Commanderie de Lavaufranche
La commanderie hospitalière de Lavaufranche de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem témoigne de l’histoire des ordres religieux et militaires. Elle est classée monument historique en 1963.
Commanderie de Lavaufranche | |
Présentation | |
---|---|
Fondation | Hospitaliers 1180 |
Protection | Classé MH (1963) |
GĂ©ographie | |
Pays | France |
RĂ©gion | Nouvelle-Aquitaine |
DĂ©partement | Creuse |
Ville | Lavaufranche |
GĂ©olocalisation | |
Coordonnées | 46° 18′ 50″ nord, 2° 16′ 10″ est |
Localisation
À l’extrémité nord-est du département de la Creuse, à environ 30 km de Montluçon et 50 km de Guéret, la commanderie est située à quelques centaines de mètres du centre-bourg de Lavaufranche.
Historiquement, elle faisait partie jusqu'à la Révolution française du Berry[1] et du diocèse de Limoges[2].
La commanderie de Lavaufranche
La fondation de la Commanderie des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem à Lavaufranche remonte aux environs de 1180 avec la construction d’un haut donjon carré, et d’une chapelle rectangulaire à nef unique et chevet plat[3]. Au début du XVe siècle, le commandeur Jean Grivel fait entreprendre d’importants travaux de confort, en particulier la construction d’un logis entre le donjon et la chapelle et d’un autre logis se développant à l’ouest du donjon, distribué en façade sud par une haute tour d’escalier carrée.
Parallèlement à la construction des logis, la chapelle est fortifiée, comme en témoignent encore la présence de corbeaux sur la face orientale du chevet. L’effondrement de la moitié occidentale se produit avant 1616, date d’une visite ayant pour objet l’état des lieux de la Commanderie. Les voûtes orientales, quant à elles, s'effondrent vers 1740[4].
En 1793, le domaine devient une exploitation agricole. En 1818, le mobilier liturgique de la chapelle est transféré à Soumans et c'est vraisemblablement à cette époque que l’édifice est transformé en grange. Deux niveaux sont créés à l’intérieur de la chapelle par la pose poutres transversales et d’un plancher délimitant ainsi un grenier en partie supérieure.
La redécouverte de la décoration peinte à l’intérieur de la chapelle à la fin des années 1950 et leur dégagement au cours des années 1970[5] a entraîné la suppression de la partition de l’édifice en deux niveaux : le plancher a été déposé et les poutres transversales sciées. Ces travaux ont fortement fragilisé la structure de l’édifice, nécessitant la pose de tirefonds transversaux et de poutrelles IPN afin de maintenir la cohésion de l’ensemble.
Les commandeurs
- Étienne de Brosse[6] - [7]
- prieur d’Auvergne (1278-1281)
- Jean Grivel, commandeur de Lavaufranche (1402)[8]
- Commandeur de Chamberaud (1389) ; sénéchal du prieuré d'Auvergne (1419)[9]
- N. de Lairon, vers le milieu du XVe siècle[6]
Jean Grimeau[10]- Jacques de Clavière, 1489 - 1491
- Guy de Blanchefort, 1495 - 1513
- Jean Raymond de Rozières, 1524
- Frère Charles Le Loup, 1538
- Louis de Lastic, 1547, prieur d’Auvergne en 1572
- Jean alias Guy Pot de Rhodes, 1595
- Gabriel de la Souche, 1614
- Jean Douradour, 1638
- Michel de Saint-Julien de Saint-Marc, 1670-1682
- Claude de Montagnac, 1689
- Jean de Rochedragon, 1689
Michel de Lestranges, 1696[11]- Henri de MĂ©allet de Forgues, 1700-1701
- N... du Saillant, 1729
- Honoré-Marie de Vallin (†1767), ?-1731[12]
- Commandeur de Bellecombe (1731-1767)
- Michel de Lestrange (†1743)[13], 1731[12]-1743
- Commandeur de Bellecombe (?-1731)
- N... de Fougières, 1739
- N... de Montgontier, 1749
- N... de MĂ©allet de Forgues, 1750-1761
- Louis de La Roche-Aymon (1702-28 août 1776), ?-1776
- Joseph-Pie-Sabriel de Menou de La Ville, 1787
Protection
La Commanderie est classée au titre des monuments historiques en 1963[14].
