Chef de l'opposition (Papouasie-Nouvelle-Guinée)
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le chef de l'opposition (en anglais : Leader of the Opposition) est le député qui dirige l'opposition parlementaire. La Papouasie-Nouvelle-Guinée est une monarchie parlementaire et un royaume du Commonwealth, appliquant le système de Westminster né au Royaume-Uni. Le chef de l'opposition est défini par la Constitution comme étant « le membre du Parlement (le cas échéant) reconnu par le Parlement comme le principal porte-parole des députés qui ne se sont, de manière générale, pas engagés à soutenir le Gouvernement au Parlement »[1]. À la suite de chaque élection législative, les députés constituant l'opposition parlementaire choisissent ainsi l'un des leurs pour exercer cette fonction.
Chef de l'opposition (en) Leader of the Opposition | |
Titulaire actuel Joseph Lelang depuis le | |
Création | 1972 |
---|---|
Premier titulaire | Matthias Toliman |
Site internet | www.opposition.gov.pg |
DĂ©buts
Avant 1975, la Papouasie-Nouvelle-Guinée est un territoire sous souveraineté australienne. Les premières élections législatives ont lieu en 1964 pour enclencher un processus d'autonomie politique. À cette date, il n'y a pas encore d'opposition parlementaire formalisée. À la suite des élections de 1968 le principal porte-parole des indépendantistes, Michael Somare, refuse avec ses partisans d'être intégré au gouvernement. À la tête du Pangu Pati (Parti de la Papouasie et de la Nouvelle-Guinée), il devient chef de l'opposition de facto, bien que cette fonction n'existe pas encore officiellement[2]. Les élections de 1972 permettent à Somare de devenir le premier Premier ministre du pays ; Matthias Toliman, du Parti unifié (conservateur, prônant une transition moins rapide vers l'indépendance) devient formellement le premier chef de l'opposition[3] - [4]. Lorsque Toliman décède l'année suivante, Tei Abal lui succède, et est le chef de l'opposition au moment de l'indépendance du pays en [5].
Chefs de l'opposition récents
Le , le gouvernement du Premier ministre Sir Michael Somare est destitué par une motion de censure au Parlement. Il s'ensuit une longue crise constitutionnelle autour de la validité de cette destitution. Les députés qui soutiennent Somare boycottent le Parlement. En , Dame Carol Kidu revient au Parlement et y siège seule sur les bancs de l'opposition, afin que le nouveau gouvernement de Peter O'Neill ait à répondre à une opposition parlementaire[6]. Le , à sa demande, elle est reconnue par le président du Parlement Jeffrey Nape comme cheffe de l'opposition officielle, dont elle demeure la seule membre. Elle est alors la première femme à exercer cette fonction[7]. Quelques jours plus tard, l'ancien premier ministre par intérim Sam Abal la rejoint comme vice-chef de l'opposition[8]. Carol Kidu conserve cette fonction jusqu'à la veille des élections législatives de 2012, qui débutent le . Elle ne se représente pas pour son siège de députée, mettant ainsi un terme à sa carrière politique[9].
À la suite des élections législatives de 2012, la très grande majorité des cent-onze députés font partie de la majorité parlementaire du Premier ministre Peter O'Neill. Les dix-sept députés d'opposition choisissent Belden Namah (du Parti de la Papouasie-Nouvelle-Guinée) comme chef de l'opposition. Cette opposition est une coalition entre le Parti de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (huit députés) et quatre petits partis ayant chacun un ou deux députés (Parti libéral mélanésien, Parti de coalition pour la réforme, Parti démocrate constitutionnel, Pangu Pati)[10]. Au cours des mois qui suivent, toutefois, des députés d'opposition rejoignent le gouvernement. En , l'opposition ne compte plus que sept députés[11], puis plus que trois en : Belden Namah, Sam Basil (vice-chef), et Allan Marat[12].
En , le Premier ministre Peter O'Neill limoge son ministre des Finances Don Polye. En novembre, Polye et les quatre autres députés de son parti (Parti du triomphe, du patrimoine et de l'empouvoirement) rejoignent l'opposition, portant le nombre de députés d'opposition à huit. Y étant majoritaire, le parti TPR y fait élire Don Polye comme chef de l'opposition. Sam Basil demeure vice-chef de l'opposition, tandis que Belden Namah demeure membre du cabinet fantôme[13] - [14] - [15].
