Claudine Schmidt-Lainé

Diplômée de l’école centrale de Paris (ECP, 1977), Claudine Schmidt-Lainé est aussi docteur ingénieur (1980)[1] et docteur d’état en mathématiques (1985)[2]. Elle effectue un séjour post-doctoral aux États-Unis à l’Université de Cornell (Prof. G. S. S. Ludford). Recrutée au CNRS en 1981 en section de mathématiques, elle consacre ses recherches à la modélisation et à la simulation numérique pour la mécanique des fluides et la combustion, le cœur de ces modèles mathématiques étant l’équation de Navier-Stokes. Directrice de recherche depuis 1990, elle exerce au laboratoire de Mathématiques pures et appliquées de l’École Normale Supérieure de Lyon. Ses recherches sont menées en partenariat avec l’industrie (ELF, Gaz de France, SNPE,…) tout en conservant une activité académique importante, elle collabore avec des chercheurs parmi les plus connus de son domaine : C.-M. Brauner, A. Liñán, G. S. S. Ludford, A.Lunardi. Ces travaux se traduisent par des publications dans des revues internationales de bon niveau [3].

En parallèle avec ses recherches personnelles, elle exerce des fonctions de direction, de gestion et d’animation de la recherche.

• Chargée de mission pour le département Sciences physiques et mathématiques du CNRS (1992)
• Directeur scientifique adjoint de ce même département chargé de la section de physique théorique et de l’interdisciplinarité (1993).
• Secrétaire du Comité d’orientation des moyens informatiques (COMI) du CNRS élaboration d'une politique de méso-informatique
• Contribution à la création d’ORAP en 1994 (organisation associative du parallélisme, CNRS, CEA, EDF, INRIA), matérialisant la transition du calcul vectoriel au calcul parallèle, puis au calcul haute performance. Directeur exécutif (1994-1999), présidente succédant à Jacques-Louis Lions et à Paul Caseau (1999-2005)
• Conception et pilotage du Programme national Interdisciplinaire Modélisation et Simulation Numérique (1995-1997).
• Détachement en tant que premier directeur scientifique du Cemagref (1998-2009)
• Édition d'un numéro spécial de la revue Natures, Sciences, Sociétés (2002), consacré au cadrage scientifique du domaine de recherche du Cemagref où s’expriment des scientifiques du Cemagref et d’autres instituts[4] - [5] - [6]. L'orientation vers les recherches sur l'environnement se concrétise aussi par la participation à des publications dans d'autres revues[7] - [8] - [9] - [10]
• Mise en œuvre d'une politique de rapprochement avec la recherche académique, notamment en encourageant les chercheurs du Cemagref à soutenir des habilitations à diriger des recherches (HDR), permettant alors aux chercheurs habilités à participer pleinement aux formations doctorales. Cette politique donne son plein statut d’EPST au Cemagref, comme l'atteste la première évaluation AERES de l’établissement (2008)[11].
• Participation au comité chargé de l’évaluation des impacts environnementaux de l’exploitation du lanceur Ariane 5 en Guyane (2003)[12].
• Co-direction du cluster de recherche Environnement avec Bernard Chocat et du Groupe de recherche EnvirhonAlp de la région Rhône-Alpes (2010)[13].
• Contribution à des rapports et à des ouvrages de l’Académie des sciences et du CADAS[14] - [15] - [16]
• Nomination et participation à de nombreux comités et conseils scientifiques : Cirad, BRGM, INERIS, INEE, Programme Amazonie du CNRS (présidente), Commission pour l’interdisciplinarité du CNRS (CID 46 : Environnement continental : logiques et fonctionnements des écosystèmes du Comité national de la recherche scientifique, 2002- 2004, présidente), Conseil supérieur de la recherche et de la technologie (CSRT, deux mandats 1999-2005), membre du conseil de l'AERES (2011-2013), Conseil scientifique du musée des confluences, conseil scientifique du musée des arts et métiers, présidente du Conseil d’administration du CINES (EPA, Centre informatique national de l’enseignement supérieur, 2006-2007), présidente du conseil scientifique d'Axelera (pôle de compétitivité à vocation mondiale « chimie-environnement, jusqu’en 2009), Membre du conseil d’administration d’Axelera, Membre du conseil d’administration de l’ENS Lyon, de l'ENTPE.
• Au niveau international : organisation de réseaux de recherche européens, monitoring du 6^e PCRD, évaluation de la collaboration de la commission européenne avec l’Argentine (2010-2011), membre du comité d'évaluation de la Recherche au Chili (2012), etc.
• Réintégration au CNRS comme Déléguée régionale Rhône-Auvergne (2010)
• Directrice de l’Institut des sciences de l'ingénierie et des systèmes (INSIS) du CNRS (2011). Elle s'occupe de l’animation scientifique des relations du CNRS avec l’Académie des technologies et du renouvellement de leur convention de collaboration.

