Conclave de 1689
Le conclave papal de 1689 est convoqué à la mort du pape Innocent XI, le afin de lui désigner un successeur. Il aboutit à l'élection du cardinal Pietro Vito Ottoboni sous le nom d'Alexandre VIII en tant que 239e pape de l'Église catholique romaine[1] - [2].
Conclave de 1689 | |
Dates et lieu | |
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DĂ©but du conclave | |
Fin du conclave | |
Lieu du vote | Palais du Vatican Vatican |
Élection | |
Nombre de cardinaux | 59 |
Nombre de votants | 51 |
Personnages clefs | |
Camerlingue | Paluzzo Paluzzi Altieri Degli Albertoni |
Doyen | Alderano Cibo |
Cardinal protodiacre | Francesco Maidalchini |
Pape Ă©lu | |
Nom du cardinal Ă©lu | Pietro Vito Ottoboni |
Nom de pape | Alexandre VIII |
Listes des papes : chronologique · alphabétique | |
Contexte
La mort, dans les années 1660 et 1670, des grands cardinaux qui avaient influé sur les conclaves de la fin du XVIIe siècle tels que le cardinal Mazarin en 1661, Giulio Cesare Sacchetti en 1663, Antonio Barberini en 1671 et Francesco Barberini en 1679, laisse le Collège des cardinaux sans véritable leadership alors que s'ouvre le conclave[3].
DĂ©roulement du conclave
Dès l'ouverture du conclave, le cardinal Francesco Maria de' Medici prend la direction du groupe de cardinaux espagnols alors que le cardinal Rinaldo d'Este s'impose comme chef du groupe de cardinaux français. Le roi Louis XIV envisage d'envoyer Charles d'Albert d'Ailly, duc de Chaulnes, avec pour mission d'emmener les cardinaux français à Marseille d'où une flotte de vingt-six galères les emmènerait ainsi que leur entourage à Rome.
Le voyage fut considérablement plus compliqué que prévu. Anne Jules de Noailles, duc de Noailles, ordonna à la flotte d'ouvrir le feu sur une petite escadre marchande Anglo-néerlandaise mais d'Albert d'Ailly refusa les ordres, ce qui causa une violente dispute entre les deux. Finalement, la flotte parvint à Civitavecchia où les cardinaux furent accueillis par Medici et conduits à Rome. L'arrivée des cardinaux français signifiait que le conclave, réuni pour élire un nouveau pape, pouvait débuter.
Tactiquement, Medici proposa le nom du cardinal Gregorio Barbarigo bien qu'il n'ait pas l'intention de la voir élu. Après avoir sondé la Sacré Collège avec le nom du patriarche de Venise, il avança cette fois la candidature de Pietro Vito Ottoboni. D'Este, qui n'appréciait pas Ottoboni, essaya à son tour un mouvement tactique; il s'empressa de soutenir la candidature d'Ottoboni, en espérant secrètement que cela déclencherait la Jus exclusivae (exclusive) de la part du camp espagnol. En effet, ce dernier pensait que les cardinaux espagnols n'accepteraient pas un candidat soutenu ouvertement par le camp français. Mais, son plan ayant échoué et réalisant qu'il avait perdu la partie, d'Este se tourna alors vers d'Albert d'Ailly. Mais l'ambassadeur de France tenait Ottoboni en haute estime et avait déjà informé Louis XIV qu'il soutenait l'élection du cardinal vénitien.
Le , le cardinal Ottoboni est élu au Saint-Siège sous le nom d'Alexandre VIII
Cardinaux participant au conclave
Cardinaux absents du conclave
Nom | Date d'élévation au cardinalat | Fonction |
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Luis Manuel Fernández de Portocarrero-Bocanegra y Moscoso-Osorio | ||
Francesco Buonvisi | ||
VerĂssimo de Lencastre | ||
Marcello Durazzo | ||
Étienne Le Camus | ||
Johannes van Goes | Il entreprit le voyage pour Rome mais ne parvint pas Ă temps | |
Augustyn Michał Stefan Radziejowski | ||
Pedro de Salazar Gutiérrez de Toledo |
Références
- (en) Frederic J. Baumgartner, Behind Locked Doors: A History of the Papal Elections, Palgrave Macmillan, Londres, 2003 (ISBN 0312294638)
- (en) S. Miranda: Conclave papal de 1689
- (en) Valérie Pirie, The Triple Crown: An Account of the Papal Conclaves
Lien externe
- (en) John Paul Adams, « SEDE VACANTE 1689 », sur Université de Nothridge - État de Californie, (consulté le ).