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Chrysler Turbine

La Chrysler Turbine est une automobile dĂ©veloppĂ©e par le constructeur amĂ©ricain Chrysler dans les annĂ©es 1960. Produite Ă  seulement 55 exemplaires (dont 5 prototypes), c'Ă©tait un concept car dont la principale originalitĂ© Ă©tait d'ĂŞtre motorisĂ©e par une turbine Ă  gaz.

Chrysler Turbine
Chrysler Turbine
Une Chrysler Turbine au musée Walter P. Chrysler.

Marque Chrysler
Années de production 1963 - 1964
Production 55 exemplaire(s)
Classe Sportive
Moteur et transmission
Énergie Liquides combustibles (essence, diesel, alcool, kérosène,...)
Moteur(s) A-831 (turbine Ă  gaz)
Puissance maximale 130 ch
Couple maximal 576 N m
Boîte de vitesses 3 vitesses Torqueflite
Poids et performances
Vitesse maximale 193 km/h
Accélération 0 à 100 km/h en 12 s
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Coupé
Dimensions
Longueur 5 121 mm
Largeur 1 852 mm
Hauteur 1 359 mm
Empattement 2 794 mm

Bien que jamais commercialisĂ©e, la Chrysler Turbine fut prĂŞtĂ©e Ă  un panel reprĂ©sentatif de clients cobayes afin de tester la viabilitĂ© de ce type de motorisation. Ă€ la fin de la pĂ©riode d'essais, la plupart des Chrysler Turbine furent rĂ©cupĂ©rĂ©es par le constructeur puis dĂ©truites, sans que le programme n'ait ensuite de concrĂ©tisation commerciale. Il subsiste Ă  ce jour 9 exemplaires du vĂ©hicule, dont 3 en Ă©tat de marche, appartenant Ă  des collectionneurs privĂ©s ou Ă  des musĂ©es.

Chrysler Turbine 1963 Collection Petersen.

Moteur

Arrière de la Turbine, en vedette à Toronto en 2015.

La turbine A-831 Chrysler de quatrième gĂ©nĂ©ration tournait jusqu'Ă  60 000 tours par minute et pouvait, selon la notice d'utilisation, fonctionner en utilisant du diesel, de l'essence sans plomb, du kĂ©rosène, de l'essence d'aviation JP-4 et mĂŞme de l'huile vĂ©gĂ©tale. Le moteur pouvait fonctionner avec pratiquement n'importe quel liquide ayant des propriĂ©tĂ©s combustibles. Le PrĂ©sident mexicain Adolfo LĂłpez Mateos put d'ailleurs le vĂ©rifier en utilisant avec succès de la tequila sur l'une des premières voitures[1]. Aucun ajustement du mĂ©lange air/carburant n'Ă©tait nĂ©cessaire pour passer d'un type de carburant Ă  l'autre, et le seul Ă©lĂ©ment indiquant le carburant utilisĂ© Ă©tait l'odeur des gaz d'Ă©chappement. Sa vitesse maximale fut mesurĂ©e Ă  193 km/h[2].

La turbine n'avait que 20 % des pièces mobiles par rapport Ă  un moteur Ă  combustion conventionnel (60 au lieu de 300)[3]. L'axe de la turbine Ă©tait placĂ© sur paliers lisses pour un fonctionnement exempt de vibrations. La simplicitĂ© de la conception offrait la possibilitĂ© d'une longue durĂ©e de vie, et, du fait qu'aucun rĂ©sidu de combustion n'entrait en contact avec l'huile moteur, aucun changement d'huile n'Ă©tait jugĂ© nĂ©cessaire. La turbine gĂ©nĂ©rait une puissance de 130 chevaux SAE (97 kW - 132 chevaux DIN) et un couple de 576 Nm au dĂ©marrage, ce qui permettait une accĂ©lĂ©ration de 0 Ă  97 km/h en 12 secondes[4], Ă  une tempĂ©rature ambiante de 29 °C - voire plus rapidement encore si l'air Ă©tait plus froid ou plus dense[2].

L'entretien était facilité par la réduction des pièces mobiles et l'absence de liquide de refroidissement. Les gaz d'échappement ne contenaient ni de monoxyde de carbone, ni d’imbrûlés, ni d'hydrocarbures bruts. Cependant, les turbines généraient de l'oxyde d'azote et le défi de devoir les limiter fut un problème constant au cours du développement.

