Claudio Corallo
Claudio Corallo, né à Florence en 1951, est un ingénieur agronome et entrepreneur italien installé à Sao Tomé-et-Principe depuis les années 1990, producteur de café et surtout de cacao et de chocolat de haute qualité – « l'un des meilleurs chocolats du monde », selon les connaisseurs – dont il maîtrise tout le processus de la production à la commercialisation.
Naissance | |
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University of SĂŁo TomĂ© and PrĂncipe (en) |
Activités |
Parcours et philosophie
Né en 1951 à Florence, il fait des études d'ingénieur agronome et se spécialise en agronomie tropicale à l'Istituto agronomico per l'oltremare (en). En 1974, le gouvernement de Mobutu Sese Seko fait appel à lui comme chercheur[1]. Avec sa famille, il part au Zaïre pour se lancer dans la caféiculture et crée deux plantations près de la rivière Lomela, un sous-affluent du fleuve Congo. Régulièrement il se rend aussi en Amérique latine pour y apporter son expertise. Puis il découvre pour la première fois Sao Tomé et Principe en et il est séduit[1]. Lorsque l'insécurité gagne le Zaïre, il y installe sa famille. En 1998, il doit lui-même fuir précipitamment le pays, devenu dans l'intervalle la République démocratique du Congo, et rejoint ses proches dans l'archipel[2].
Spécialiste du café avant tout, il reprend une partie des terres de l'ancienne roça Nova Moca, près de Monte Café, au nord de l'île de Sao Tomé. On y produisait déjà de l'arabica de haute qualité, mais Claudio Corallo rationalise les méthodes de culture et procède à une sélection rigoureuse des plants[3].
Il commence aussi à s'intéresser au cacao, moins par goût que par intérêt botanique[2] et se tourne vers l'autre île, celle de Principe où dès 1822 José Ferreira Gomes avait rapporté un plant du Brésil, d'abord comme plante ornementale[4]. La roça de Terreiro Velho avait été la première à sa lancer dans la culture du cacao. Il achète cette plantation de 120 hectares, alors à l'abandon, et la restaure. Après quelques expérimentations, il se lance dans la production d'un chocolat de très haute qualité[1].
Lui-même n'aimant pas le « goût amer, brûlé, qu'a le cacao pur »[5], il crée un laboratoire pour rechercher les causes de cette amertume et l'éliminer : la fève devra donc être débarrassée (manuellement) de son tégument et de son germe[6]. Son chocolat bio pur cacao en tablettes est salué comme le meilleur du monde par les connaisseurs[7].
En 2008, un rapport du PNUD sur le développement humain à São Tomé et Principe consacre une étude de cas à l'entreprise fondée par Claudio Corallo, considérée comme exemplaire par son succès international, également parce qu'elle commercialise l'un des rares – si ce n'est le seul – produit vraiment santoméen : le chocolat. Plusieurs facteurs semblent expliquer cette réussite : l'expérience, la créativité et la persévérance de l'entrepreneur, l'accent mis sur la formation et la discipline de travail, ainsi que la structure intégrée de l'entreprise (production, transformation, commercialisation[8]).
Notes et références
- (it) Davide Paolini, « Il cioccolato di Corallo », in Gastronauta, 21 mars 2016
- Claire Rainfroy, « Claudio Corallo, maestro du cacao santoméen », in Jeune Afrique, 27 mai 2016, [lire en ligne]
- « De Roça Saudade à Bom Sucesso : par les caféières d'altitude jusqu’au jardin botanique », São Tomé Trekking
- (pt) « Roça Terreiro Velho », Guia das Roças & Pousadas histĂłricas de SĂŁo TomĂ© e PrĂncipe
- Adrien Jaulmes, « “Quand il est bien cultivé, le cacao n'est pas amer ! ” : le cri du cœur du rebelle du chocolat », in Le Figaro, 9 mars 2018, [lire en ligne]
- Raquel Monteiro, « Chocolat Corallo : voyage au cœur du cacao souverain », Coolbrandz, 16 juillet 2016
- Pascale Desclos, « São Tomé, l’autre pays du chocolat », in Le Monde, 24 janvier 2019
- « Étude de cas III : entreprise Claudio Corallo », in Rapport National sur le DĂ©veloppement Humain Ă SĂŁo TomĂ© e PrĂncipe 2008, PNUD, p. 103-111, [lire en ligne]