Références
- Didier Robert de Vaugondy (cartographe) et Elisabeth Haussard (graveur), Gouvernemens généraux de la Marche, du Limousin, et de l'Auvergne (carte), Paris, Robert de Vaugondy fils, , lire en ligne sur GallicaLavaufranche est orthographié « La Vaufranche ». Buxières-Jérusalem (Buxières-sous-Montaigut) qui était l'un des membres de Lavaufranche figure sur cette carte avec simplement le nom « Jerusalem ».
- Léopold Niepce, Le Grand-Prieuré d'Auvergne : Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, Lyon, Librairie Générale Henri Geors, , XI-352 p. (OCLC 422251418, présentation en ligne), p. 335Voir également Michel Aubrun, L'ancien diocèse de Limoges des origines au milieu du XIe siècle., Presses Universitaires Blaise Pascal, , 468 p. (ISBN 978-2-8774-1020-5, présentation en ligne), p. 388.
- Allard, Delhomme, « Les commanderie de la Creuse au Moyen-Age : aperçu historique et architectural. », Mémoires de la Société des Sciences Naturelles et Archéologiques de la Creuse., 2004, p.127-167
- Andrault-Schmitt, « Chapelle des Hospitaliers », Limousin gothique, les édifices religieux,‎ , p.210-214
- André Guy, Les fresques de la chapelle de la commanderie de Lavaufranche (Creuse), Guéret, Lecante, 1960.
- Janicaud 1938, p. 236-237.
- Ambroise Tardieu, Grand dictionnaire historique, généalogique et biographique de la Haute-Marche : département de la Creuse, , 431 p. (lire en ligne), p. 215La Vaufranche
- Jean Eybert, « Trois souvenirs héraldiques de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le diocèse de Limoges (Creuse) », Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin,‎ , p. 209-211 (présentation en ligne)
- Claude Andrault-Schmitt, Limousin gothique : Les édifices religieux, Picard, , 407 p. (présentation en ligne), p. 214C'est à priori la seule mention d'un sénéchal du prieuré d'Auvergne, on ne rencontre pas cette titulature ailleurs. Ne pas confondre avec le sénéchal de Rhodes.
- Jehan Grimeau est le même commandeur que Jean Grivel, commandeur de Lavaufranche en 1402, inhumé dans la chapelle de cette commanderie (Eybert 1984, p. 211). Erreur de date (1480) chez Janicaud qui semble l'avoir pris chez Tardieu.
- Erreur que l'on trouve chez Janicaud 1938, p. 236, « N. de Lestrange, 1696 » or il est fait chevalier de Malte en 1696 (ou 1693 d'après le Nobiliaire de Bretagne, tiré littéralement des registres manuscrits), a du faire ses caravanes, est devenu commandeur de Bellecombe puis ne permute qu'à partir de 1731 avec Honoré-Marie de Vallin pour devenir commandeur de Lavaufranche
- Georges Guigue, Inventaire-Sommaire des archives départementales antérieures à 1790 : Rhône - Archives Ecclésiastiques - Série H - H1 à H 702 - Ordre de Malte -Langue d'Auvergne , t. I, (lire en ligne), p. 281 (H. 237)
- Guigue 1895, p. 187 (H. 232).
- Notice no PA00100096, base Mérimée, ministère français de la Culture
Voir aussi
Bibliographie
- Françoise Mousson, « La commanderie de Lavaufranche », Revue d'Auvergne, t. 102, no 1,‎ , p. 45-53 (présentation en ligne)
- G. Janicaud, « Commanderie de Lavaufranche », Mémoires de la société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, t. 27,‎ , p. 235-239, lire en ligne sur Gallica
- Ensemble des peintures monumentales de l'ancienne commanderie de Templiers : chapelle de la Nativité-de-Saint-Jean-Baptiste, sur www.pop.culture.gouv.fr/
- Commanderie de Lavaufranche. Située sur l’axe Limoges-Montluçon. La Commanderie de Lavaufranche a repris vie sous l'impulsion de deux amis passionnés, sur www.fondation-patrimoine.org/.
- Journées du Patrimoine 2018 : La commanderie de Lavaufranche ouvre ses portes, sur France bleu
- Les fresques de la commanderie hospitalière de Lavaufranche
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative Ă l'architecture :
- La commanderie templière de Lavaufranche a fait partie des 121 sites retenus pour le loto du patrimoine initié par la mission Stéphane Bern.