Code du travail (Cameroun)
Le code du travail camerounais tire son origine dans la loi no 92-007 du . Celle-ci instaure un code du travail en 177 articles.
Langue(s) officielle(s) | français |
---|
Adoption |
---|
Lire en ligne
http://www.ilo.org/dyn/natlex/docs/WEBTEXT/31629/64868/F92CMR01.htm
Principales dispositions
Contrat
Le droit camerounais instaure deux types de contrats : le contrat à durée indéterminée (CDI) et le contrat à durée déterminée (CDD).
Ces contrats peuvent ĂȘtre oraux ou Ă©crits. Cependant, au-delĂ de 3 mois, l'Ă©crit est exigĂ©.
Le contrat Ă durĂ©e dĂ©terminĂ©e est contractĂ© pour une durĂ©e maximale de deux ans et n'est renouvelable qu'une seule fois pour la durĂ©e initiale pour les nationaux travaillant pour la mĂȘme entreprise, et indĂ©finiment pour les Ă©trangers sous rĂ©serve du visa du ministre chargĂ© du travail.
Le contrat Ă durĂ©e indĂ©terminĂ©e est rĂ©servĂ© aux nationaux, Ă l'exception des contrats conclus antĂ©rieurement Ă la loi. Toutefois, certains Ă©trangers peuvent conclure des contrats Ă durĂ©e indĂ©terminĂ©e s'ils bĂ©nĂ©ficient du statut de « rĂ©sidents privilĂ©giĂ©s » (conjoints de Camerounais, vivant depuis un certain temps au Cameroun). Les Ă©trangers, quel que soit leur statut, ont Ă©galement besoin du visa du ministre du travail pour exercer une activitĂ© professionnelle. En pratique, ce visa expire en mĂȘme temps que le contrat et est par consĂ©quent systĂ©matiquement renouvelĂ© par l'employeur en mĂȘme temps que le renouvellement du contrat Ă durĂ©e dĂ©terminĂ©e du travailleur Ă©tranger.
Ces contrats peuvent prévoir une période d'essai, sous réserve que celle-ci soit écrite.
Sanctions
Le code du travail prévoit quatre sanctions pour les employés fautifs :
- le blĂąme
- l'avertissement
- la mise Ă pied (de 1 Ă 8 jours), information de l'Inspecteur du travail du ressort (dans les 48H)
- le licenciement
Il interdit les sanctions suivantes :
- amendes et sanctions salariales (hormis la mise à pied, qui entraßne des effets sur la rémunération)
- rétrogradation
- retard d'avancement automatique
Motifs de licenciement
article 34;35;36 et 40 du code du travail
La résiliation du contrat de travail à l'initiative de l'employeur ne peut intervenir que dans le cadre d'un CDI. Celui-ci doit justifier d'un motif soit économique, soit personnel.
Motifs Ă©conomiques (non exhaustif) :
- Cession du fonds de commerce
- Difficultés économiques
- Baisse des bénéfices
- Restructuration
- Fermeture d'Ă©tablissement
- Liquidation, faillite
Motifs personnels (non exhaustif) :
- Perte de confiance (jurisprudence)
- faute lourde
- succession de fautes légÚres (jurisprudence)
- incarcération
Licenciement des délégués du personnel
Le licenciement des dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel est subordonnĂ© Ă l'autorisation prĂ©alable de l'Inspecteur du travail du ressort. La demande est faite par l'employeur. Ă dĂ©faut de demande, le licenciement est nul et de nul effet. Une enquĂȘte contradictoire est ouverte au sein de l'entreprise en vue de s'assurer que le motif du licenciement envisagĂ© est pertinent. L'Inspecteur dispose d'un dĂ©lai de 1 (un) mois renouvelable une fois pour la mĂȘme durĂ©e.
En cas de faute lourde cependant, l'employeur peut prendre une mesure de suspension provisoire, en attendant la décision de l'Inspecteur du travail.
Indemnités
Les indemnités légales de licenciement sont fixées, au-delà de deux ans, à 30 % du salaire mensuel par année d'ancienneté et ne sont pas dues en cas de faute lourde.
Des dommages-intĂ©rĂȘts peuvent ĂȘtre accordĂ©s par le tribunal, en cas de licenciement abusif, Ă hauteur maximale de 1 mois de salaire par annĂ©e d'anciennetĂ©, et au minimum, 3 mois de salaire. On privilĂ©giera la mĂ©thode la plus avantageuse pour le travailleur.
L'inspection du travail
Tous les litiges doivent faire l'objet de tentative préalable de conciliation devant l'inspection du travail du département. Il ressort de cette démarche un procÚs-verbal de conciliation, de conciliation partielle ou de non-conciliation.
Le tribunal d'instance
La chambre sociale du tribunal de grande instance ou du tribunal de premiÚre instance est compétente pour juger des litiges nés du droit du travail. Le juge est assisté de deux assesseurs, l'un représentant les employés et l'autre le patronat.
Salaire
Le code du travail dispose de l'existence d'un salaire minimum et fixe les conditions de paiement et de retenues sur les salaires des travailleurs.
Aux termes du code du travail, l'acceptation sans protestation ni réserve, par le travailleur d'un bulletin de paie ne peut valoir renonciation de sa part au paiement de tout ou partie du salaire et indemnités dus en vertu des dispositions législatives, réglementaires, conventionnelles ou contractuelles.
L'action en paiement du salaire se prescrit par 3 (trois) ans.
Syndicats
Le code du travail autorise les salariés à s'organiser en syndicat.
La grĂšve est trĂšs rĂ©glementĂ©e et ne peut ĂȘtre utilisĂ©e qu'en cas d'Ă©chec des nĂ©gociations en ultime recours.
Avenir
Le Cameroun faisant partie de l'espace OHADA, il devrait ĂȘtre amenĂ©, dans les annĂ©es Ă venir, Ă adopter le code du travail OHADA commun Ă tous les pays de la zone OHADA.