Nommée recteur-chancelier de l’académie de Rouen (3/01/2013), puis recteur-chancelier de l’académie de Grenoble en Septembre 2015. Elle lance divers projets :

• Lutte contre le décrochage scolaire avec le programme Motiv'action de persévérance scolaire (Collaboration avec Michel Janosz, professeur à l’Université de Montréal)
• Mise en réseau systématique des lycées professionnels et technologiques, réseaux préfigurateurs des campus des métiers et des qualifications, afin de stimuler les ambitions des élèves. Cette initiative s'appuie sur un management participatif avec les chefs d'établissement et les corps d'inspection. Les travaux du CEREQ la présentent et l'analysent avec précision[17] - [18].
• Création des campus des métiers et des qualifications, CMQ3E « énergie et efficacité énergétique » labellisé dès le premier appel d’offres CMQ et conçu dès sa fondation avec une ouverture internationale figurant désormais dans la labellisation des campus des métiers d’excellence[19].
• Création de campus des métiers et des qualifications, en Normandie : CMQ3E, CMQ PMSE, CMQ biotechnologies et bioindustrie; dans l’académie de Grenoble: CMQ mécanique connectée (vallée de l’Arve), premier CMQ transfrontalier: conception durable et innovante (Annemasse)
• Création d’un conseil scientifique académique international favorisant les liens entre les enseignements supérieurs et scolaires (MIPES) à Grenoble: La stratégie de la MIPES vise à créer une dynamique de réseau entre les dispositifs académiques de lutte contre le décrochage, les acteurs de terrain et les chercheurs, le monde de l'éducation et ses partenaires extérieurs
• Aide à la conception de projets lauréats, avec Jean-Charles Pomerol, aux appels d’offres e-Fran (financements investissements d’avenir)[20], Fluence : Fluence de lecture[21], Expire : Expérimenter la pensée informatique des élèves[22]
• Déploiement de dispositifs d’immersion linguistique en école élémentaire (EMILE)[23]

Elle est démise de ces fonctions le 28 mars 2018, elle est renvoyée au tribunal correctionnel le 29 mars 2018 et sera condamnée, le 5 septembre 2018, à 2 mois de prison avec sursis pour détournement de fonds publics[24]. Le même jour, elle annonce interjeter appel de cette condamnation[25].

La fonction de recteur chancelier des universités permet de développer les liens entre enseignements scolaires et universitaires, entre recherche et éducation favorisant les contacts entre professeurs des écoles, lycées et collèges, avec les chercheurs et enseignants-chercheurs au bénéfice in fine de la réussite des élèves. Cette possibilité a été fortement valorisée aussi bien dans l'Académie de Rouen que dans celle de Grenoble. Par exemple, l’Académie des technologies a été impliquée dans des initiatives rectorales, à la sollicitation du recteur, plusieurs académiciens parrainent activement ces initiatives : présidence du CMQ3E (Bernard Tardieu), Présidence du CMQ Propulsions « PMSE » (Bruno Revellin-Falcoz), parrainage des réseaux d’établissements normands, en lien avec le programme de lutte contre le décrochage scolaire. Ces développements augmentent l'ambition et l'estime de soi chez les élèves des filières professionnelles.

Dans le prolongement des compétences et des projets développés, elle poursuit désormais ses activités de directeur de recherche de classe exceptionnelle au CNRS et au profit de l’Académie des technologies où elle est chargée de la mission « Jeunes et Académie des technologies » avec son confrère Philippe Jamet et membre du comité de le la qualité.

Claudine Schmidt-Lainé est chevalier dans l’ordre national du Mérite (2000) et dans l’ordre de la Légion d’honneur (2008). Par décret présidentiel du 2 juillet 2021, elle est suspendue de ces deux ordres pour une durée de trois ans à la suite de sa condamnation pour détournement de fonds publics en 2018.

Élue, en 2006 membre correspondant de l’Académie d'agriculture de France, et en 2008 membre de l’Académie des technologies.

Le grade honorifique de Docteur honoris causa de l’Institut national de recherche scientifique (INRS, Canada) lui est décerné en 2011.

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