Don Polye perd son siège de député lors des élections législatives de juin et juillet 2017, battu dans sa circonscription de Kandep. Il cesse dès lors également d'être chef de l'opposition[16]. Patrick Pruaitch lui succède[17], mais rejoint la majorité parlementaire du Premier ministre James Marape en , avec les députés de son parti[18]. Étant le chef du principal parti d'opposition restant, Belden Namah redevient chef de l'opposition parlementaire[19]. Patrick Pruaitch est élu une nouvelle fois à la direction de l'opposition lorsqu'il quitte le gouvernement et la rejoint en décembre 2020[20] - [21].
Patrick Pruaitch perd son siège de député, et donc la direction de l'opposition parlementaire, aux élections législatives de 2022[22]. Le principal parti d'opposition à l'issue de ce scrutin est le Congrès national populaire. Peter O'Neill demeure chef du parti, mais c'est Joseph Lelang qui devient le chef de l'opposition parlementaire le 12 août, avec Douglas Tomuriesa pour adjoint[23] - [24].
Nom | Dates du mandat | Parti | Élections | Remarques | ||
---|---|---|---|---|---|---|
Sir Mekere Morauta | - | Parti de la Papouasie-Nouvelle-Guinée | 2007 | Démissionnaire[25]. | ||
Belden Namah | - | Parti de la Papouasie-Nouvelle-Guinée | - | |||
Poste vacant ( - ) | ||||||
Dame Carol Kidu | - | Parti de l'alliance mélanésienne | - | |||
Belden Namah | - | Parti de la Papouasie-Nouvelle-Guinée | 2012 | |||
Don Polye | - | Parti du triomphe, du patrimoine et de l'empouvoirement | - | |||
Patrick Pruaitch | - | Parti de l'alliance nationale | 2017 | |||
Belden Namah | - | Parti de la Papouasie-Nouvelle-Guinée | - | |||
Patrick Pruaitch | - | Parti de l'alliance nationale | - | |||
Joseph Lelang | depuis le | Congrès national populaire | 2022 | |||
Références
- (en) Constitution de l'État indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée
- (en) "Sir Michael Somare vs Australia: An Issue of the Past?", The Garamut, 3 septembre 2008
- (en) "Toliman, Matthias Tutanava (1925–1973)", Australian Dictionary of Biography
- (en) "Flashback: Toliman dies", Post Courier, décembre 2013
- (en) "Sir Tei Abal", Malum Nalu, 30 novembre 2007
- (en) "Dame steps up as one-woman PNG opposition", Sydney Morning Herald, 29 janvier 2012
- (en) "Qld-born woman new PNG opposition leader", Australian Associated Press, 15 February 2012
- (en) "Speaker tells Somare-aligned MPs to decide on sitting preference", The National, 24 février 2012
- (en) "Dame Carol Kidu bows out as PNG opposition leader", Radio Australia, 16 mai 2012
- (en) "PNG’s Opposition Shadow Ministers", The Garamut, 23 août 2012
- (en) "PNG leader slams opposition's 'race attack'", Islands Business, 25 juin 2013
- (en) "Can Papua New Guinean democracy really survive without the Opposition?", Development Policy Centre, 1er septembre 2014
- (en) "Former O'Neill government treasurer Don Polye new PNG opposition leader", Radio Australia, 3 décembre 2014
- (en) "Polye PNG's new Opposition Leader", Radio New Zealand, 3 décembre 2014
- (en) "PNG Opposition leader Polye names shadow cabinet", Pacific Islands New Association, 15 février 2015
- (en) "Manase unseats former PNG Opposition leader Don Polye", Papua New Guinea Today, 3 août 2017
- (en) "Accord signed to form Opposition", Post-Courier, 7 août 2017
- (en) "Opposition Leader Joins Governement", Papua New Guinea Post Courier, 10 septembre 2019
- (en) "Namah back as PNG opposition leader", Radio New Zealand, 12 septembre 2019
- (en) "Pruaitch nominated alternative PM", The National, 15 décembre 2020
- (en) "Pruaitch accepts vote of confidence", Post-Courier, 16 décembre 2020
- (en) "National Alliance Party leader Patrick Pruaitch unseated", Papua New Guinea Today, 30 juillet 2022
- (en) "Lelang is New PNG Opposition Leader", Papua New Guinea Today, 12 août 2022
- (en) "Hon. Joseph Lelang appointed as Opposition Leader", Post-Courier, 12 août 2022
- (en) Reginald Renagi, « Morauta – a great reformer of our time », sur PNG Attitude, (consulté le ).