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Club des Pins

Le Club des Pins ou directement Club-des-Pins est une station balnĂ©aire situĂ©e Ă  25 km Ă  l'ouest d'Alger, dans les communes de ChĂ©raga et Staoueli, en AlgĂ©rie.

Club des Pins
Club des Pins
Plage du Club des Pins
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Alger
Commune Chéraga

Staoueli

Statut Quartier
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 36° 46′ 11″ nord, 2° 53′ 03″ est
Localisation
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Club des Pins
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Club des Pins

    Histoire

    Le Club des Pins tire son nom de la forêt de Pins à côté de la mer, à proximité de la station balnéaire de Moretti. À l'indépendance, un petit village touristique fut construit en contrebas de cette forêt, en face d'une longue plage de sable fin. Des chalets, des bungalows furent construits et les touristes y affluaient chaque été durant les années 1970 et 1980 pour y passer des vacances[1].

    En 1992, au dĂ©but de la guerre civile algĂ©rienne qui ravageait le pays, les autoritĂ©s algĂ©riennes dĂ©cidèrent de transformer le Club des Pins en une rĂ©sidence d'État hautement protĂ©gĂ©e, pour l'agrĂ©ment sĂ©curisĂ© des familles des hauts dignitaires. Pourvu d'interdictions spĂ©ciales vis-Ă -vis de la pĂŞche, de l'agriculture, etc., sa direction est confiĂ©e Ă  Hamid Melzi, un proche du patron du DRS (services secrets algĂ©riens), le gĂ©nĂ©ral Mohamed Mediène, dit « Toufik Â», ce qui permet Ă  ce dernier d'ĂŞtre renseignĂ© sur les hĂ´tes qui profitent du lieu[1].

    En , son directeur, Hamid Melzi, est brièvement renvoyé. L'intervention du patron du DRS, le puissant général Toufik aurait permis d'annuler cette décision[2].

    En , une vingtaine de députés FLN demandent l'ouverture d'une commission d'enquête, l'accès à la résidence ayant été refusée à plusieurs d'entre eux[3].

    En 2015, un fils d'Hamid Melzi se marie au Sheraton, en présence d'Amar Ghoul et Ahmed Ouyahia ; une enquête est ouverte pour des coups de feu tirés par les invités[2]. En , à la suite de la mise à la retraite du général Toufik, la gendarmerie tente de reprendre le contrôle des accès au Club des Pins et retire son port d'arme à ses cadres dirigeants[4], alors que le renvoi de Hamid Melzi est annoncé comme imminent[2]. En 2016, s'il est toujours en place, le wali d'Alger y fait démolir un restaurant construit par le fils du directeur[5].

    En 2016, Algérie-Focus affirme qu'une villa refaite à neuf a été attribuée au fils d'Abdelmadjid Tebboune, ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de la ville[6].

    En 2019, alors que les manifestations se succèdent tous les vendredis, conduisant au départ du président Abdelaziz Bouteflika, le président par intérim Abdelkader Bensalah tente d'organiser au Palais des Nations du Club des Pins une conférence afin de revoir la commission électorale[7]. Les ministres du nouveau gouvernement Bedoui sont directement logés à l'hôtel Sheraton[8]. Dans la série de limogeages qui se déroule avec l'éviction du clan Bouteflika, Hamid Melzi est renvoyé de la direction du Club des Pins. Il est remplacé par le directeur de l'exploitation, Mourad Amrouche[9] - [10].

    Description générale

    Territoire luxueux et ultra-sécurisé[11] - [12], notamment durant la guerre civile algérienne[13], il contient :

    Le territoire de la résidence Sahel, résidence du chef de l'État, uniquement accessible aux porteurs d'un laisser-passer spécial[11] (familles de généraux, d'hommes politiques, hauts fonctionnaires[14] - [12]), et comprenant :

    • La nouvelle rĂ©sidence d'État, achevĂ©e au dĂ©but des annĂ©es 2010[15], construite par un groupe chinois et comprenant 53 villas de luxe[16]. Ahmed Ben Bella, premier prĂ©sident de l'AlgĂ©rie, est le premier Ă  y rĂ©sider[15] - [17].
    • Le Palais des Nations, construit au dĂ©but des annĂ©es 1960, qui accueillit durant cette dĂ©cennie des Ă©vènements internationaux (Sommet Afro-Asiatique de , ConfĂ©rence des Non-AlignĂ©s, plusieurs sommets arabes)[18] et qui sert Ă  la rĂ©ception d'hĂ´tes de marque ; Abdelaziz Bouteflika y a prĂŞtĂ© serment après sa rĂ©Ă©lection en 2014.
    • Un ensemble d'un millier[19] de villas ou « chalets Â» attribuĂ©es Ă  des personnages importants de l'État [20]. Ils sont attribuĂ©s automatiquement aux membres du gouvernement[19] ; leur taille dĂ©pend de l'importance de chaque personnage[13]. C'est aussi le lieu oĂą l'État algĂ©rien loge un temps, la famille Kadhafi après la chute de ce dernier, notamment Hannibal Kadhafi[21].
    • Une plage privĂ©e.
    • Le Centre international de ConfĂ©rences (CIC), inaugurĂ© en par le prĂ©sident Abdelaziz Bouteflika. Ce centre dispose d'un auditorium de 6 000 sièges et d'une salle de confĂ©rence de 700 places. On y trouve Ă©galement six salles de rĂ©union d'une capacitĂ© de 300 participants chacune, une grande salle de banquet d'une capacitĂ© de 3 000 personnes, une bibliothèque et une clinique Ă©quipĂ©e d'un bloc opĂ©ratoire. Il comprend aussi un palais des congrès rĂ©servĂ© aux chefs d’État, un autre palais des congrès commun Ă  toutes les confĂ©rences internationales et nationales ainsi qu’un centre d’exposition[22]. Son coĂ»t initial avant retard (il Ă©tait prĂ©vu pour 2013) Ă©tait de 500 millions de dollars[23].
    • L'hĂ´tel cinq Ă©toiles Sheraton-Club des Pins, possĂ©dant sa propre plage privĂ©e, entre la plage de la rĂ©sidence Sahel et la plage Moretti.
    • Moretti, autre zone de villas Ă  accès restreint, comprenant une plage privĂ©e.

