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Chaussette Ă  neige

Les chaussettes Ă  neige sont des dispositifs antidĂ©rapants amovibles destinĂ©s Ă  Ă©quiper les pneumatiques automobiles sur des sols enneigĂ©s. Elles sont en Europe une alternative aux chaĂ®nes Ă  neige lorsqu'elles rĂ©pondent aux normes TUV et ont reçu l'homologation correspondante, connue en France sous le terme de « dispositif antidĂ©rapant amovible garantissant le dĂ©marrage, le guidage et le freinage du vĂ©hicule Â»[1]. Leur utilisation sur un sol qui n'est pas enneigĂ© les dĂ©grade très rapidement. Avec la grande diversitĂ© des types de neiges, structure microscopique, quantitĂ© d'eau en suspens, c'est comme en ski, les adhĂ©rences sont variables.

Chaussette Ă  neige

Montage et sécurité

Comme les chaines, les chaussettes à neige doivent être installées au bon moment :

  • L'opĂ©ration de montage doit ĂŞtre anticipĂ©e ;
  • Les installer avant d'arriver dans une cĂ´te dangereuse ou Ă©troite ;
  • Après une dizaine de kilomètres des quantitĂ©s de neige se sont introduites dans la chaussette, et l'adhĂ©rence s'altère alors de manière consĂ©quente. Elles perdent ainsi de l'efficacitĂ©, elles sont moins souples, plus lourdes ; le risque d'en perdre une (qu'elle se dĂ©fasse seule malgrĂ© la taille correcte) devient alors assez vite consĂ©quent. Il faut donc les retirer, les secouer et vider le volume interne (intrados) ;
  • Ne pas laisser les chaussettes montĂ©es plus de deux heures statiques car la glace se forme dans les fibres et les fragilise. PrĂ©voir un grand sac plastique pour les transporter avant d'avoir eu le temps de les reconfigurer pour un rangement soignĂ©.

L'altitude augmente vite les nombreux problèmes et risques :

  • le vent : il dĂ©cuple le froid, d'oĂą refroidissement Ă©olien qui augmente avec l'altitude (exposition) ;
  • le froid : communĂ©ment, on admet une baisse de 1 °C tous les 300 m d'altitude ;
  • la quantitĂ© et la densitĂ© des chutes de neige augmentent avec l'altitude (l'Ă©lĂ©vation des nuages par leur franchissement des sommets provoque leur dĂ©clenchement plus fortement) ;
  • les congères sont des amas de neige (par reptation) formĂ©es par le vent. Des facteurs particuliers les aggravent :
    • l'intensitĂ© du vent augmente beaucoup avec l’altitude et y concourt conjointement : dĂ©gagement/exposition (pas d'obstacles), effet vent de couloir effet venturi que l'on retrouve aussi en crĂŞtes) ;
    • autre Ă©lĂ©ment mĂ©canique aggravant, avec l'altitude : les flocons sont plus poudreux (froids, petits et secs) reptation, saltation, diffusion/suspension sont donc augmentĂ©es ;
    • il faut avoir conscience que le danger peut apparaĂ®tre en quelques minutes avec une Ă©paisseur surprenante.
  • Une autre situation mĂ©tĂ©orologique de neige forte peut crĂ©er un cercle-vicieux : en neige mouillĂ©e, de gros flocons collants augmentent la surface de contact des molĂ©cules d'eau en fusion (flocons et amas latĂ©raux) sur un pare-brise rĂ©chauffĂ© par la ventilation. Cela augmente le flux thermique endothermique qui grève l'Ă©quilibre thermique de l'habitacle en l'abaissant. De la buĂ©e se forme et les amas tassĂ©s de neige mouillĂ©e forment des glaçons importants :
    • la visibilitĂ© externe se rĂ©duit : elle peut ĂŞtre radicalement rĂ©duite et entrainer l'impossibilitĂ© de distinguer les obstacles ;
    • la visibilitĂ© interne est rĂ©duite, par de la buĂ©e intĂ©rieure ;
    • la perte d'efficacitĂ© des essuie-glace survient quand des amas collants s’agglutinent, et supprime leur souplesse. Le changement de la courbure en fonction de l'angle du balayage finit par stopper soudainement leur efficacitĂ©.
  • l'incidence de la pente : il peut ĂŞtre très dĂ©licat de faire un montage des chaussettes Ă  neige en pente (exemple : mauvaise efficacitĂ© du frein Ă  main) ;
  • l'isolement (Ă©loignement de toute possibilitĂ© d'ĂŞtre aidĂ©) ;
  • Le froid (transi et peu-vĂŞtu, le conducteur peut ĂŞtre incapable d'effectuer ce montage) ;
  • Risque de ne pas ĂŞtre vu d'un autre automobiliste dans les conditions de visibilitĂ© rĂ©duite ;
  • etc.

