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Commission royale d'enquĂȘte sur l'avancement des arts, des lettres et des sciences au Canada

La Commission royale d'enquĂȘte sur l'avancement des arts, des lettres et des sciences au Canada (aussi appelĂ©e commission Massey) est une commission royale d'enquĂȘte instituĂ©e par le gouvernement canadien de Louis St-Laurent le avec le mandat de poser les nouvelles assises d'une politique culturelle canadienne. Le champ de la commission comprend notamment la radio et la tĂ©lĂ©vision, les organismes culturels tels que l'Office national du film, le MusĂ©e des beaux-arts et les Archives publiques, et les relations du gouvernement canadien avec les organismes nationaux et internationaux dans le domaine de la culture[1].

La commission, présidée par Vincent Massey, est composée en outre de :

Travaux et suites

La commission a parcouru le pays entier, « s'arrĂȘtant dans seize ville des dix provinces pour y tenir un total de 114 sĂ©ances publiques et 110 rĂ©unions privĂ©es [...]. [Elle a reçu] 462 mĂ©moires et entendu plus de 1 200 tĂ©moins individuels[1] ». Son rapport est dĂ©posĂ© le . On peut attribuer directement ou indirectement Ă  ses travaux la fondation de la BibliothĂšque nationale du Canada (1952), le nouveau MusĂ©e national des beaux-arts, le dĂ©mĂ©nagement Ă  MontrĂ©al et l'agrandissement de l'Office national du film (1956), la crĂ©ation du Conseil des arts du Canada (1957) et le dĂ©but du financement fĂ©dĂ©ral des universitĂ©s[1].

Controverse au Québec

Si les travaux et les suites du rapport sont accueillis sans grande difficultĂ© au Canada anglais, il n'en va pas de mĂȘme au QuĂ©bec, oĂč le gouvernement autonomiste de Maurice Duplessis et de nombreux reprĂ©sentants de la mouvance nationaliste voient avec scandale la Commission, y compris son commissaire quĂ©bĂ©cois Georges-Henri LĂ©vesque, prĂ©coniser la participation du gouvernement fĂ©dĂ©ral au financement des universitĂ©s alors que l'Ă©ducation est une compĂ©tence provinciale. Duplessis, d'ailleurs, a refusĂ© d'emblĂ©e de participer aux travaux de la Commission pour des motifs constitutionnels[1]. Le , dans Le Devoir, AndrĂ© Laurendeau publie un Ă©ditorial virulent qui s'oppose aussi Ă  cette idĂ©e. « L'Ă©ducation transmet la culture d'un peuple d'une gĂ©nĂ©ration Ă  l'autre. Elle touche au plus profond de son ĂȘtre collectif. Accepter que le fĂ©dĂ©ral en finance ne serait-ce qu'une partie, ce serait, pour Laurendeau, remettre le principal vecteur des rĂ©fĂ©rents identitaires canadiens-français au Canada anglais[1]. »

Dans une entrevue accordée en 1981, Georges-Henri Lévesque affirme qu'il avait accepté de recommander le financement fédéral des universités à condition que celui-ci passe par les provinces pour respecter l'autonomie de celles-ci, et que pour cette raison, Duplessis avait accepté le principe au départ, mais que devant la « réaction épouvantable » des nationalistes québécois (Gérard Filion, André Laurendeau), le premier ministre « a changé son fusil d'épaule »[2]. AprÚs le dépÎt du rapport de la Commission, le financement fédéral des universités deviendra une réalité.

C'est notamment pour rĂ©pondre Ă  la commission Massey que le gouvernement au QuĂ©bec a mis sur pied la Commission royale d'enquĂȘte sur les problĂšmes constitutionnels (commission Tremblay) en 1953[2].

Notes et références

  1. Jules Racine St-Jacques, Georges-Henri LĂ©vesque – Un clerc dans la modernitĂ©, Ă©ditions BorĂ©al, MontrĂ©al, 2020, p. 350-355 (ISBN 978-2-7646-3601-5).
  2. Pierre Laval Mathieu, PÚre Georges-Henri Lévesque, dans la série « Sociologie et sociologues québécois », 1981, https://www.youtube.com/watch?v=fSpiixB_YhQ&t=2203s, 37:00 - 40:30 .
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