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Consommation au Luxembourg

La consommation des mĂ©nages luxembourgeois est constituĂ©e de l’ensemble des biens et services achetĂ©s par les habitants du Luxembourg.

Elle peut ĂȘtre dĂ©finie d’un point de vue quantitatif (le nombre de produits) ou qualitatif (le type de produits achetĂ©s). En Europe, si on peut remonter jusqu’au XVe siĂšcle Ă  Bruges pour parler de consommation avec « le gout de l’orient » et pour les produits de luxe venant de l’étranger, la consommation se dĂ©mocratise rĂ©ellement qu’au XXe siĂšcle. Cette dĂ©mocratisation est le fruit du dĂ©veloppement du fordisme. La production est rationalisĂ©e et les ouvriers touchent en consĂ©quence des salaires plus importants. Ce n’est cependant qu’aprĂšs la seconde guerre mondiale que ces derniers intĂšgrent la sociĂ©tĂ© de consommation[1]. Le dĂ©veloppement de la sĂ©curitĂ© sociale a Ă©tĂ© dĂ©terminant Ă  cet effet[2].

Si on ne dispose de statistiques sĂ»res sur le sujet que depuis 1965 (avec la premiĂšre enquĂȘte sur le budget des mĂ©nages du STATEC), JĂ©rome Anders, Ă©conomiste et premier chargĂ© d’étude du bureau d’études Ă©conomiques du Luxembourg (un des prĂ©dĂ©cesseurs du STATEC) a consacrĂ© en 1959 une sĂ©rie d’articles intitulĂ©es « Comment Vivons-nous ? » dans D'LĂ«tzebuerger Land[3] - [4]. Il y dĂ©crit les Ă©volutions des structures de la consommation depuis la Seconde Guerre mondiale.

On peut dÚs lors affirmer que, depuis la Seconde Guerre mondiale, les Luxembourgeois ont fortement changé leurs habitudes de consommation. De maniÚre générale, ils achÚtent plus de produits et de meilleure qualité. L'évolution du mode de vie, la société de consommation, le progrÚs technique et les transformations du marché de travail ont eu un impact primordial sur la répartition du budget des ménages.

Le niveau de la consommation

Selon les enquĂȘtes sur le budget des mĂ©nages du STATEC, on peut distinguer deux phases dans l'Ă©volution des dĂ©penses de consommation des mĂ©nages : une croissance annuelle moyenne de 9 % (en valeur) entre 1964 et 1987 et de 3,5 % entre 1987 et 2009[5]. Cette croissance avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© remarquĂ©e par JĂ©rĂŽme Anders en 1959 : « L’augmentation des revenus et de la consommation Ă  laquelle s'ajoute le progrĂšs technique a considĂ©rablement modifiĂ© notre mode de vie, et cette modification est loin d'ĂȘtre Ă  son terme »[4].

Il existe normalement une forte corrĂ©lation entre le niveau de consommation et la croissance Ă©conomique d’un pays[6]. Selon le paradigme keynĂ©sien, la croissance de la consommation entraine la croissance Ă©conomique globale du pays qui se rĂ©percute ensuite sur la consommation crĂ©ant ainsi un cercle vertueux. Au Luxembourg, le ralentissement observĂ© de la croissance de la consommation n’est pas proportionnelle Ă  l’augmentation du PIB. Ainsi si le taux de croissance moyenne observĂ© au Luxembourg entre 1985 et 2007 a Ă©tĂ© de 5,2 % soit un taux plus important que durant les Trente Glorieuses (4,1 % entre 1960-1975)[7]. Cela ne coĂŻncide pas avec la croissance de la consommation observĂ©e (pour rappel : 3,5 %).

