus attractive pour les investisseurs, caractĂ©risĂ©e par une sĂ©rie de rĂ©formes d'inspirations nĂ©olibĂ©rales : rĂ©duction des droits de douane, dĂ©rĂ©glementation, privatisation, libĂ©ralisation des Ă©changes et production destinĂ©e Ă lâexportation[1].
Narcotrafic et paramilitarisme
Durant son mandat prĂ©sidentiel, il combat les trafiquants de drogue colombiens et c'est sous sa lĂ©gislature que le baron du cartel de Medellin, Pablo Escobar, est Ă©liminĂ©. La vigueur et la sincĂ©ritĂ© de ce combat sont cependant contestĂ©s. La reddition de Pablo Escobar avait Ă©tĂ© nĂ©gociĂ©e avec les autoritĂ©s, et le trafiquant de drogue ne consent Ă se livrer qu'aprĂšs avoir obtenu une promesse de non-extradition. Il s'installe dans « La CathĂ©drale », luxueuse « prison » qu'il a lui-mĂȘme fait construire, entourĂ© de son Ă©tat-major qui continue de diriger le narcotrafic. Par ailleurs, bien que la garde de sa prison soit assurĂ©e par la police colombienne, Escobar continue d'y recevoir des cadres du Cartel et y fait Ă©galement introduire des hommes suspectĂ©s de trahison qu'il fait torturer Ă mort. Quand ces agissements furent connus de l'opinion publique, le gouvernement dĂ©cida de transfĂ©rer le prisonnier non sans l'en avoir averti prĂ©alablement ce qui l'incita Ă s'enfuir[2].
En dĂ©pit d'une croissance Ă©conomique stable, des investissements Ă©trangers, et de la capacitĂ© de lâĂtat colombien Ă payer rĂ©guliĂšrement les intĂ©rĂȘts de sa dette, 45 % des Colombiens vivent en dessous du seuil de pauvretĂ© (particuliĂšrement dans les campagnes) et de quasi-bidonvilles s'Ă©tendent autour des grandes villes. CrĂ©Ă©s par les narco-trafiquants et soutenus par lâarmĂ©e (le prĂ©sident Gaviria dĂ©clare voir en eux une « solution possible »), des groupes paramilitaires, parfois appelĂ©s « autodĂ©fenses » par certains mĂ©dias, sont chargĂ©s de lutter contre les guĂ©rilleros. Dans les villes, ces groupes mĂšnent des missions de nettoyage social contre les « improductifs » et « dĂ©chets ». Clochards, marginaux, enfants des rues et homosexuels sont assassinĂ©s par ces groupes. La corruption se dĂ©veloppe : de nombreux juges, plusieurs sĂ©nateurs, des prĂȘtres, et jusquâau directeur de la police nationale ont Ă©tĂ© convaincus de liens avec les trafiquants[3].
Son gouvernement crĂ©e en 1994 les « Convivir », censĂ©es aider l'armĂ©e Ă prĂ©voir les activitĂ©s des groupes insurgĂ©s grĂące Ă un rĂ©seau dâinformateurs. Toutefois, d'aprĂšs le journaliste Hernando Calvo Ospina, « la rĂ©alitĂ© a dĂ©montrĂ© que les Convivir ont permis de lĂ©galiser les rĂ©seaux de tueurs Ă gages au service des narcotrafiquants et des propriĂ©taires fonciers tout en ayant pour objectif principal dâutiliser la population civile comme cache-sexe du mouvement paramilitaire[4]. »
AprÚs la présidence
De 1994 Ă 2004, il est secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Organisation des Ătats amĂ©ricains (OEA). Ă la suite du coup d'Ătat de 2002 au Venezuela, que l'OEA ne condamne pas, CĂ©sar Gaviria intervient comme mĂ©diateur entre le gouvernement vĂ©nĂ©zuĂ©lien et l'opposition. Il se montre cependant ouvertement favorable aux revendications de la droite vĂ©nĂ©zuĂ©lienne, Ă tel point que Hugo ChĂĄvez se fĂ©licitera publiquement de la fin de son mandat[5].
Il est membre honoraire du Club de Rome[6]. Son fils, SimĂłn Gaviria, dirige le Parti libĂ©ral entre 2011 et 2014 puis exerce la fonction de directeur national de la planification sous le gouvernement de Juan Manuel Santos de 2014 Ă 2017. CĂ©sar Gaviria reprend dĂšs lors la tĂȘte du parti. Il se rallie Ă la candidature d'IvĂĄn Duque pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2018, que celui-ci remporte[7].
En octobre 2021, son nom est citĂ© dans les Pandora Papers en tant que propriĂ©taire d'une entreprise situĂ©e au Panama, pays considĂ©rĂ© comme un paradis fiscal, par le biais de laquelle il a fait lâacquisition d'entreprises colombiennes[8].
Dans la culture populaire
Dans la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Narcos, qui fictionalise la traque de Pablo Escobar et du cartel de MedellĂn par la DEA, son rĂŽle est interprĂ©tĂ© par l'acteur mexicain RaĂșl MĂ©ndez.
Références
- Gregory Wilpert, « Pourquoi les Colombiens ont rejeté la paix », sur .franceameriquelatine.org,
- Ingrid Betancourt, La rage au cĆur, Pocket, , 249 p.
- Hubert Prolongeau, « Violences colombiennes dans les rues et dans les tĂȘtes », Le Monde diplomatique,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Hernando Calvo Ospina, « Les paramilitaires au cĆur du terrorisme d'Etat colombien », sur Le Monde diplomatique,
- « Pourquoi le Venezuela a expĂ©diĂ© un « bras dâhonneur » Ă lâOEA », sur .alainet.org,
- Liste des membres honoraires du Club de Rome
- « Qui a trahi le camp de la paix en Colombie ? - Maurice Lemoine », sur alainet.org,
- « Les documents de Pandora révÚlent les activités offshore des ex-présidents colombiens », sur colombiareports.com (consulté le )