Citerne d'Aetius
La Citerne dâAetius (en grec : áŒĄ ÎÎčÎœÏÏÎÏΜη ÏοῊ áŒÎ”ÏÎŻÎżÏ ), connue depuis la pĂ©riode ottomane sous le nom de Ăukurbostan ("jardin souterrain") et depuis 1928 comme KaragĂŒmrĂŒk stadyumu [1] (stadium "KaragĂŒmrĂŒk ") ou Vefa stadyumu ("stadium Vefa "), Ă©tait lâune de quatre citernes Ă ciel ouvert de lâancienne Constantinople[N 1]. Elle est maintenant transformĂ©e en stade de football[2].
Emplacement
La citerne est situĂ©e au sein du quartier Fatih[N 2] dâIstanbul (Turquie), dans le quartier de KaragĂŒmrĂŒk, Ă environ 300 mĂštres au sud-est de la porte dâĂdirne (appelĂ©e pendant lâEmpire byzantin dâabord porte de Charisios, puis porte dâAndrinople), le long de la Fevzi PaĆa Caddesi[3] - [4], Ă la fin de la vallĂ©e qui sĂ©parait les cinquiĂšme et sixiĂšme collines de Constantinople[4].
Histoire
La tradition voudrait que la construction de cette citerne dans la quatorziĂšme rĂ©gion de Constantinople remonte Ă lâempereur Valens (r. 364-378). Il est certain toutefois quâelle fut bĂątie en 421 par Aetius, praefectus urbi de Constantinople en 419 et praefectus praetorio Orientis en 425, sous lâempereur ThĂ©odose II (r. 408-450)[4] - [3]. Pendant longtemps on confondit cette citerne avec celle de Bonus ou avec celle dâAspar; ce nâest que plus rĂ©cemment que lâon a pu confirmer son identification avec certitude[3]. Cette Ă©norme citerne Ă©tait parallĂšle Ă lâune des deux sections de la MesÄ (en grec : áŒĄ ÎÎÏη [áœÎŽÏÏ]), la principale avenue de Constantinople qui reliait la porte de Charisios au centre-ville en passant prĂšs de lâĂ©glise des Saints-ApĂŽtres[3] et Ă©tait alimentĂ©e en eau par lâaqueduc de Valens[3]. Ses dimensions imposantes en faisaient un point de repĂšre pour dâautres Ă©difices avoisinants comme les monastĂšres du Prodomos de Petra, celui des Romains (en grec : Ïᜰ ÎĄÏÎŒÎ±ÎŻÎżÏ ) et celui de Mara (en gec : Ïᜰ ÎÎŹÏα)[4].
Ăcrivant aprĂšs la conquĂȘte de Constantinople par les Ottomans en 1453, Pierre Gilles, Ă©rudit français de la Renaissance et grand voyageur, constatait en 1540 que le rĂ©servoir Ă©tait vide[5]. Pendant la pĂ©riode ottomane, comme son nom turc de Ăukurbostan (jardin souterrain) lâatteste, la structure Ă©tait utilisĂ©e comme jardin potager[5].
Dans les annĂ©es 1920, lâendroit fut transformĂ© en terrain de sports et sert depuis 1928 de stade de football, le KaragĂŒmrĂŒk (ou Vefa dâaprĂšs le nom du club Vefa S.K.), quartier gĂ©nĂ©ral de lâĂ©quipe KaragĂŒmrĂŒk SK[1].
ProblĂšme dâidentification
Il fallut attendre nombre dâannĂ©es pour que lâon tente dâidentifier avec prĂ©cision la citerne dâAetius[4]. Elle fut successivement confondue avec : (1) la citerne situĂ©e prĂšs du Palais du PorphyrogĂ©nĂšte (en turc : Tekfur Saray), maintenant disparu ; (2) la citerne situĂ©e dans la cour de la petite mosquĂ©e Kefeli ; (3) la citerne couverte au sud-est de la Ăukurbostan de la porte dâAndrinople, connue sous le nom de Zina Yokusu Bodrumi[4]. Toutefois, lâinformation stipulant que la citerne dâAetius se trouvait prĂšs du monastĂšre du Prodomos de Petra qui devait se situer dans la vallĂ©e sĂ©parant les cinquiĂšme et sixiĂšme collines de Constantinople conduisit Ă son identification avec la troisiĂšme possibilitĂ©, la Ăukurbostan situĂ©e prĂšs de la porte dâAndrinople[4].
Description
La citerne a une forme rectangulaire de dimensions imposantes : 244 mĂštres de longueur sur 85 mĂštres de largeur ; sa profondeur moyenne sâĂ©tablissait entre 13 et 15 mĂštres[3] - [5]. Sa capacitĂ© Ă©tait dâenviron 0,250 Ă 0,300 millions de mĂštres cubes dâeau[3]. Ces murs, dâune Ă©paisseur de 5,20 mĂštres[2], et dont une partie est encore visible, Ă©taient bĂątis selon la technique dite de lâopus listatum, technique de construction romaine faisant alterner quatre rangĂ©es de briques et dix rangĂ©es de pierre, produisant un effet dâĂ©lĂ©gance que lâon retrouve dans les deux autres citernes Ă ciel ouvert dites dâAspar et de Mocius[6]. LâhypothĂšse a Ă©tĂ© faite que la citerne servait Ă alimenter en eau les douves des murailles de Constantinople, mais il est plus probable quâil sâagissait comme les deux autres de rĂ©servoirs centraux dâoĂč lâeau Ă©tait distribuĂ©e Ă travers la ville[2].
Bibliographie
- (en) Mamboury, Ernest. The Tourists' Istanbul. Istanbul, Ăituri Biraderler Basımevi, 1953.
- (fr) Eyice, Semavi. Petite Guide à travers les Monuments Byzantins et Turcs. Istanbul, Istanbul Matbaası, 1955.
- (fr) Janin, Raymond. Constantinople Byzantine. Paris, Institut Français d'Ătudes Byzantines, 1964. ISSN 0402-8775.
- (de) MĂŒller-Wiener, Wolfgang. Bildlexikon zur Topographie Istanbuls: Byzantion, Konstantinupolis, Istanbul bis zum Beginn d. 17 Jh. TĂŒbingen, Wasmuth, 1977. (ISBN 978-3-8030-1022-3).
- Altun, Feride Imrana. Istanbul`un 100 Roma, Bizans Eseri. Istanbul, Istanbul BuyukÈehir Belediyesi KĂŒltĂŒr A.Ć. Yayınları, 2009. (ISBN 978-9944-370-76-9).
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Cistern of Aetius » (voir la liste des auteurs)..
Notes
- Les trois autres Ă©tant la citerne de Mocius, la citerne dâAspar et la citerne dâAetius, situĂ©es Ă lâintĂ©rieur des murs de Constantinople
- Quartier historique correspondant Ă la Constantinople prise par Mehmet II en 1453.
Références
- "Tarihçe". KaragĂŒmrĂŒk spor kulĂŒbĂŒ. 13 avril 2014.
- Eyice (1955), p. 71
- MĂŒller-Wiener (1977), p. 278
- Janin (1964), p. 203
- Janin (1964) p. 204
- Mamboury (1953) p. 325
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- (en) Rice Eric. The Best Documentary Ever â Istanbul Subterranean Tunnels and Secret Cistern. YouTube. URL: https://www.youtube.com/watch?v=yZJYF99pEtU.
- (en) Timeline Travel. City Walls and Water Supply Systems of Constantinople. YouTube. URL: https://www.youtube.com/watch?v=6FkmI5cERWw.