Structures de la consommation

Traditionnellement, les dĂ©penses de la population ont Ă©tĂ© rĂ©parties entre trois ensembles de dĂ©penses : la nourriture, l’habillement et le logement[8]. Ceux-ci sont Ă©troitement liĂ©s et l’augmentation du volume de l’un peut entraĂźner une diminution d’un autre. Ainsi sous l’Ancien RĂ©gime, selon l’historien Ernest Labrousse, l’augmentation des dĂ©penses en alimentation (Ă  la suite de l’augmentation du prix du grain) entrainait une baisse des dĂ©penses en habillement [9]. Cependant, au lendemain de la seconde guerre mondiale, de nouveaux postes de dĂ©penses tels les transports, les communications, la culture et les loisirs prennent de l’importance dans la vie des mĂ©nages luxembourgeois et traduisent un changement dans le mode de vie de ceux-ci.

Alimentation

En 1964, l’alimentation, avec 35,1 % du budget qui y Ă©tait consacrĂ©, Ă©tait le poste de dĂ©pense le plus important pour les mĂ©nages luxembourgeois. En 2009, la part consacrĂ©e Ă  la nourriture n’était plus que de 13,3 %[5]. La loi d’Engel est confirmĂ©e (au plus le revenu augmente au moins on dĂ©pense proportionnellement d’argent pour la nourriture). Le prix de la nourriture (en terme relatif) a Ă©galement diminuĂ© Ă  cause de l’augmentation de la productivitĂ© agricole et la diminution des barriĂšres douaniĂšres[10].

Si la nourriture occupe une part moins importante de la consommation, la rĂ©partition des aliments au sein de la catĂ©gorie « alimentation » a nĂ©anmoins changĂ©. Le pourcentage dans le budget alimentaire des mĂ©nages des huiles et graisses et de la viande diminue fortement en 45 ans. Il passe de 10,1 % Ă  3,2 % pour le premier groupe et de 37,3 % Ă  25,5 % pour la viande. Parmi les graisses on constate un recul de la part du beurre, de la margarine et autres graisses vĂ©gĂ©tales ; l’huile d’olive devient un substitut partiel[5].

La consommation de poisson a quant Ă  elle fortement augmentĂ© puisqu’en 2012 les mĂ©nages y consacrent 7 % de leur budget « alimentation » contre 2,4 % dans les annĂ©es 1960. Le pain et les cĂ©rĂ©ales ainsi que les lĂ©gumes sont Ă©galement plus apprĂ©ciĂ©s. La part des dĂ©penses consacrĂ©e aux aliments sucrĂ©s est stable depuis 1986/87. Au niveau plus dĂ©taillĂ© on constate une baisse du sucre en faveur des Ă©dulcorants et autres substituts du sucre[5].

Si le foyer luxembourgeois moyen consomme toujours de l’alcool, il y consacre proportionnellement moins d’argent en 2012 que 40 ans auparavant. Il dĂ©pensait 4,1 % de son budget global en 1962 pour n’en dĂ©penser que 1,9 % en 2012. Les dĂ©penses dans l’achat de vin et boissons Ă  base de vin tels que les crĂ©mants et champagnes comptent en 2012 pour les deux tiers des dĂ©penses en boissons alcoolisĂ©es (67 %), tandis que les biĂšres et autres boissons Ă  base de biĂšre reprĂ©sentent 17 % et les spiritueux, alcopops et autres dits « forts », 16 %[11]. MĂȘme s'il n’existe pas de statistiques prĂ©cises, JĂ©rĂŽme Anders remarquait dĂ©jĂ  en 1959, une consommation de vin de plus en plus important au dĂ©triment de la biĂšre : « En ce qui concerne la boisson, on constate que la consommation de vin s’est dĂ©veloppĂ©e au dĂ©triment de celle de la biĂšre »[4].

