Conscience contre violence
Conscience contre violence est un essai polémique de Stefan Zweig (1936) mettant en scène le combat de Sébastien Castellion contre Jean Calvin[1]. Le livre, rédigé en pleine montée du fascisme et de l'extrême-droite en Europe, a été et reste d'une forte actualité, dans la mesure où il se présente comme un coup de boutoir contre toutes les formes de totalitarisme et d'intolérance[2] - [3] - [4].
Le titre exact en allemand est Ein Gewissen gegen die Gewalt, c'est-à -dire Une conscience contre la violence, ce qui rend mieux compte de la révolte d'un individu contre la puissance du pouvoir[2].
Au XVIe siècle, époque de la Réforme protestante, Genève est contrôlée par Calvin qui établit une sorte de régime théocratique cohabitant avec un État soumis à la volonté de la nouvelle Église. Les Genevois se voient alors interdire les chapelets, les crucifix, et toutes sortes de règles d'austérité leur sont imposées. Le penseur Michel Servet, qui a le malheur de tomber en désaccord avec le pouvoir de Calvin, se voit attaqué en justice et rapidement condamné à mort. Il est brûlé vif en place publique. Un autre savant, Castellion, se décide alors à réhabiliter Servet : une longue et difficile lutte attend ce protestant modéré, entre l'austérité calviniste et le pouvoir de l'Inquisition catholique[1] - [5].
Éditeur, traducteur
Republié en 1997 par Le Castor astral, dans une traduction de Alzir Hella, préface d'Hervé Le Tellier, postface de Silvain Reiner, Livre de Poche, 2010, (ISBN 2253153710)
Références
- Stefan Zweig, Lupta în jurul unui rug. Castellio împotriva lui Calvin: = Castellio gegen Calvin oder ein Gewissen gegen die Gewalt, București, Humanitas, (ISBN 978-3-596-22295-7)
- Frank Lestringant, « Conscience contre violence », dans « J’ai trouvé un nouveau héros »: Le retour de Castellion au temps des dictatures : Stefan Zweig, Romain Rolland et André Gide (1935-1937), Classiques Garnier, (ISBN 978-2-8124-0925-7, DOI 10.15122/isbn.978-2-8124-0925-7.p.0017, lire en ligne), p. 16 pages, pages 17–32
- Mireille Fognini, « Quand Stefan Zweig stigmatise l'exercice de l'autorité pervertie en tyrannie », Le Coq-héron, vol. 208, no 1,‎ , p. 107 (ISSN 0335-7899 et 1951-6290, DOI 10.3917/cohe.208.0107, lire en ligne, consulté le )
- Frank Lestringant, « Stefan Zweig contre Calvin (1936) », Revue de l'histoire des religions, no 1,‎ , p. 71–94 (ISSN 0035-1423 et 2105-2573, DOI 10.4000/rhr.4623, lire en ligne, consulté le )
- (en) Jan Rohls, « Zwischen Nationalismus und Gleichschaltung: Die Reformation in den Romanen Stefan Zweigs », Neue Zeitschrift für Systematische Theologie und Religionsphilosophie, vol. 61, no 2,‎ , p. 272–296 (ISSN 1612-9520 et 0028-3517, DOI 10.1515/nzsth-2019-0015, lire en ligne, consulté le )