Mesures de prudence

Anticipation:

  • Avant d'aborder un col, il existe souvent des espaces latĂ©raux spĂ©cialement amĂ©nagĂ©s. Par temps de neige, des "zones de chainage" sont dĂ©gagĂ©es par le chasse-neige sur les accotements. Plus on monte, plus il devient dĂ©licat de chainer ;
  • MalgrĂ© une très bonne connaissance de la montagne, la dĂ©cision de s'arrĂŞter pour mettre ces accessoires d'adhĂ©rence est très souvent prise tard. Si la place le permet, faites un demi-tour avec une très grande prudence pour rejoindre l'endroit adaptĂ©.

Pour éviter toute situation catastrophique, il faut réagir promptement en pensant à :

  • vous couvrir si le temps est froid ou venteux ;
  • installer rapidement votre triangle de prĂ©signalisation ;
  • vous Ă©quiper d'un gilet jaune (de visibilitĂ©) ;
  • demander Ă  vos passagers et passagères de se mettre en amont (le plus important!), et seulement un(e) autre en aval Ă©ventuellement pour signaler de ralentir face au danger ;
  • ne pas se lancer dans des manĹ“uvres pĂ©rilleuses, si elles mettent nettement en danger d'autres conducteurs qui seraient surpris.

Généralités

  • La vitesse maximum doit rester gĂ©nĂ©ralement basse et ne pas excĂ©der la limite conseillĂ©e par le fabricant (50 km/h pour les plus rĂ©sistantes[2] et du fait de l'absence d'adhĂ©rence du train / essieu opposĂ©).
  • Pour des raisons de logistique les fabricants Ă©tendent lĂ©gèrement les compatibilitĂ©s de taille (certains montages sont un peu plus difficiles et d'autres plus souples).
  • Les flancs ont une Ă©lasticitĂ© qui assure parfaitement l'auto-centrage.
  • Il faut ĂŞtre attentif Ă  la dimension (adaptation sur plusieurs rĂ©fĂ©rences).
  • Une partie des marques ont un sens prĂ©fĂ©rentiel de rotation.
  • Dans les vidĂ©os publicitaires, le montage est rarement montrĂ© dans ses difficultĂ©s rĂ©elles, mais elle n'est malgrĂ© tout pas si difficile.
  • Le dĂ©montage, surtout avec l'encombrement du tissu par de petites quantitĂ©s de neige et de glace, est un peu plus difficile :
    • le textile refroidi a alors une souplesse diminuĂ©e ;
    • les fibres souples latĂ©rales ont plus de rigiditĂ© ;
    • les doigts sont plus facilement gelĂ©s par contact avec un tissu humide ou gelĂ©.
    • Il faut donc exercer une force plus importante qu'au montage.

Il existe à l’heure actuelle deux types de chaussettes à neige : l'un uniquement composé de matériaux textiles (naturels ou artificiels) et l'autre en matériaux composites. Seule une partie des chaussettes à neige proposées dans le commerce bénéficie de l'homologation « équipements spéciaux pour l’hiver »[3].

