Confrérie de Saint Loup (Limoges)
La confrérie de Saint-Loup, fondée en 1153, est l’une des sept confréries de laïcs catholiques de Limoges. Elle veille sur les reliques de saint Loup, abritées dans la basilique Saint-Michel-des-Lions. Cette société de dévotion participe aux ostensions limousines et fête annuellement son saint patron autour du 22 mai.
Histoire
Origines
La « Confrérie de Saint Loup », est une confrérie d’hommes fondée en 1153[1] - [2]. Elle est la première des confréries de Limoges. Elle est garante du culte du saint et participe tous les sept ans aux Ostensions limousines, lors desquelles la châsse contenant les reliques de saint Loup est portée en procession dans différents lieux de la ville.
La Confrérie de Saint Loup a vu le jour en l’Abbaye Saint-Martial de Limoges en 1153 dont il subsiste la crypte sous la place de la République. À cette époque cette célèbre abbaye, dont il subsiste la crypte de la basilique — haut lieu de la littérature limousine en langue d’oc —, étendait son rayonnement spiritual et culturel sur toute l’Europe occidentale.
Reliques
La confrérie a comme objet primordial de veiller sur les reliques de saint Loup — et rien n’a pu empêcher cette veille, pas même la révolution française — successeur de saint Martial, premier évêque de Limoges.
Les reliques de saint Loup sont abritées à la droite de l’autel de la basilique Saint-Michel-des-Lions, tombeau actuel de Martial[Note 1].
Ces reliques sont de deux sortes :
- La châsse dans son état actuel de 1918, à la suite d’une commande de son premier bayle Alexandre Maupetit et grâce au travail du maître émailleur Paul Bonnaud. Les reliques de saint Loup furent alors dotées d’un nouveau reliquaire, cette fois en forme de chapelle gothique, orné de panneaux peints sur cuivre imitant l’émail, tant sur son toit couvercle à deux pans que sur ses quatre faces.
- Le bras reliquaire de saint Loup. Les événements révolutionnaires ont contraint la Confrérie à se doter d’un nouveau bras reliquaire. Celui-ci a été élaboré à la demande de premier bayle Michel Tintou pour l’essentiel par l’artisan ébéniste Henri Pragout[3] et seule sa mort[4] l’a empêché de voir fini[5] cette œuvre, pour laquelle il ne disposait pas de modèle au sens premier du terme. Il appartint à Mgr Léon Soulier[6] de bénir ce bras reliquaire le en sa cathédrale.
À Limoges, la confrérie de saint Loup, ainsi que la grande confrérie de saint Martial, peut offrir aux personnes venues vénérer le saint un morceau de coton ayant servi à l’oindre lors de cérémonies récentes (par exemple les ostensions limousines). Le morceau est alors désigné comme une « relique de contact ».
Organisation
Principes
La confrérie de saint Loup est une société de dévotion.
Sans distinction d’état ou de condition sociale, la Confrérie de Saint Loup représente une fraternité véritable. Elle constitue un lieu privilégié de rencontre et d’entraide religieuse ou matérielle[7].
Les obligations pesant sur chacun des nouveaux membres de la Confrérie de Saint Loup sont les suivantes :
- soutien dans les Ă©preuves ;
- union dans la prière avec les autres confrères ;
- visiter les confrères malades ;
- assister à la sépulture des défunts de la confrérie ;
- contribuer aux Ĺ“uvres sociales ;
- participer aux assemblées générales de la confrérie ;
- assister aux cérémonies des autres confréries annuelles et septennales (ostensions) ;
- maintenir et diffuser le culte du saint patron de la confrérie[8].
Hiérarchie
Dans la chapelle dite des confréries, sise à gauche de l’autel tombeau de saint Martial de la basilique Saint-Michel-des-Lions, se trouve un panneau de bois sur lequel figurent les fonctions suivantes au sein de la confrérie : premier bayle, second bayle, secrétaire, trésorier, responsable du protocole, archiviste.
Les derniers premiers bayles de la confrérie de saint Loup ont été Michel Tintou (décédé le )[9] et Christian Darnajou. Depuis le , le premier bayle est Géraud Sevestre et le second, Philippe Madoumier[10].
Confréries de dévotions limousines
Il s’agit de l’une des 14 confréries de dévotion du territoire limousin, et de l’une des sept confréries de Limoges (les autres étant la grande confrérie de saint Martial, la confrérie des Porteurs de la Châsse, la confrérie saint Aurélien, la confrérie sainte Valérie, la confrérie saint Fiacre, et la confrérie Notre-Dame-de-Pitié.
Affiliations
La confrérie de saint Loup est adhérente de la Fédération des Confréries Limousines[11] - [12]. Cette fédération est la structure d’accueil des confréries de Haute-Vienne (au nombre de 12), de Charente (3) de Creuse (2) et de la Vienne (1), dont une partie de ces départements faisait partie des anciennes provinces du Limousin et de la Marche.
Au sein de la Fédération, la confrérie de saint Loup occupe le troisième rang protocolaire après la grande confrérie de saint Martial, celle des porteurs de la Châsse et celle de saint Aurélien, toutes basées à Limoges. Le protocole a été validé par le conseil d’administration de la Fédération des Confréries Limousines du .
Les confréries de langue d’oc (dont la confrérie de saint Loup) sont regroupées au sein d’une Maintenance des Confréries de Pénitents, organisme fondé en 1926 par Frédéric Mistral et le cardinal de Cabrières. Son but est d’établir des liens de coopération et d’entraide entre les différentes confréries de pénitents de la France et de la principauté de Monaco.
Fête de la confrérie de saint Loup
Jours de fĂŞtes
La confrérie solennise son saint patron à l’occasion de sa fête liturgique, autour du (« Petites Ostensions »), date de son décès, même si, par tradition, elle est solennisée le dimanche d’avant ou d’après dans le diocèse de Limoges.
Il existe aussi une fête actuellement non solennisée : c’est celle dite de la translation des reliques (A.D. 1158) de la basilique Saint-Martial de Limoges, lieu primitif de son tombeau, à l’actuelle basilique Saint-Michel-des-Lions le .
Notes et références
Notes
- Les reliques de saint Martial n’ont été abritées à l’église Saint-Michel-des-Lions que depuis le début de l’année 1789, du fait de la vétusté grandissante de la basilique Saint-Martial.
Références
- De la Confrérie de Saint Loup, fondée en l’an de Grâce A.D. 1153, Confrérie de Saint Loup, consulté le 2 décembre 2021.
- Saint -Loup, le populaire du centre
- Archives personnelle de la Confrérie de Saint Loup
- Avis de décès Libra mémoria survenue le 21 octobre 2020.
- les derniers coup de ciseaux à bois l'ont été par Monsieur Perrin ( Archives personnelles confrérie de Saint Loup-
- Biographie de Mgr Soulier.
- Les Saints du diocèse de Limoges et leurs confréries ; Diocèse Limoges ; Réédition 2023 p. 6
- Rappel des obligations pesant sur chacun des nouveaux membres de la Confrérie
- Rappel Ă Dieu de Michel Tintou.
- limousines-limoges_W872001159.htm) dont elle est membre fondatrice (1975).