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Clarinette de basset

La clarinette de basset ou clarinette en la de basset est une clarinette similaire à la clarinette ordinaire mais plus longue et avec des clés supplémentaires pour permettre de jouer plusieurs notes graves supplémentaires. Généralement, une clarinette de basset peut atteindre l'ut ou le si grave[1] - [2], par comparaison avec la clarinette soprano usuelle en si bémol limitée au mi grave.

Clarinette de basset
Image illustrative de l’article Clarinette de basset
Clarinettes de basset modernes : en haut, système allemand ; au milieu, système Boehm avec pavillon en forme de poire (appelé pavillon d'amour) et système Boehm avec pavillon tourné vers le haut, en bas Système Boehm en version normale.

Classification instrument à vent
Famille clarinettes
Tessiture
écrit
sonnant clarinette de basset en la
Œuvres principales Wolfgang Amadeus Mozart :
Quintette avec clarinette en La majeur, K.581
Concerto pour clarinette en La majeur, K.622
Instrumentistes bien connus Sabine Meyer
Sharon Kam
Martin Fröst
David Shifrin
Charles Neidich
Allessandro Carbonare
Vlad Weverbergh
Facteurs bien connus Leitner & Kraus (de) (instrument ci-dessus), Schwenk & Seggelke (instruments au milieu et en dessous), Buffet Crampon, Backun (en), Fox (en), Uebel, Wurlitzer, Clarinettes Gerold

Elle est le plus souvent un instrument transpositeur accordé en la, bien que des clarinettes de basset en ut et en si bémol aient existé aussi[3].

Stephen Fox a fabriqué une « clarinette de basset / cor de basset en sol »[4]. Le cor de basset éponyme est aussi une clarinette disposant d'un ambitus étendu dans le grave, mais est accordé dans une tonalité plus basse (typiquement en fa) ; les cors de basset ont précédé, et sans doute inspiré, la clarinette de basset.

La clarinette de basset a été notamment associée au nom du clarinettiste virtuose Anton Stadler (1753-1812), un contemporain et grand ami de Mozart. Pour cet instrument, Mozart a composé son Quintette avec clarinette en la majeur, K.581 et le Concerto pour clarinette en la majeur, K.622. Le concerto est en partie basé sur un fragment antérieur d'un Concerto pour cor de basset en sol, K.584b. L'air de la mezzo-soprano Sesto (« Parto, ma tu ben mio ») de l'acte I du dernier opéra de Mozart, La clemenza di Tito, est écrit également avec un accompagnement de clarinette de basset en si bémol obligé.

Cor de basset, clarinette de basset, clarinette normale.

Description de l'instrument

Clarinette de basset, ca. 1800 (conservée au musée des Arts et Métiers de Hambourg).

Une clarinette de basset est une clarinette en la avec une extension d'une tierce majeure ou un quarte juste dans le registre grave. Elle est en effet proche du cor de basset en fa ou en sol[5]. À cause du concerto pour clarinette de Mozart, œuvre majeure, la clarinette de basset reste un instrument intéressant en dépit de son répertoire limité. Pour ce concerto, l'extension doit être chromatique et la forme du cor de basset viennois n'est pas adaptée pour cela. Il a longtemps été difficile de savoir à quoi cet instrument pouvait ressembler. Dans une bibliothèque de Riga (Lettonie) ont été trouvés en 1992 des programmes de concerts donnés par Anton Stadler en 1784. Sur deux de ces programmes, une gravure représente l'instrument de Stadler[6].

Franz Xaver Sussmayr, élève de Mozart, a également écrit un concerto pour clarinette de basset, dont il ne subsiste que le 1er mouvement.

Le terme « clarinette de basset » était utilisé en 1796, mais peut à l'origine avoir fait référence au cor de basset[7].

Programme du concert du 20 février 1788 à Vienne : l'une des premières mentions de l'instrument.

Malgré l'enthousiasme de Stadler en faveur de la clarinette de basset, l'instrument n'est pas devenu un élément régulier de l'orchestre. Au cours du XIXe siècle et début du XXe siècle, seules quelques clarinettes de basset ont été fabriquées, uniquement pour des exécutions de pièces de Mozart, et aucune autre musique n'a été écrite pour l'instrument pendant cette période. Cependant, à partir du milieu du XXe siècle, l'intérêt pour l'interprétation sur instruments originaux a amené la renaissance de la clarinette de basset. Quelques compositeurs modernes, parmi eux Bill Sweeney, Harrison Birtwistle, Alan Ray Hacker et Franklin Stover, ont écrit des œuvres employant la clarinette de basset. Le concerto pour clarinette (1988) de Joan Tower est écrit pour être joué soit sur la clarinette de basset soit sur la clarinette normale. Plusieurs facteurs de clarinettes produisent maintenant des clarinettes de basset, ou des extensions pour le corps inférieur de l'instrument qui permettent de convertir une clarinette standard en une clarinette de basset[1].

Le doigté des notes étendues de la clarinette de basset

Les clarinettes de basset en système Boehm de facteurs connus (Buffet Crampon ; Backun Musical Services (en)) sont essentiellement équipées de deux clefs supplémentaires accessibles à l'auriculaire droit (mi bémol, ré), deux clefs au pouce droit (do dièse, do) et éventuellement un renvoi à l'auriculaire gauche d'une ou deux clés (, voire mi bémol ) comme pour la clarinette basse à l'ut grave (standard). Le fabricant canadien Stephen Fox combinent les deux techniques de doigts (le pouce droit et l'auriculaire gauche), voir description et illustration où une option descendant au si grave naturel est proposée[1].

