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Combats de la forĂȘt de la Hardt

Les combats dans la forĂȘt de la Hardt (ou Harth) ont lieu du au , pendant la bataille d'Alsace, entre les forces françaises et allemandes.

Les opérations sont déclenchées durant la progression du 1er Corps d'armée du général Béthouart vers Colmar, aprÚs la libération de Mulhouse. Rencontrant une ùpre résistance, les troupes françaises sont toutefois contenues, au terme de six jours de violents combats, au sud du canal de Huningue, qui devient la limite sud de la poche de Colmar jusqu'à sa réduction le .

Les combats de la forĂȘt de la Hardt figurent parmi les Ă©pisodes les plus meurtriers de la bataille d'Alsace.

Contexte

DerniÚre phase de la libération de la France, l'offensive en Alsace est lancée le par la 1re Armée française. Tandis que le général Leclerc (2e Division Blindée) fait route vers Strasbourg par le nord-ouest, le général Béthouart (1er Corps d'Armée) est chargé de diriger l'offensive au sud depuis la trouée de Belfort. Mulhouse est ainsi libérée le [1]. Les Allemands organisent cependant une ligne défensive au nord de la ville, afin de bloquer la progression française vers Ensisheim et Colmar. La bataille de la Hardt est donc déclenchée le pour tenter de contourner le dispositif allemand et, également, de prendre le pont de Chalampé sur le Rhin, unique voie d'approvisionnement de l'armée allemande[2].

Forces en présence

Les forces françaises sont composées du 1er Régiment de Tirailleurs Marocains (4e Division Marocaine de Montagne), du 21e Régiment d'Infanterie Coloniale (9e Division d'Infanterie Coloniale), du 5e et 9e Régiments de Chasseurs d'Afrique (1re Division Blindée), du Régiment Colonial de Chasseurs de Chars (1re Division Blindée) du 1er Bataillon de Zouaves Portés (1re Division Blindée), du 68e Bataillon d'Artillerie Divisionnaire et du 88e Bataillon du Génie.

Ils font face à la 19e Armée allemande, notamment au 654. schwere PanzerjÀger-Abteilung équipé de chasseurs de chars lourds Jagdpanther[3]. Les soldats sont galvanisés par leurs chefs : il s'agit de défendre le sol impérial, l'Alsace ayant été annexée et rattachée au Reich en 1940[2].

DĂ©roulement des combats

Le , les Français installent une tĂȘte de pont au pont du Bouc, sur le canal de Huningue, puis lancent des reconnaissances en direction du carrefour de GrĂŒnhĂŒtte, trouvĂ© occupĂ©, et de l'Ă©cluse de Hombourg, dont les Allemands font sauter le pont[4].

Le général Wiese, commandant de la 19e Armée allemande, craint que les Français ne s'emparent du pont de Chalampé, ce qui constituerait une grave menace pour le ravitaillement de ses unités et leur repli éventuel en Allemagne. Il ordonne donc une contre-attaque dans la nuit du 28 au qui repousse les Français au sud du canal[5].

Dans la matinée du 29, les tirailleurs marocains parviennent à réoccuper leurs positions sur le pont du Bouc et essuient plusieurs contre-attaques allemandes au cours de la journée et pendant la nuit[6].

Le 30, des fantassins appuyĂ©s par des Sherman du 5e RĂ©giment de Chasseurs d'Afrique s'emparent du point 232 et du carrefour de GrĂŒnhĂŒtte, au nord du pont du Bouc, sur la route entre l'Île NapolĂ©on et ChalampĂ©. En fin de journĂ©e, la compagnie Puig du 1er Bataillon de Zouaves PortĂ©s progresse jusqu'aux lisiĂšres ouest de la forĂȘt mais est repoussĂ©e par les Allemands. Le lendemain, l'opĂ©ration est rĂ©itĂ©rĂ©e mais Ă©choue Ă  nouveau : les Allemands, ayant placĂ© des chars ou des armes antichars dans chaque layon, dĂ©fendent solidement leurs positions[4]. Le 1er dĂ©cembre, les tirailleurs marocains essayent en vain d'atteindre la maison forestiĂšre de Battenheim. Ordre est finalement donnĂ© « de se maintenir sur les positions acquises et de les consolider ». Les Allemands en profitent pour prĂ©parer une contre-attaque[5].