Habillement

En 1964, 17,3 % du budget des mĂ©nages luxembourgeois Ă©tait consacrĂ© Ă  l’habillement. Cette part a diminuĂ© de plus de moitiĂ© en passant Ă  8,3 % en 2009. Le coĂ»t de l’habillement a diminuĂ© de par la baisse des prix des matĂ©riaux, notamment l’introduction des tissus synthĂ©tiques, et le dĂ©veloppement du prĂȘt-Ă -porter[12] - [13]. Ce dĂ©veloppement du prĂȘt-Ă -porter a menĂ© Ă  la disparition de l’artisanat autour du vĂȘtement[4]. Une autre consĂ©quence est que le vĂȘtement, qui permettait une distinction claire entre classes sociales, distingue celles-ci de maniĂšre moins importante Ă  la fin du vingtiĂšme siĂšcle[14].

Logement

MalgrĂ© le fait que JĂ©rĂŽme Anders constatait en 1959, un surplus de logements Ă  Luxembourg Ă  la suite d'une prime Ă  la construction mise en place par le gouvernement en 1949 , la part du logement dans le budget des mĂ©nages luxembourgeois a fortement augmentĂ© entre 1964 et 2009. Elle est ainsi passĂ©e de 18,7 % en 1964 Ă  34,4 % en 2009[4] - [5]. Les dĂ©penses en logement incluent les loyers, l’entretien et la rĂ©paration du logement, les services liĂ©s logement (enlĂšvement des ordures
), et les dĂ©penses d’énergie[5]. Le logement constitue le premier poste des dĂ©penses des mĂ©nages en 2009 ,loyers imputĂ©s inclus[5].

Les caractĂ©ristiques des logements ont fondamentalement changĂ©. Alors qu’en moyenne 4,7 personnes vivaient dans un logement en 1959[4], en 2013, ils ne sont que 2,1[15]. Cela se rĂ©percute sur le parc immobilier. Ainsi alors que seulement 14,4 % des logements construits entre 1949 et 1960 Ă©taient des immeubles collectifs entiĂšrement destinĂ©s Ă  l’habitation, 21,2 % l’était entre 2000-2001[15]. Les installations intĂ©rieures ont Ă©galement changĂ©es. De 20 % de logements possĂ©dant un chauffage central en 1953 la proportion est passĂ©e Ă  50 % en 1978 et maintenant la quasi-totalitĂ© des logements en est pourvue[16] - [15].

Transports

Le second (ou premier sans les loyers imputés) poste de dépense en 2009 est le transport. Alors que seul 9,6 % du budget des ménages était consacré aux transports en 1964, ces derniers mobilisent 18,2 % du budget luxembourgeois moyen en 2012[5]. Cela remet en cause la primauté des trois postes de consommation (nourriture, habillement, logement) traditionnels.

Cette augmentation est principalement due Ă  l’explosion du nombre de voitures au Luxembourg. En effet, de 15 362 voitures en 1948, leur nombre est passĂ© Ă  plus de 100 000 en 1974, un an aprĂšs le pic pĂ©trolier[4] - [17]. Entre 1974 et 1990, le parc automobile double pour atteindre 204 818 unitĂ©s[17]. Le cap des 300 000 unitĂ©s est passĂ© en 2000 et, en 2012, il y avait plus de 430 000 vĂ©hicules immatriculĂ©s [17].

Communications

Si elles ne reprĂ©sentent que 2,7 % des dĂ©penses des mĂ©nages luxembourgeois en 2009, les communications comptent pour plus du quadruple de la situation en 1964 (0,5 %). Ce poste de dĂ©pense a connu une croissance moyenne de 9,3 % par an entre 1964 et 2009 et de 11,4 % entre 1964 et 1999. C’est la croissance la plus importante observĂ©e dans les budgets des mĂ©nages luxembourgeois[5].

L’implantation successive de la tĂ©lĂ©phonie fixe, de la tĂ©lĂ©phonie mobile et d’internet explique cet Ă©tat de fait. En effet, selon l’́enquĂȘte sur le budget des mĂ©nages de 1965, 35 % des mĂ©nages disposaient d’un tĂ©lĂ©phone fixe[18]. En 1977, ils sont plus de 87 % et vers le milieu des annĂ©es 1980 pratiquement tous les mĂ©nages Ă©taient Ă©quipĂ©s d’un tĂ©lĂ©phone fixe[18].

