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Climatisation Ă  l'eau naturellement froide

La CENF, Climatisation à l'Eau Naturellement Froide, (en anglais Sea-water air conditioning SWAC ou encore DWSC, Deep water source cooling) est une forme de climatisation de l'air qui utilise une source renouvelable d'eau froide située à proximité.

Schéma d'un système à boucle ouverte. (1) Utilisateur. (2) Pompe. (3) Échangeur. (4) Pompe. (5) Tuyau d'eau de mer. (6) Circuit d'eau douce. (7) Émissaire.
Schéma d'un système à boucle fermée. (1) Utilisateur. (2) Pompe. (3) Retour eau douce tiède. (4) Arrivée eau douce froide. (5) Échangeur.

Cette source d’eau froide peut provenir :

  • Du fond des ocĂ©ans : le mouvement convectif les fonds ocĂ©aniques entretient une couche froide situĂ©e Ă  800 Ă  1 000 m de profondeur (exemple : HĂ´tel Intercontinental Bora-Bora)
  • Du fond des lacs en rĂ©gion tempĂ©rĂ©e : l’eau froide Ă©tant plus dense que l’eau chaude se stocke naturellement au fond des lacs (40 Ă  50 m de profondeur)
  • De courants froids de surface (exemple : climatisation du centre-ville de Stockholm)
  • Du rĂ©seau d’aqueduc public de la ville de MontrĂ©al

Avantages

La climatisation Ă  eau profonde a plusieurs avantages:

  • C'est une mĂ©thode de climatisation utilisant une Ă©nergie renouvelable et de faible coĂ»t pour les bâtiments rĂ©sidentiels et commerciaux en zones cĂ´tières. La climatisation Ă  l'eau profonde utilise seulement entre 1/10e et 1/5e de l'Ă©nergie nĂ©cessaire a un système habituel, c'est-Ă -dire utilisant une pompe Ă  chaleur[1].
  • Les systèmes CENF n'utilisent aucun gaz rĂ©ducteur de la couche d'ozone. C'est un point important pour des installations de taille consĂ©quentes, mĂŞme s'il existe d'autres solutions Ă©cologiques.
  • Les systèmes CENF gĂ©nèrent de l’emploi local. En effet, leur mise en place nĂ©cessite des ouvriers et des plongeurs. Le prix du système est donc majoritairement rĂ©injectĂ© dans l’économie locale au lieu d’être exportĂ© vers les pays exportateurs d’énergie (pĂ©trole, uranium, charbon etc.)

Inconvénients

Plusieurs inconvénients notables :

  • Les systèmes CENF nĂ©cessitent la prĂ©sence proche d'une (relativement) grande quantitĂ© d'eau profonde ;
  • L'installation d'un système CENF est onĂ©reuse et requiert beaucoup de main d'Ĺ“uvre ;
  • Le système nĂ©cessite beaucoup d'Ă©lĂ©ments pour sa construction et sa mise en eau. Les conduites par exemple peuvent mesurer plusieurs centaines de mètres pour les grandes installations.

Techniques

Deux techniques possibles utilisent le mĂŞme phĂ©nomène naturel : l’eau froide Ă©tant plus dense que l’eau chaude, elle se masse en profondeur tandis que seules les couches de surface sont rĂ©chauffĂ©es par le soleil. Dans toute la ceinture tropicale, Ă  1 000 m de profondeur, les ocĂ©ans ont une tempĂ©rature comprise entre 4 et 5.5 °C.

Le système classique : la boucle ouverte

Dans un système SWAC traditionnel, une pompe en surface aspire de l’eau profonde via un tube de plusieurs kilomètres. Cette eau passe ensuite dans un échangeur thermique pour transférer son froid vers un circuit d’eau douce (circuit secondaire). Durant cette étape, l’eau pompée se réchauffe de quelques degrés avant d’être rejetée dans le milieu naturel, à une profondeur correspondant à sa température.

Pendant ce temps, l’eau du circuit secondaire est utilisée dans des ventilo-convecteurs qui permettent de transférer son froid vers l’air ambiant. Elle se réchauffe à son tour en refroidissant les lieux à climatiser. Une fois réchauffée, l’eau du circuit secondaire va se refroidir de nouveau au contact de l’eau froide profonde.

Cette technologie est très efficace pour les tubes de plus de 40 cm de diamètre, mais pour les plus petits tubes, un phénomène physique intervient, qui limite la vitesse de circulation, le phénomène de cavitation. Cette limitation est pénalisante à deux titres pour les installations de taille moyenne :

  • Le dĂ©bit de l’eau qui peut ĂŞtre ramenĂ©e Ă  la surface est limitĂ©, et donc la quantitĂ© de froid produite aussi.
  • L’eau circulant moins vite, elle reste plus longtemps dans le tube de remontĂ©e qui traverse des couches ocĂ©aniques chaudes. Elle a donc plus de temps pour se rĂ©chauffer.

Ce système a notamment été mis en place à l’hôtel Intercontinental de Bora-Bora (Polynésie).

Le système à boucle fermée

Afin de rĂ©pondre Ă  la limite en taille infĂ©rieure du système SWAC classique, et de permettre aux consommateurs de taille moyenne (de 1 000 Ă  10 000 m2), un nouveau système a Ă©tĂ© mis au point. Il s’agit d’une boucle fermĂ©e oĂą l’eau est refroidie en profondeur grâce Ă  des Ă©changeurs thermiques en forme de serpentins. L’eau Ă©tant pulsĂ©e et non aspirĂ©e, la problĂ©matique de la cavitation n’intervient pas, et l’eau peut donc circuler trois fois plus vite dans les circuits de faible diamètre. Cette technologie a fait l’objet d’un prototype en lac (lac du Bourget en Savoie) par la sociĂ©tĂ© Deprofundis[2]

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

sources

  • (en) Jennifer Sudick, « New seawater cooling plant in the works », Honolulu Star-Bulletin,‎ vol. 13, issue 15 - tuesday, january 15, 2008 (lire en ligne, consultĂ© le )
  • Long Beach Press-Telegram , April 7, 2005, USING COLD SEAWATER FOR AIR-CONDITIONING
  • Pierre-Alain Viquerat (dir.), « Utilisation des rĂ©seaux d'eau lacustre profonde pour la climatisation et le chauffage des bâtiments; bilan Ă©nergĂ©tique et impacts environnementaux: Etude de cas: le projet GLN (Genève-Lac-Nations) Ă  Genève », Archive ouverte UNIGE, UniversitĂ© de Genève,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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