Chika Anadu
Chika Anadu, née en , est une réalisatrice, scénariste, actrice et productrice nigériane.
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Chika Anadu |
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Biographie
Chika Anadu est nĂ©e en Ă Lagos, au Nigeria, dans une famille dâorigine igbo. Ă l'Ăąge de 16 ans, elle dĂ©mĂ©nage en Angleterre pour poursuivre ses Ă©tudes. C'est lĂ qu'elle obtient son premier diplĂŽme en droit et en criminologie, puis une maĂźtrise en dĂ©veloppement humain et durable en Afrique. En 2006, Anadu retourne au NigĂ©ria en 2006 pour complĂ©ter son Youth Service, un programme de travail gouvernemental obligatoire pour les citoyens nigĂ©rians ayant un diplĂŽme universitaire. Durant son sĂ©jour, elle visionne le film italien Cinema Paradiso qui la dĂ©cide Ă opter pour une carriĂšre de rĂ©alisatrice[1] - [2] - [3] - [4].
Elle retourne au Nigeria en 2008 et a commence Ă travailler dans la production tĂ©lĂ©visuelle et cinĂ©matographique. Insatisfaite de son expĂ©rience et de ce qui lui est proposĂ©, elle commence Ă Ă©crire et Ă tourner ses propres courts mĂ©trages en 2009. Son premier court mĂ©trage, Epilogue en 2009[4], est prĂ©sentĂ© au San Diego Black Film Festival 2010 aux Ătats-Unis.
En 2010, son deuxiÚme court métrage, Ava[4], est projeté au Festival de court métrage de Cannes en 2010[5].
En 2010, la New York Film Academy vient pour la premiĂšre fois au Nigeria, proposant des ateliers d'un mois sur la rĂ©alisation, le jeu d'acteur, l'Ă©criture de scĂ©narios et le tournage[6]. Ceci lui permet de travailler Ă l'Ă©criture de scĂ©nario et dâĂ©baucher ce qui va devenir le scĂ©nario de son premier long mĂ©trage. Elle postule Ă©galement au programme de rĂ©sidence de la CinĂ©fondation Ă Paris, utilisant dans sa proposition son Ă©bauche de scĂ©nario de 14 pages (2013). Elle est retenue pour lâune des six places de rĂ©sidence artistique et dĂ©mĂ©nage Ă Paris pour y participer. Elle y finalise le scĂ©nario de B for Boy (en) pendant son sĂ©jour de deux semaines et demie[6].
B for Boy raconte l'histoire d'une femme qui souhaite dĂ©sespĂ©rĂ©ment avoir un enfant de sexe masculin, sous la pression de sa belle-famille. Pour son auteure, deux thĂšmes principaux sont explorĂ©s dans ce film. Le premier est la coexistence difficile de la culture moderne et traditionnelle au Nigeria. Une femme est encouragĂ©e Ă obtenir une bonne Ă©ducation, un bon emploi, mais elle doit se conformer, se marier et avoir des enfants - dont au moins un doit ĂȘtre un garçon. Le deuxiĂšme thĂšme est que cette discrimination est perpĂ©tuĂ©e aussi par les femmes. Les victimes deviennent les agresseurs, pour ainsi dire[3] - [7].
Elle produit le film avec la sociĂ©tĂ© indĂ©pendante quâelle crĂ©e Ă cet effet, No Blondes Production[4]. Le tournage dure 17 jours, les personnages sâexpriment en langue igbo. Elle est Ă la fois rĂ©alisatrice, scĂ©nariste, productrice, directrice de casting, repĂ©reuse, comptable et avocate[6]. Le film est financĂ© Ă 70 % du coĂ»t par sa famille et par la famille de son partenaire de production, Arie Esiri, pour les 30 % restants[6].
B for Boy est prĂ©sentĂ© en premiĂšre internationale au Festival du film de Londres en [7] - [8] - [9], oĂč il fait, selon le quotidien anglais The Guardian, « forte impression »[10], et oĂč il est, selon l'hebdomadaire britannique The Observer, saluĂ© par la prĂ©sidente du jury pour « son Ă©lĂ©gance visuelle et Ă©motionnelle », sans pour autant figurer au palmarĂšs[11]. Il est Ă©galement prĂ©sentĂ© Ă l'AFI Fest 2013 oĂč il remporte le Breakthrough Award, ainsi quâau Festival international du film de Seattle 2014. Cette rĂ©alisation de Chika Anadu obtient aussi le prix 2014 de l'Africa Movie Academy Awards (AMAA) du meilleur film en langue africaine[6]. La premiĂšre sud-africaine du film, en salle, a lieu Ă Durban le [2]. Ce film est aussi diffusĂ© en streaming par Netflix[12] - [13], ce qui est assez rare pour une production africaine[10]. Par l'impact de ce film et par la crĂ©ation d'une entitĂ© de production indĂ©pendante des sociĂ©tĂ©s de production de Nollywood, elle s'impose comme une « Ă©toile montante » du cinĂ©ma africain[14].
Elle intervient également comme scénariste (avec d'autres) sur le film Shine Your Eyes (en), réalisé par Matias Mariani et présenté à la Berlinale 2020 dans la section Panorama[15].
Principaux films
Année | Film | RÎle |
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2009 | Epilogue | (court métrage) Scénariste et réalisatrice |
2010 | Ava | (court métrage) Scénariste, actrice et réalisatrice |
2013 | B for Boy | (long métrage) Productrice, scénariste, actrice et réalisatrice |
2020 | Shine Your Eyes | (long métrage) Une des scénaristes |
Notes et références
- (en) « A Glance at Cannes : The Festival Residency », African Woman in Cinema,â (lire en ligne)
- (en) Christopher Vourlias, « Durban Festival: âBoyâ Helmerâs Path to Screen Full of Curves », Variety,â (lire en ligne)
- (en) « It All Starts With The Script: An Interview With Chika Anadu », New York Film Academy,â (lire en ligne)
- (en) « Chika Anadu », sur International Film Festival Rotterdam (IFFR)
- (en) « Epilogue », sur Nigercultures
- (en) Kim Bennett, « Filmmaker Chika Anadu Creates Dialogue for Change With B For Boy », The Seattle Medium,â (lire en ligne )
- (en) Leslie Felperin, « London Review : B for Boy », The Hollywood Reporter,â (lire en ligne)
- (en) Kathryn Bromwich, « B for Boy Review », Time Out
- L'industrie du film en Afrique. Tendances, défis et opportunités de croissance, Unesco, , p. 193
- (en) « Man Up; Results; Ruth & Alex; Catch Me Daddy; Spooks: The Greater Good; B for Boy â review », The Guardian,â (lire en ligne)
- (en) Vanessa Thorpe, « London film festival: Pawel Pawlikowski wins best film for Ida », The Observer,â (lire en ligne)
- Jean-SĂ©bastien Josset, « CinĂ©ma : cinq nouveaux films africains Ă voir sur Netflix », Jeune Afrique,â (lire en ligne)
- (en) Alyssa Klein, « 5 More Films From The African Diaspora Currently Streaming On Netflix », sur OkayAfrica
- (en) « 25 Africans to watch », Financial Times,â (lire en ligne)
- (en) « 'Shine Your Eyes': Film Review », Variety,â (lire en ligne)