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Complot géorgien de 1832

Le complot gĂ©orgien de 1832 (en gĂ©orgien: 1832 წლის áƒšáƒ”áƒ—áƒ„áƒ›áƒŁáƒšáƒ”áƒ‘áƒ) est un complot impliquant la royautĂ© et la noblesse gĂ©orgiennes pour restaurer l'État gĂ©orgien et sa monarchie de la dynastie Bagrationi.

La GĂ©orgie orientale est annexĂ©e (en) par l'Empire russe en 1801, rompant les termes du traitĂ© de Gueorguievsk. Les membres de la dynastie royale Bagrationi sont alors dĂ©portĂ©s vers les provinces russes et le contrĂŽle russe est reconnu en 1813 par le traitĂ© de Golestan. Les gĂ©orgiens, insatisfaits de la domination russe, aspirent Ă  la suppression de la domination russe et au retour de leur dynastie royale. L'objectif de l'indĂ©pendance est maintenu en vie principalement par le prince Okropir (en) de GĂ©orgie[1], un fils du dernier monarque gĂ©orgien de l'est, Georges XII. Okropir et d'autres gĂ©orgiens organisent des rassemblements d'Ă©tudiants gĂ©orgiens Ă  Moscou et Ă  Saint-PĂ©tersbourg, essayant de leur inspirer un sentiment patriotique envers leur pays sous la domination russe. Cela aboutit Ă  la crĂ©ation d'une sociĂ©tĂ© secrĂšte Ă  Tbilissi dont l'objectif principal est le rĂ©tablissement d'un royaume indĂ©pendant sous les Bagrationi dĂ©trĂŽnĂ©s. Okropir lui-mĂȘme visite la GĂ©orgie en 1830 et s'entretient avec les principaux conspirateurs, parmi lesquels des membres aristocrates gĂ©orgiens des maisons princiĂšres Orbeliani et Eristavi, ainsi qu'avec le philosophe Solomon Dodashvili. Le complot est Ă©galement soutenu par les GĂ©orgiens de l'ouest, c'est-Ă -dire du royaume d'ImĂ©rĂ©thie aboli par la Russie, ainsi que par les membres de la maison ChervachidzĂ© qui dirige l'Abkhazie.

La plupart des conspirateurs gĂ©orgiens ne sont pas des rĂ©publicains libĂ©raux, mais plutĂŽt des monarchistes et des nationalistes. Il est proposĂ© d'inviter le commandant en chef russe en GĂ©orgie avec d'autres membres de leur administration Ă  un grand bal Ă  Tbilissi et Ă  un signal donnĂ©, ils devaient tous ĂȘtre assassinĂ©s. Les gĂ©orgiens devaient alors s'emparer de la Passe de Darial pour bloquer les renforts russes, et le prince Aleksandre de GĂ©orgie (en), fils du roi gĂ©orgien HĂ©raclius II (roi de GĂ©orgie) devait revenir de Perse pour ĂȘtre proclamĂ© roi de GĂ©orgie.

Le bal au cours duquel les officiers et membres de l'administration russes doivent ĂȘtre tuĂ©s est prĂ©vu pour le 20 novembre 1832, mais il est reportĂ© de façon inattendue, d'abord au 9 dĂ©cembre, puis au 20 dĂ©cembre. Au dĂ©but du mois de dĂ©cembre, toute l'affaire est rĂ©vĂ©lĂ©e aux autoritĂ©s par l'un des conspirateurs, le prince Palavandishvili, et tous sont arrĂȘtĂ©s. Dix des conspirateurs accusĂ©s sont condamnĂ©s Ă  mort, mais plus tard ils sont condamnĂ©s Ă  du sursis et dĂ©portĂ©s vers des provinces russes Ă©loignĂ©es, en grande partie en raison de leur statut aristocratique[2]. Le complot de 1832, bien qu'Ă©chouĂ©, joue un rĂŽle important dans le mouvement de libĂ©ration nationale que les gĂ©orgiens chercheront Ă  organiser de maniĂšre plus fructueuse[3].

Notes et références

  1. Suny, p. 71
  2. Suny, p. 72
  3. David Marshall Lang (1962) A Modern History of Georgia: Georgia under the Tsars: Resistance, Revolt, Pacification: 1801–32 NY

Bibliographie

  • Ronald Grigor Suny (1994): The Making of the Georgian Nation, Indiana University Press
  • Stephen F. Jones, "Russian imperial administration and the Georgian nobility: the Georgian conspiracy of 1832." Slavonic and East European Review 65.1 (1987): 53-76. En ligne
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