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Comté de Lyon (France)

Le comté de Lyon est un ancien fief issu de la division du duché de Lyon et du comté de Vienne.

Le « comté de Lyon » apparaît dans les sources en 943[1] et 958[2].

Évolution historique

Les origines et le Duché de Lyon

Le titre de comte est créé sous Charlemagne comme titre honorifique.

Le Lyonnais revient en 843 à Lothaire lors du traité de Verdun. Celui-ci le regroupe avec le comté de Vienne dans un duché de Lyon : « Ducatus Lugdunensis » qui est alors confié à Girart de Roussillon[3].

Le traité de Meerssen de 870 fait passer le duché dans le royaume de Charles le Chauve. Ce dernier le remet à Boson de Provence qui se fait par la suite proclamer roi d'un royaume de Bourgogne et Provence en 879[4]. Il est couronné par l'archevêque Aurélien de Lyon.

Il est renversé dès 880 et le duché est scindé. Le comté est alors confié à Bernard de Gothie[4].

Le comté de Lyon et la première dynastie de comtes

Après Bernard de Gothie, le comté échoit à Guillaume le Pieux, puis à son fils Guillaume le Jeune qui il lui succède en 918.

Entre 944 et 982, le gouvernement du Lyonnais semble relever d'une série éphémère de vicomtes de Lyon placés sous l'autorité du puissant marquis-comte Hugues le Noir frère du roi Raoul de France et cousin du défunt roi de Bourgogne Louis l'Aveugle[5].

Les comtes de Lyon et de Forez

À la suite de la réforme grégorienne, la famille comtale lyonnaise exerce l'autorité comtale depuis ses terres en Forez. L'intitulation comte « de Forez » (comes forensis) apparaît pour Guillaume le Vieux dans la décennie 1070.

Commentant la transaction de 1167 entre Guichard, archevêque de Lyon, et Guigues II, comte de Forez, Paradin indique que depuis le règne de l'empereur Lothaire les droits comtaux sur la ville de Lyon auraient appartenu à la maison d'Albon et que c'est celle-ci qui aurait donné naissance par la suite aux lignées des dauphins de Viennois, des dauphins d'Auvergne et à celle des comtes de Forez[6] - [7]. Une filiation des Dauphins remontant au préfet Delphin, frère (?)[8] de l'évêque de Lyon Ennemond, telle qu'elle a pu être avancée par les historiens du XIXe siècle, reste très hypothétique[9].

À la suite de la permutation de 1173, Philippe-Auguste confirmant à Guigues II le droit de garde sur les routes[10] - [11] emploie pour la première fois le titre « comte de Lyon et de Forez » ("Forensi & Lugdunensi Comiti"). Cette dernière appellation sera reprise par les historiens pour désigner à la fois la lignée comtale patrilinéaire descendante du comte Artaud de Lyon et celle issue de la maison d'Albon qui lui succéda au début du XIIe siècle.

En 1173, Guigues II vend finalement contre onze cents marcs d'argent ses possessions lyonnaises entérinant ainsi la scission du Forez et du Lyonnais. En 1193, c'est son fils Renaud de Forez qui devient archevêque de Lyon.

Les archevêques comtes de Lyon

Chapitre primatial de Lyon : de gueules à un griffon d'argent et un lion d'or, affrontés; l'écu entouré du collier des comtes de Lyon, timbré d'une couronne de comte, deux anges pour tenants.

Au XIIe siècle, le comté de Lyon est aux mains de l'archevêque de la ville, et ses limites sont, à l'est, les cours du Rhône et de la Saône ainsi que de menues possessions en Dombes, à l'ouest une ligne Grézieu - Saint-Chamond, au nord la ville d'Anse et au sud Condrieu[12]. Le chapitre cathédral est un chapitre noble dont les membres portent chacun le titre de chanoine-comte de Lyon, comme ceux de Brioude.

Bibliographie

  • Bruno Galland, « Archevêché et comté de Lyon : Développement et affirmation du pouvoir épiscopal », dans Les Pays de l'entre-deux au Moyen âge : Questions d'histoire des territoires d'Empire entre Meuse, Rhône et Rhin : actes du 113e Congrès national des sociétés savantes, Strasbourg, 1988, Section d'histoire médiévale et de philologie, Paris, CTHS, , 336 p. (ISBN 2-7355-0197-3, BNF 35077405)
  • André Pelletier, Jacques Rossiaud, Françoise Bayard et Pierre Cayez, Histoire de Lyon : des origines à nos jours, Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, , 955 p. (ISBN 978-2-84147-190-4, BNF 41276618, lire en ligne)

Références

  1. Charta qua Leotaldus comes et uxor ejus Berta alodum in villa Moncellis cum ecclesia in honore Beatae Mariae et Sancti Andeoli (Saint-Andéol-le-Château?) monasterio cluneniacensis dant "in comitatu Lucdunensi, in agro Pasiacho, in villa Moncellis" . Cluny, Tome I, 625, p. 582. Lire en ligne.
  2. Carta de ecclesia de Sancti Petri de Noaliaco , Cart. de l'abbaye de Savigny, n°130, p. 93. Lire en ligne.
  3. Galland 1990, p. 15.
  4. Galland 1990, p. 16.
  5. NOTITIA VUERPITIONIS ADEMARI VICECOMITIS IN VILLA TOSIACO, IN PRESENTIA HUGONIS MARCHIONIS, FACTAE. Le comte Guillaume mentionné est peut-être Guillaume III Tête d'Etoupe, Cart. de Cluny, n° 656.
  6. Première transaction de l'Eglise de Lyon avec Guy Second de ce nom, Comte de Forez. C.-F. MENESTRIER, Histoire civile ou consulaire de la ville de Lyon justifiée par chartres, titres, chroniques, Vol.2, N. et J.-B. de Ville (Lyon), 1696. Lire en ligne en latin.
  7. PARADIN, Mémoire de l'hist. de Lyon, Livre 2, Chap. XXXVII, p. 128. Lire en ligne en français.
  8. "Le nom de Dalfinus est le seul donné à l'évêque de Lyon par les sources anglaises Eddi et Bède le Vénérable (...). Il est invraisemblable que le saint anglais ait oublié le nom véritable de son hôte ou l'ait confondu avec son frère. (...) Or Eddi ne connaît l'évêque que sous le nom de Dalfinus". A. COVILLE, L'évêque Aunemundus et son Testament in "Revue de l'histoire de Lyon", 1902, p. 367 Lire en ligne.
  9. Revue du lyonnais, volume 5, 1837, p. 274. Lire en ligne.
  10. C.-F. MENESTRIER, Histoire civile ou consulaire de la ville de Lyon justifiée par chartres, titres, chroniques, Vol.2, N. et J.-B. de Ville (Lyon), 1696. Lire en ligne en latin.
  11. PARADIN, Mémoire de l'hist. de Lyon, Livre 2, Chap. XXXVII, p. 128. Lire en ligne en français.
  12. Galland 1988, p. 32.

Articles connexes

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