Alors que le tĂ©lĂ©phone mobile ne s’est dĂ©mocratisĂ© qu’à la fin des annĂ©es 1990, en 2004, 92 % des Luxembourgeois en possĂ©daient un[18]. Il en est de mĂȘme pour l’Internet qui Ă©tait prĂ©sent dans 25 % des foyers luxembourgeois en 2000. En 2012, 93 % des Luxembourgeois sont reliĂ©s Ă  Internet[18].

Loisirs et culture

Entre 1964 et 2012, la part du budget des mĂ©nages consacrĂ©e au Loisir et Ă  la Culture passe de 5,7 % Ă  9,6 %[5]. Si cette augmentation n’est pas des plus impressionnantes, la possibilitĂ© de dĂ©penser son argent dans les loisirs n’existe pour la plupart de la population luxembourgeoise que depuis l’introduction des congĂ©s payĂ©s et la rĂ©duction du temps de travail[19].

Cela constitue une rupture par rapport aux siĂšcles prĂ©cĂ©dents ou la diffĂ©rence entre le travail et le temps libre n’existait pas[20].

Des nouveaux produits de consommations

Si la structure de la consommation a Ă©tĂ© modifiĂ©e de nouveaux biens se sont Ă©galement ajoutĂ©s dans le panier des consommateurs luxembourgeois. En premier lieu, la voiture dont le parc passe de 15 362 voitures en 1948 Ă  plus de 430 000 en 2012[17].

Ensuite le tĂ©lĂ©phone fixe et mobile, qui sont prĂ©sents dans 92 % des foyers en 2011 alors qu’ils Ă©taient respectivement peu ou non-existants en 1945[18].

La tĂ©lĂ©vision est sans doute le nouveau objet de consommation le plus emblĂ©matique. En 1953 seulement une trentaine de tĂ©lĂ© existaient aux Luxembourg, en 1979 leur nombre a atteint les 100 000[21]. En 2004, la quasi-totalitĂ© des mĂ©nages luxembourgeois (98 %) possĂ©dait un appareil de tĂ©lĂ©vision, huit mĂ©nages sur 10 Ă©taient cĂąblĂ©s et plus de 27 % disposaient d’une TV satellite[18] .

Une augmentation des inégalités entre les ménages

Si on observe les données de la consommation des foyers luxembourgeois, des disparités apparaissent entre les plus riches et les plus pauvres. Cette tendance se renforce depuis au moins les années 1980[5].

En 2009, les dĂ©penses de consommation des mĂ©nages les plus aisĂ©s (se situant dans le 5e quantile de revenu) sont 2,8 fois plus Ă©levĂ©es que celles des mĂ©nages les plus modestes. Ce rapport Ă©tait de 2,2 en 1987. Les dĂ©penses de consommation des plus fortunĂ©s ont doublĂ© sur cette pĂ©riode alors que pour les mĂ©nages les moins favorisĂ©s elles ont augmentĂ© de 60 %. L’écart entre les mĂ©nages les plus aisĂ©s et les plus modestes en termes de dĂ©penses de consommation s’est d’ailleurs creusĂ© pour tous les postes de consommation Ă  l’exception de la santĂ© et des transports[5].

Par exemple, en prenant en compte le loyer imputé, le logement représente 44 % du budget des ménages les plus modestes et 30 % du budget des ménages les plus aisés[21].

