Conception de sûreté
La conception de sûreté ou conception sécuritaire[1] ou conception défensive est un principe de conception[2] - [3] prenant en considération, dès les premières phases de la planification, le plus grand nombre possible de contingences prévisibles. On désigne également ce concept par ergonomie de sécurité.
Ce principe, qui découle de la loi de Murphy, est souvent appliqué dans de nombreux domaines (aérospatiale, conception de jouets pour enfants, industrie automobile, génie logiciel et même politique (séparation des pouvoirs)), sous différentes appellations.
Elle est un des aspects du concept plus général de 'gestion des risques' et peut également être prise en compte dans l'application du 'principe de précaution' dans le domaine industriel.
Principe
L'anticipation des mauvaises utilisations possibles d'un produit permet de prévoir des contraintes physiques et ergonomiques qui en empêchent l'utilisation inadéquate et qui minimisent les impacts négatifs d'un tel usage. La conception de sûreté préconise de concevoir les objets pour qu'ils présentent la plus faible probabilité de mauvaise utilisation, par exemple en leur adjoignant un détrompeur ou une sécurité à l'utilisation.
La conception de sûreté n'est ni plus ni moins qu'une application concrète du principe de précaution.
Illustrations
Par exemple, s'il est important qu'un connecteur soit inséré dans une prise selon une certaine orientation, une conception de sûreté du connecteur et de la prise rendent physiquement impossible d'insérer incorrectement le connecteur. Les prises électriques (pour les appareils fonctionnant en courant continu) sont généralement conçues de cette façon afin d'empêcher l'inversion accidentelle des conducteurs lors du branchement. (les piles rectangulaires de 9V DC sont équipées de contacts qui empêchent tout branchement inverse).
Autre exemple, les disquettes 13 cm (5″¼) carrées avaient été prévues pour être insérées recto ou verso mais toujours selon la même orientation ; lorsqu'elles étaient insérées en sens inverse, elles pouvaient être détruites. À l'inverse, la conception des disquettes 9 cm (3″½) a suivi une conception défensive ; munies d'un détrompeur, elles ne peuvent généralement être insérées que dans un unique sens.
Les prises USB (sauf l'USB-C dont la connectique interne tient compte du fait que le câble peut être introduit recto ou verso) et HDMI ont une forme qui empêche de les introduire autrement que dans le bon sens.
Certains interrupteurs et boutons utilisés dans le cockpit d'un avion ont un cache ou des protections qui empêchent de les actionner involontairement.
Un taille-haie doit généralement être tenu avec les 2 mains pour pouvoir fonctionner et beaucoup d'outillages électro-portatifs nécessitent d'enfoncer un bouton latéral avant de pouvoir enfoncer la détente et démarrer l'appareil (tronçonneuses et tondeuses électriques... )
Origine
La loi de Murphy, énoncé à demi humoristique de la nécessité de la conception de sûreté, est à l'origine de ce concept de « defensive design ». La première formalisation de ce concept daterait des environs de 1948, au cours d'une étude des effets de la décélération sur les êtres humains à la base Edwards de l'US Air Force, en Californie.
Voir aussi
Références
- Acception québécoise du terme
- Serge Bellut, « Guide de management de la sûreté de fonctionnement en conception et développement », sur Afnor, (consulté le )
- « Intégrer la sûreté de fonctionnement en conception », sur Cetim, (consulté le )