Celle-ci dĂ©bute le Ă  5h00 par un pilonnage d'artillerie d'une demi-heure sur le point d'appui du pont du Bouc, qui est pris par les Allemands Ă  6h00. À 8h00, une contre-attaque permet de reprendre position au niveau du pont. À 10h00, les positions de GrĂŒnhĂŒtte sont attaquĂ©es et le point 232 est encerclĂ© : les Allemands, infiltrĂ©s derriĂšre les lignes françaises, coupent toute possibilitĂ© de retraite vers le pont du Bouc. À 14h00, une opĂ©ration est donc organisĂ©e pour dĂ©gager les Ă©lĂ©ments du point 232 et de GrĂŒnhĂŒtte, ce qui permet leur repli sur le pont du Bouc et la traversĂ©e du canal sur un pont de pĂ©niches (le pont en pierre ayant Ă©tĂ© dĂ©truit durant les bombardements). À 23h10, les derniers chars français traversent le canal ; le pont de pĂ©niches est dĂ©truit par le GĂ©nie[4].

Conséquences

La rĂ©sistance acharnĂ©e de la 19e ArmĂ©e allemande dans la forĂȘt de la Hardt met un coup d'arrĂȘt Ă  la progression française dans le sud de l'Alsace, les Français Ă©tant contenus sur l'axe Rixheim-Île NapolĂ©on et au sud du canal de Huningue. Au niveau stratĂ©gique, la rĂ©sistance allemande et le ralentissement des opĂ©rations alliĂ©es donnent lieu Ă  la formation de la poche de Colmar. La contre-offensive en Alsace et dans les Vosges dĂ©clenchĂ©e par les Allemands Ă  partir du (opĂ©ration Nordwind) accapare l'Ă©nergie des troupes alliĂ©es, qui ne dĂ©butent les opĂ©rations de rĂ©duction de la poche de Colmar que le ; la ville est finalement prise le . Les derniers foyers de rĂ©sistance dans la forĂȘt de la Hardt sont Ă©liminĂ©s le mĂȘme mois[1].

Le bilan humain est lourd : 1500 soldats allemands et 1300 soldats français perdent la vie durant ces six jours d'affrontement (avec, respectivement, 1000 et 400 tués pour la journée du )[2].

Bibliographie et sources

Références

  1. Pierre Dufour, La campagne d'Alsace. Automne 1944, hiver 1945, Paris, Grancher,
  2. « Histoire. [Vidéo] Un regard neuf sur la bataille de la Hardt », sur www.lalsace.fr (consulté le )
  3. (en) Karlheinz Munch, Combat History of the 654th Schwere Panzerjager Abteilung . In Action in the East and West with the Ferdinand and the Jagdpanther, Winnipeg, Fedorowicz (J.J.), , 600 p. (ISBN 0-921991-60-6)
  4. Journal de marche et d'opérations du 5e Régiment de Chasseurs d'Afrique http://www.chars-francais.net/2015/index.php/28-documentation/jmo-historiques/604-1944-5e-regiment-de-chasseurs-dafrique-jmo
  5. « Ce blog est consacré à la bataille de la Hardt qui s'est déroulée du 28 novembre au 4 décembre 1944. - Blog batailledelahardt », sur centerblog.net (consulté le ).
  6. Eric de Fleurian, Parcours de guerre du 1er R.T.M. Alsace 1944-1945, 2015. https://www.les-tirailleurs.fr/unites/1-rtm

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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