    Importance

    DĂ©pendant directement du Premier Ministère (Chef du gouvernement) jusqu'en 2022, il passe ensuite sous la tutelle de la prĂ©sidence de la rĂ©publique[24]. Son budget officiel est de 1 500 millions de dinars en 2015, sans compter les budgets pris en charge par chaque ministère[19]. D'après Mondafrique, le budget rĂ©el serait le triple ou le quintuple de celui annoncĂ©[1].

    Le club des Pins est perçu au sein de l'opinion publique algérienne, comme un symbole décrié des privilèges obtenus par les cercles rapprochés du pouvoir algérien et leurs familles au détriment de la prospérité du reste de la population algérienne[25] - [11] - [14] - [12] - [26] - [27].

    • Coucher de soleil sur la plage du Club des Pins
      Coucher de soleil sur la plage du Club des Pins
    • Plage du Club des Pins
      Plage du Club des Pins

    Références

    1. Mondafrique, « Les Ă©tĂ©s sulfureux du Club des Pins Â», 6 septembre 2015
    2. Club des Pins/Vers la chute d’un “empereur”
    3. Achira Mammeri, « L’accès à Club des Pins et Moretti divise les députés », TSA, 29 juillet 2015
    4. Abdou Semmar, « Exclusif/Le directeur de Club des Pins a été désarmé par la gendarmerie nationale » Algérie Focus, 22 septembre 2015
    5. Abdou Semmar, « Finie l’impunité pour les puissants/Le restaurant du fils d’un haut responsable démoli par la gendarmerie », Algérie Focus, 22 juin 2016
    6. Abdou Semmar, « Privilèges/ Une superbe villa pour le fils de Tebboune au Club des Pins », Algérie Focus, 17 août 2016
    7. Madjid Makhedi, « Boycott massif de sa confĂ©rence organisĂ©e hier Ă  Club des Pins : Bensalah rate son premier test Â», El Watan, 23 avril 2019
    8. Chorki Hafed, « Ministres logĂ©s au Sheraton : qu’est ce que cela coĂ»te au contribuable ? Â», Cap AlgĂ©rie, 15 avril 2019
    9. eBourse DZ, « RĂ©sidences d’Etat: Melzi et son fils risquent des poursuites Â», 24 avril 2019
    10. Nadia Benakli, « il a chamboulĂ© l'administration Â», L'Expression, 28 avril 2019
    11. Club des pins ou les nouveaux colons de l’Algérie
    12. Le Quotidien d'Algérie, Hamid Melzi, un super P-DG : il dirige en même temps 5 entreprises publiques, 1er mai 2013
    13. Fatima H., « Près d'Alger, la cité interdite des privilégiés. Camp retranché sur 3 km,le club des Pins abrite les proches du pouvoir. », Libération, 5 juin 1997
    14. L’Algérie, une plaie béante…
    15. Bouteflika et les luxueuses résidences du club des pins
    16. Yacine Babouche, « La nouvelle rĂ©sidence d’État de Club des Pins, symbole des annĂ©es de gâchis Â», TSA, 22 septembre 2015
    17. L'Expression, Les chouchous de la RĂ©publique squattent le Club des pins
    18. berberes.com, Le palais des nations du club des pins sera fermé
    19. Abdou Semmar, Combien coûte le “Club des Pins” aux Algériens ?, Algérie Focus, 9 mars 2015
    20. Liberté, Résidence d’État du Club-des-Pins : Une vingtaine de ministres sommés de rendre les clés, 14 mai 2014
    21. Le Matin, L’exil doré des Kadhafi au Club-des-Pins, 19 novembre 2011
    22. « Le président Bouteflika inaugure le Palais des Congrès - Algerie Eco », sur Algerie Eco, (consulté le ).
    23. Abdou Semmar, « Soupçon de corruption autour du nouveau Centre international des conférences de Club des Pins », Algérie Focus, février 2015
    24. Club des Pins placé sous tutelle de la présidence de la République, site tsa-algerie.com, 11 mai 20,22.
    25. Jeune Afrique, Les folles nuits d'Alger, 25 février 2008
    26. Abdou Semmar, « Les jolies filles de Club des Pins et le soleil de plomb d’In Salah Â», AlgĂ©rie Focus, 10 aoĂ»t 2014
    27. Brahim Ferhat, « La nomenklatura algĂ©rienne et sa provocante ostentation Â», Le Matin, septembre 2015

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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