Notes et références

  1. Marie-Emmanuelle Chessel, Histoire de la consommation, Paris, La DĂ©couverte, , p. 3-10
  2. (en) BĂ©la Tomka, A social history of the twentieth-century Europe, Londres, Routledge, , p. 154-191
  3. Georges Als, Statistique et Ă©tudes Ă©conomiques au Luxembourg : histoire et problĂšmes, Luxembourg, Statec, , p. 17-30
  4. JĂ©rome Anders, « Comment vivons-nous? », d'LĂ«tzebuerger Land,‎
  5. Armande Frising, La consommation des ménages depuis les années 60, Luxembourg, Statec,
  6. (en) BĂ©la Tomka, A social history of the twentieth-century Europe, Londres, Routledge, , p. 222-225
  7. Paul Zahlen, L'évolution économique globale du Luxembourg sur la longue durée, Luxembourg, Statec, (lire en ligne)
  8. (en) BĂ©la Tomka, A social history of the twentieth-century Europe, Londres, Routledge, , p. 229-233
  9. Marie-NoĂ«l Borghetti, L’oeuvre d’Ernest Labrousse : genĂšse d’un modĂšle d’histoire Ă©conomique, Paris, Ecole des hautes Ă©tudes en sciences sociales, , p. 14-15
  10. (en) BĂ©la Tomka, A social history of the twentieth-century Europe, Londres, Routledge, , p. 225
  11. Lucie Bodson, Regard sur les dépenses alimentaires, Luxembourg, Statec, (lire en ligne)
  12. (en) Angus S. Deaton, The Structure of Demand in Europe, 1920-1970., Glasgow, Fontana, , p. 113-144
  13. (en) BĂ©la Tomka, A social history of the twentieh-century Europe, Londres, Routledge, , p. 227
  14. (en) BĂ©la Tomka, A social history of the twentieh-century Europe, Londres, Routledge, , p. 226
  15. Andreas Heinz, François Peltier et Germain Thill, Le logement : immeubles d’habitation, mĂ©nages, propriĂ©taires et locataires, Luxembourg, Statec, (lire en ligne)
  16. JĂ©rĂŽme Anders, « Notre façon de vivre de 1953-1978 », d'LĂ«tzebuerger Land,‎
  17. Franck Hansen, Caractéristiques du parc automobile de 1962 à 2012, Luxembourg, Statec, (lire en ligne)
  18. Marie-Jo Airoldi, Le comportement des Luxembourgeois face aux nouvelles technologies de l'information et de la communication depuis les années 60, Luxembourg, Statec, (lire en ligne)
  19. JĂ©rĂŽme Anders, « Nos loisirs. Un phĂ©nomĂšne socio-Ă©conomique », d’LĂ«tzebuerger Land,‎
  20. (en) BĂ©la Tomka, A social history of the twentieh-century Europe, Londres, Routledge, , p. 245
  21. JĂ©rome Anders, « Notre façon de vivre de 1953-1978 », d'LĂ«tzebuerger Land,‎

Bibliographie

  • Marie-Jo Airoldi, Le comportement des Luxembourgeois face aux nouvelles technologies de l'information et de la communication depuis les annĂ©es 60,, Luxembourg, Statec,
  • Georges Als, Statistique et Ă©tudes Ă©conomiques au Luxembourg : histoire et problĂšmes, Luxembourg, Statec,
  • Lucie Bodson, Regards sur les dĂ©penses alimentaires, Luxembourg, Statec,
  • Marie-NoĂ«l Borghetti, L’Ɠuvre d’Ernest Labrousse : genĂšse d’un modĂšle d’histoire Ă©conomique, Paris, École des hautes Ă©tudes en sciences sociales,
  • Marie-Emmanuelle Chessel, Histoire de la consommation, Paris, Statec,
  • (en) Angus S. Deaton, The Structure of Demand in Europe, 1920-1970, Glasgow, Fonta,
  • Armande Frising, La consommation des mĂ©nages depuis les annĂ©es 60, Luxembourg, Statec,
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  • Franck Hansen, CaractĂ©ristiques du parc automobile de 1962 Ă  2012, Luxembourg, Statec,
  • (en) BĂ©la Tomka, A social history of the twentieth-century Europe, Londres, Routledge,
  • Paul Zahlen, L'Ă©volution Ă©conomique globale du Luxembourg sur la longue durĂ©e, Luxembourg, Statec,
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