Dans le cas des instruments historiques ainsi que ceux en système allemand, les notes graves supplémentaires do, do dièse, et mi bémol sont uniquement accessibles avec le pouce droit via un système de clefs supplémentaires, de même que dans le cas des instruments en système Boehm fabriqués par des facteurs allemands (par exemple Herbert Wurlitzer, Leitner & Kraus (de)).

Le fabricant allemand Schwenk & Seggelke propose, pour le système Boehm, au choix les deux mécaniques et, en option, une clé supplémentaire (renvoi) pour l'auriculaire gauche pour la note grave, qui possède alors deux doigtés.

Le système de clés de basset de chez Gerold Clarinets, Autriche, comprend cinq clefs au pouce droit avec un mécanisme et une ergonomie uniques, dont une clé pour la résonance des mi et fa graves

  • Le doigté des notes étendues de la clarinette de basset en images
  • Clarinettes Seggelke. Quatre clés au pouce droit (système Oehler).
    Clarinettes Seggelke. Quatre clés au pouce droit (système Oehler).
  • Clarinettes Gerold. Cinq clés au pouce droit (système Oehler).
    Clarinettes Gerold. Cinq clés au pouce droit (système Oehler).
  • 2 clés supplémentaires pour l'auriculaire droit mi /ré et 2 clés do /do au pouce droit (système Boehm, standard)
    2 clés supplémentaires pour l'auriculaire droit mi bémol/ré et 2 clés do dièse/do au pouce droit (système Boehm, standard)
  • Seggelke. En option une clé de renvoi du ré pour l'auriculaire gauche (système Boehm).
    Seggelke. En option une clé de renvoi du pour l'auriculaire gauche (système Boehm).

Interprètes

Parmi les clarinettistes classiques qui ont enregistré des albums en utilisant la clarinette de basset, on trouve Sabine Meyer[8], Charles Neidich (en) et David Shifrin. Le clarinettiste allemand Theo Jörgensmann joue du free jazz sur une clarinette de basset. La clarinettiste britannique Thea King a enregistré à la fois le Quintette et le Concerto de Mozart sur une clarinette de basset pour Hyperion Records, réunis sur le même CD. Michael Collins, qui a étudié avec Thea King, a enregistré le Concerto de Mozart en jouant une clarinette de basset (Deutsche Grammophon, associé à une transcription pour clarinette du Concerto pour violon de Beethoven). Il était également le soliste accompagné par l'Orchestre symphonique de la Caroline du Nord le , lors de la première mondiale de Ornamental Air de Elena Kats-Chernin, une sorte de concerto pour clarinette de basset[9]. Joy Farrall a également enregistré le concerto, le quintette et le trio de Mozart pour clarinette, alto et piano (BMG et Meridian) en jouant une clarinette de basset. Sur instruments d'époque, la clarinettiste anglaise Jane Booth a enregistré le quintette avec le Quatuor Eybler (Analekta, 2010), enregistrement qui a reçu de nombreuses critiques élogieuses (gramophone...)[10].

Bibliographie

  • (de) Thomas Graß et Dietrich Demus, « Musik-Katalog für Bassetthorn und Bassettklarinette », dans Das Bassetthorn. Seine Entwicklung und seine Musik“, Bod, Hrsg. T. Grass und D. Demus, (ISBN 3-8311-4411-7, lire en ligne [PDF])

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Basset clarinet » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Stephen Fox, « Basset clarinet and basset conversion », sur sfoxclarinets.com (consulté le ).
  2. (en) Albert R. Rice, « The Basset Clarinet: Instruments, Makers, and Patents », dans L. Libin, Instrumental odyssey: a tribute to Herbert Heyde, Hillsdale, New York, Pendragon Press, (ISBN 978-1-57647-252-1, OCLC 932302591, lire en ligne), p. 157–178.
    (en) Albert R. Rice, « The Basset Clarinet Instruments Makers and Patents »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur rheuben.org.
  3. Albert R. Rice, The Clarinet in the Classical Period. Oxford: Oxford University Press, 2003.
  4. (en) Stephen Fox, « G clarinet, basset clarinet/basset horn », sur sfoxclarinets.com (consulté le ).
  5. (en) [vidéo] Backun Musical Services, Basset Clarinet in action sur YouTube, (consulté le ).
  6. « Biographie Éric Hoeprich », sur satirino.fr (consulté le ).
  7. (en) Albert R. Rice, The Clarinet In the Classical Period, Oxford, Oxford University Press, , p. 72–73.
  8. (en) « Mozart: Clarinet Concerto in A Major K622 / Sinfonia - Sabine Meyer », sur warnerclassics.com, (consulté le ).
  9. (en) « Kats-Chernin, Elena / Ornamental Air (2007) for basset clarinet and chamber orchestra », sur boosey.com (consulté le )
  10. (en) Peter Grahame Woolf, « Backofen & Mozart Quintets / Jane Booth (clarinets) & Eybler String Quartet », sur musicalpointers.co.uk, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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