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Compilation J

La compilation J de l'enfance est un récit apocryphe chrétien écrit en latin portant sur l'enfance de Marie, la naissance de Jésus et son enfance. On la qualifie de compilation puisqu'il s'agit du rassemblement de plusieurs textes. La lettre J vient du nom de son premier éditeur, Montagues Rhode James.

Histoire du texte

La compilation J originelle n'existe plus, cependant la recherche contemporaine a permis d'en reconstruire les sources[1] :

  • L'Évangile du Pseudo-Matthieu.
  • Une compilation plus ancienne, appelée compilation I, qui est également à l'origine d'apocryphes irlandais : le Liber Flavus Fergusiorum et le Récit de l'enfance de Leabhar Breac. Cette compilation puise elle-même à deux sources :

La compilation J a pris deux formes distinctes :

  • La forme Arundel, qui a intégré des éléments du Pseudo-Matthieu.
  • La forme Hereford, qui a intégré :
    • Le Libellus de Nativitate Mariae.
    • Le Sermon Pseudo-Augustinien Appendice 195[3].
Stemma de la compilation J

Les relations entre ces textes peuvent être visualisées dans le stemma ci-joint.

On date l'origine de la compilation J avant l'an 800, date du manuscrit connu le plus ancien[4]. La compilation J dépendant du Pseudo-Matthieu, elle ne peut remonter avant le milieu du VIe siècle, date la plus ancienne attribuée au Pseudo-Matthieu[5]. En revanche, la séparation entre les deux branches ne reçoit pas de datation.

Contenu du texte

Forme Arundel

La forme Arundel reçoit la plus ancienne attestation manuscrite en 800[4].

Son contenu peut se résumer ainsi[6] :

Forme Hereford

La forme Hereford ne contient ni le prologue, ni la vie de Jean-Baptiste, ni les récits qui suivent la fuite en Égypte. En outre les récits suivants divergent en partie par rapport à la forme Arundel :

  • Récit de la découverte par Joseph de la grossesse de Marie : le forme Hereford reprend ici, en partie, le sermon pseudo-augustinien.
  • Récit de la fuite en Égypte (présent uniquement dans certaines formes de la forme Hereford).

Notes

  1. Formellement, le texte ne précise pas de quel Héliodore il s'agit. Mais en relation avec Jérôme et Chromace, il ne peut s'agir que de celui d'Altino.

Références

  1. Jean-Daniel Kaestli et Martin McNamara, « Latin infancy gospels : The J Compilation », dans Apocryphia Hiberniae, coll. « Corpus Christianorum Series Apocryphorum » (no 14), p. 638-639
  2. Rita Beyers, « Dans l'atelier des compilateurs. Remarques à propos de la compilation latine de l'enfance », Apocrypha, vol. 16, , p. 101-102 ; on trouvera une reconstruction de cette source dans Jean-Daniel Kaestli et Martin McNamara, « The Irish Infancy Narratives and their relationship with latin sources », dans Apocryphia Hiberniae, coll. « Corpus Christianorum Series Apocryphorum » (no 13), p. 64-134.
  3. Pseudo-Augustin, Sermon Castissimum Mariae virginis uterum (App. 195), vol. 39, coll. « Patrologie Latine », p. 2107-2110
  4. Jean-Daniel Kaestli et Martin McNamara, « Latin infancy gospels : The J Compilation », dans Apocryphia Hiberniae, coll. « Corpus Christianorum Series Apocryphorum » (no 14), p. 638
  5. Jean-Daniel Kaestli et Martin McNamara, « Latin infancy gospels : The J Compilation », dans Apocryphia Hiberniae, coll. « Corpus Christianorum Series Apocryphorum » (no 14), p. 637
  6. Jean-Daniel Kaestli et Martin McNamara, « Latin infancy gospels : The J Compilation », dans Apocryphia Hiberniae, coll. « Corpus Christianorum Series Apocryphorum » (no 14), p. 624-627

Bibliographie

Éditions du texte

  • Montagues Rhode James, Latin infancy gospels, Cambridge, University Press,
  • Jean-Daniel Kaestli (éditeur) et Martin McNamara (éditeur), « Latin infancy gospels : The J Compilation », dans Apocryphia Hiberniae, coll. « Corpus Christianorum Series Apocryphorum » (no 14), p. 621-680

Traductions

En date du 19 juin 2014, il n'existe pas de traduction française. On trouvera cependant une traduction anglaise partielle de la forme Arundel dans :

  • Bart D. Ehrman (traducteur) et Zlatko Pleše (traducteur), « The Latin infancy Gospels (J composition) : Arundel Form », dans The apocryphals Gospels : Texts and Translations, Oxford University Press, , p. 118-155

Études

  • Rita Beyers, « Le charme discret de la compilation latine de l'enfance », dans Camille Focant et André Wénin, Analyse narrative et bible : Deuxième colloque international du RRENAB, Louvain-la-Neuve, avril 2004, Leuven University Press et Uitgeverij Peeters, , p. 351-361
  • Rita Beyers, « Dans l'atelier des compilateurs. Remarques à propos de la compilation latine de l'enfance », Apocrypha, vol. 16, , p. 97-135
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