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Claudius Regaud

Claudius Regaud, né le à Lyon[1], mort le à Couzon-au-Mont-d'Or (Rhône)[2], est un médecin et biologiste français, un des premiers radiothérapeutes, fondateur de l'Institut Curie

Carrière

Le pavillon Pasteur en 2010 et le jardin Pierre-et-Marie-Curie.
  • 1889-1891 : Externe, puis interne des HĂ´pitaux de Lyon. Il est l'Ă©mule d'Alexandre Lacassagne.
  • 1893 : suit le cours de microbiologie de l'Institut Pasteur, Ă  Paris et entre dans le service du professeur Émile Roux.
  • 1895 : entre comme chef de travaux au laboratoire d'anatomie gĂ©nĂ©rale et d'histologie de la facultĂ© de mĂ©decine de Lyon.
  • 1897 : soutient sa thèse de doctorat en mĂ©decine sur les vaisseaux lymphatiques du testicule, rĂ©dige le chapitre sur les glandes gĂ©nitales du TraitĂ© d'histologie pratique de Renaut.
  • 1901 : AgrĂ©gĂ© d'histologie de la facultĂ© de mĂ©decine de Lyon
  • 1901-1909 : Assistant du professeur Renaut, met au point une technique de coloration des mitochondries (technique de Regaud).
  • 1913 : AppelĂ© par le professeur Émile Roux, patron de l'Institut Pasteur pour y ĂŞtre professeur. Il participe Ă©galement Ă  la fondation de l'Institut du radium, devenu après sa fusion avec la Fondation Curie, l'Institut Curie.
  • 1914 : dirige le Pavillon Pasteur de l'Institut du Radium. Le pavillon Pasteur se consacre aux recherches biologiques sur les applications mĂ©dicales des rayons. Ă€ ce titre, il est l'homologue de Marie Curie qui dirige le Pavillon Curie de l'Institut du Radium, qui se consacre aux recherches physico-chimique des radio-Ă©lĂ©ments.
  • 1914 : MobilisĂ© et parti au dĂ©but de la Première Guerre mondiale en aoĂ»t 1914 avec une nomination prĂ©fĂ©rentielle de chef d'une ambulance divisionnaire grâce Ă  son protecteur le professeur Roux, Claudius Regaud fut peu après chargĂ© d'organiser l'hĂ´pital d'Ă©vacuation de GĂ©rardmer[note 1]. RĂ©calcitrant Ă  envoyer ses blessĂ©s sans traitement dans des trains de la mort, il dĂ©veloppe une approche des traumatismes et des pathologies, en s'efforçant de soigner les soldats blessĂ©s avec les moyens du bord. Pendant les terribles hĂ©catombes de la bataille des Vosges, d'aoĂ»t Ă  novembre, son hĂ´pital d'Ă©vacuation se signale par des statistiques de mortalitĂ© les plus faibles, en fonction du nombre d'entrĂ©es. Ces donnĂ©es connues dĂ©but 1915 lui valent une visite du prĂ©sident Raymond PoincarĂ©, qui lui remet Ă  cette occasion la lĂ©gion d'honneur.
  • D'aoĂ»t 1915 Ă  fĂ©vrier 1917, il est conseiller technique de Justin Godart, Sous-secrĂ©taire d'État au Service de SantĂ© du ministère de la Guerre Ă  Paris. Pris dans un travail administratif et routinier, il fait le bilan de son expĂ©rience en 1917 et dĂ©cide de concevoir un hĂ´pital moderne mĂŞlant recherche de pointe et soins hospitalier gĂ©nĂ©ralisĂ©. C'est l'origine de l'hĂ´pital universitaire moderne. Ce projet se concrĂ©tise Ă  Boulogne et dans deux autres centres juste après guerre. Il sera Ă©tudiĂ© et copiĂ© par les alliĂ©s AmĂ©ricains[3].
  • En 1917, il est nommĂ© MĂ©decin-major de première classe, puis directeur scientifique du Groupement des services chirurgicaux et scientifiques, il travaille Ă  la crĂ©ation d'un des premiers hĂ´pitaux-Ă©coles pendant le conflit, l'École de MĂ©decine et de Chirurgie de guerre, qui fonctionnait dans l'hĂ´pital d'Ă©vacuation [note 2] de Bouleuse près de Reims. Les Ă©tudiants y recevaient un enseignement technique par RenĂ© Leriche, dirigĂ© par Claudius Regaud[4].
  • 1920 : crĂ©ation de la Fondation Curie, son but est de financer les activitĂ©s de l'Institut du radium et de contribuer au dĂ©veloppement de sa composante thĂ©rapeutique, Claudius Regaud dirigera la section mĂ©dicale jusqu'en 1937.
  • Il est chargĂ© de cours ou de confĂ©rence dans divers universitĂ©s Ă  l’étranger.

Ĺ’uvre scientifique

En 1906, il découvre les effets nocifs des rayons X sur les testicules, et l'effet induit de stérilité. Il en déduit qu'elles pourraient aussi être utilisées contre d'autres cellules à croissance rapide, et donc les tumeurs cancéreuses[5]. Il commence à expérimenter cet effet[6].

En 1912, il obtient dans l'Institut du Radium la responsabilité du laboratoire Pasteur pour l'étude des effets biologiques et médicaux de la radioactivité, alors que Marie Curie est chargée du laboratoire Curie pour les recherches en physique et chimie[7]. Il y lance un programme de lutte contre le cancer, et ses recherches pour établir les durées et doses optimales pour l'irradiation en font un pionnier du principe de fractionnement des doses en radiothérapie[8].

Hommage

Décorations françaises

Notes et références

Notes

  1. HOE : Hôpital d’Origine d’Étapes, désigne une structure d’évacuation, mobile en théorie, en dur ou pas, de taille très variable
  2. HOE : Hôpital d’Origine d’Étapes, désigne une structure d’évacuation
  3. Voir photo postée sur le site claudius-regaud.com , et Lyon médical, 1915

Références

  1. Ville de Lyon, « Acte de naissance n°95 du 30/01/1870 », extr. du registre d'état civil de Lyon 6e, cote 2E 1274, image 19, sur Archives municipales de Lyon (consulté le ), p. 16v.
  2. « Claudius Regaud - Musée Curie », sur musee.curie.fr (consulté le )
  3. Marie Curie, une femme sur le front, téléfilm dramatique et historique franco-belge réalisé par Alain Brunard, 2013, diffusion 2014, présente un personnage de chercheur inspiré de Claudius Regaud, en premier lieu dans sa relation avec la scientifique Marie Curie, en veuve mélancolique, de 1914 à 1918, mais aussi dans sa poursuite de sa recherche.
  4. L'Hôpital d'Origine d'Étape (H.O.E.) de Bouleuse, Aubilly, St-Euphraise dans la tourmente du début de la deuxième bataille de la Marne (fin mai-début juin 1918), Quelques souvenirs sur René Leriche
  5. Portrait de MĂ©decins : Marie Sklodowska-Curie; Marie Curie et Claudius Regaud, de l'Institut du radium, Ă  la Fondation Curie.
  6. Marie Curie à l'origine de la radiothérapie.
  7. 2009, Centenaire de l'Institut Curie.
  8. Musée Curie : Visite virtuelle, Claudius Regaud (1870-1940).
  9. « Cote LH/2277/42 »

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes


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