La puissance de la turbine était transmise par une boite automatique de type TorqueFlite, légèrement modifiée. L'écoulement des gaz de combustion entre le générateur de gaz et la turbine de puissance fonctionnait comme dans un convertisseur de couple, mais en utilisant un milieu gazeux au lieu d'un milieu liquide. Un double échangeur rotatif transférait la chaleur des gaz d'échappement à l'entrée d'air, ce qui améliorait considérablement le rendement. Le stator possédait des aubes réglables, ce qui empêchait les survitesses, et pouvait reproduire le frein moteur en décélération.

Les premiers modèles furent en proie à des problèmes de température des gaz au ralenti et à un temps mort à accélération. Chrysler a pu remédier ou atténuer ces effets dans une certaine mesure. Le temps mort à l'accélération resta cependant un problème, et la consommation de carburant resta excessive. L'accélération était exceptionnelle à condition que la turbine ait d'abord monté dans les tours, avant de relâcher les freins.

La voiture prĂ©sentait Ă©galement un système d'Ă©chappement entièrement en acier inoxydable. Les sorties Ă©taient aplaties en coupe transversale. Ceci Ă©tait destinĂ© Ă  diluer rapidement les gaz d'Ă©chappement pour les refroidir, afin de permettre au vĂ©hicule de tenir dans la circulation sans risquer d'endommager le vĂ©hicule suivant. La chambre de combustion, ou brĂ»leur, Ă©tait un peu primitive par rapport aux normes des turbopropulseurs modernes. Lors du dĂ©veloppement du moteur, on ajouta un deuxième Ă©tage Ă  la turbine de puissance. Ces modifications amĂ©liorèrent la puissance et créèrent des Ă©conomies supplĂ©mentaires. La position du levier de vitesse Ă©tait « ralenti » au lieu de « neutre »[5].

La Turbine avait quelques inconvĂ©nients opĂ©rationnels et esthĂ©tiques. La voiture faisait le bruit d'un rĂ©acteur, ce qui Ă©tait inattendu pour les consommateurs plus habituĂ©s au bruit des plus communs V8 amĂ©ricains. Cela dit, certains observateurs ont admirĂ© le son. Les hautes altitudes ont Ă©galement causĂ© des problèmes pour le dĂ©marreur - gĂ©nĂ©rateur combinĂ©. En outre, Ă  dĂ©faut de suivre la procĂ©dure de dĂ©marrage correctement, les conducteurs faisaient caler le moteur, certains d'entre eux pensaient qu'ils pouvaient chauffer le moteur comme un moteur Ă  essence. Ils mettaient la pĂ©dale d'accĂ©lĂ©rateur au plancher avant que le moteur n'ait atteint la bonne tempĂ©rature. Au lieu de rĂ©chauffer le moteur, le carburant en excès ralentissait la turbine et donnait l'effet inverse. Toutefois, cela n'infligeait pas de dommages permanents au moteur. En fait, il Ă©tait possible de donner les pleins gaz immĂ©diatement après le dĂ©marrage du moteur sans trop de crainte d'usure excessive. Les moteurs ont Ă©tĂ© remarquablement fiables si on considère leur fragilitĂ© par rapport aux moteurs Ă  piston Ă  combustion interne. Les problèmes furent très rares pour cette audacieuse expĂ©rience. On ne sait pas combien de testeurs ont fait l'erreur d'utiliser de l'essence au plomb de l'Ă©poque, car le plomb tĂ©traĂ©thyle laissait des dĂ©pĂ´ts dans le moteur. Chrysler recommandait ne pas utiliser cette essence ; c'Ă©tait cependant et de loin le carburant le plus facile Ă  obtenir. MĂŞme si, plus de 2 millions de km de tests ont Ă©tĂ© accumulĂ©s par les 50 voitures donnĂ©es au public, les temps d'arrĂŞt de fonctionnement se sont Ă©levĂ©s Ă  4 % seulement.

Design

La Turbine Car possède la forme d'un coupĂ© hard-top avec 4 places. On peut remarquer, Ă  la face avant, les contours des phares qui donnent une impression d'entrĂ©e de rĂ©acteur. L'arrière de la voiture prend son inspiration de l'aĂ©ronautique. Elle doit sa carrosserie au carrossier italien Ghia.

Notes et références

Voir aussi

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