Entretien, durée de vie, remarques

Sel de déneigement

  • Le sel de dĂ©neigement augmente Ă©normĂ©ment le vieillissement, il doit ĂŞtre Ă©liminĂ© par rinçage (une bonne pratique est un rinçage systĂ©matique avant sĂ©chage. Il permet ainsi aux chaussettes de garder leur souplesse et facilite leur prochain remontage.

Sols, terrains sans neige, éléments abrasifs

  • La conduite sur tronçon sans neige est Ă  proscrire, l'usure des chaussettes Ă©tant alors très rapide ;
  • Les voies enneigĂ©es sont très souvent traitĂ©es (salĂ©es) par un mĂ©lange gravier-sel (graviers concassĂ©s 3–6 mm très abrasifs). Ces petits cailloux, aux arĂŞtes acĂ©rĂ©es, s'accumulent dans la chaussette Ă  neige. Ils ont un redoutable effet d'abrasion très rapide.
  • Ces chaussettes Ă  neige ne doivent pas ĂŞtre laissĂ©es montĂ©es sur les pneus, en place, pour de longues pauses d'arrĂŞt ! En effet, la glace se forme, fige, les soude au sol, aux surfaces de contact. Cela les use prĂ©maturĂ©ment.
  • Au dĂ©montage, elles sont volumineuses, Ă©tant encombrĂ©es de glaçons, il faut donc prĂ©voir un grand sac plastique de stockage provisoire dans le coffre en attendant de les dĂ©geler et nettoyer.
  • Une fois dĂ©montĂ©es, retournez-les Ă  l'envers puis secouez-les pour Ă©liminer tous petits cailloux et glaçons.
  • Si vous avez Ă  les remonter rapidement, il faut les avoir dĂ©gelĂ©es pour qu’elles s'Ă©gouttent.
  • Tout rangement long exige prĂ©alablement un rinçage et un sĂ©chage.
  • Par les mĂ©tĂ©os douces, proches de 0 °C, la pression des roues Ă©crasant la neige augmente la fusion de la surface enneigĂ©e (lĂ©ger phĂ©nomène de micro-surfusion) qui augmente l'entrĂ©e des cristaux de glace dans la partie interne et augmente la masse des chaussettes.
  • Les neiges mouillĂ©es rĂ©agissent comme des Ă©ponges, Ă©crasĂ©es par roulage et arrĂŞt, elles cristallisent en blocs de glace-vive qui, au redĂ©marrage, soudĂ©s aux fibres, par la pression de roulage ont tendance Ă  les briser.

Textile

Les chaussettes à neige en textile se présentent sous la forme d’une housse en tissu qui recouvre le pneu et l’isole de la neige. Lorsqu'elles sont adaptées aux véhicules actuels, elles ne gênent pas les systèmes de sécurité (ABS, ESP) et n’endommagent pas les jantes en aluminium. Le polyester est le composant principal des chaussettes à neige, sa fibre permet d’absorber l’eau, d’augmenter l’adhérence et de rouler jusqu’à 50 km/h[4].

Matériaux composites

Il existe depuis 2010 des modèles de chaussettes Ă  neige en matĂ©raux composites. L'innovation vient du manufacturier Michelin avec la première chaussette Ă  neige de type composite : Easy Grip[5]. Ce modèle possède un filet couplĂ© Ă  une bande Ă©lastique intĂ©rieure qui facilite son installation. Les 150 anneaux en acier prĂ©sents viennent Ă©galement maximiser la tenue sur route. Ce modèle a reçu l'homologation en tant qu'Ă©quipement hiver pour une vitesse maximum de 40 km/h[6].

Depuis d'autres marques proposent des produits similaires, eux aussi homologués.

Notes et références

Articles connexes

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