Charline Avenel

Charline Avenel est diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris. Elle est ancienne élève de l'École nationale d'administration, promotion 2002-2004 « Léopold Sédar Senghor »[2].

Charline Avenel commence sa carrière au ministère de l'Économie et des Finances à la direction du Budget (2004-2007), comme adjointe au chef du bureau éducation et enseignement supérieur[3].

En 2008, elle est nommée conseillère budgétaire auprès de Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche[4] puis directrice-adjointe de son cabinet. Elle contribue à la réforme pour l'autonomie des universités et conçoit notamment un nouveau modèle d'allocation des moyens. Elle assure la supervision des Investissements d'Avenir, dans le cadre du Grand Emprunt de 22 milliards d'euros, dont huit destinés à "faire émerger 5 à 10 campus d'excellence"[5]. Elle participe au pilotage de l'"Opération Campus"[6].

Elle est ensuite directrice-adjointe de cabinet du ministre Laurent Wauquiez au même ministère. Elle participe ainsi à la négociation et à la mise en place du 10^e mois de bourse[7] pour les étudiants. Elle assure la continuité des actions engagées notamment sur les Investissements d'Avenir.

De 2013 à 2013, elle est directrice-adjointe de l'Agence nationale de la recherche, où elle œuvre pour le développement du financement de la recherche sur projet.

En 2013, elle est nommée secrétaire générale de la Fondation nationale des sciences politiques, qui chapeaute l'Institut d'études politiques de Paris, par Frédéric Mion. Elle reste à ce poste pendant 5 ans[8]. Elle contribue à relever Sciences Po de la crise institutionnelle qui a suivi la mort de Richard Descoings. Elle participe ainsi à la refonte des statuts de l'établissement et à la mise en place d'un modèle économique soutenable. Elle se consacre à différents dossiers, dont l'acquisition de l'hôtel de l'Artillerie[9]. À Sciences Po, elle crée également « Sciences Mômes »[10], une opération visant à ouvrir les portes de l'institution aux enfants des salariés. Elle se saisit de la thématique égalité femmes-hommes en créant la première cellule de lutte contre le harcèlement à Sciences Po.

Un décret du 24 octobre 2018 la nomme rectrice de l'académie de Versailles (Yvelines, Essonne, Hauts-de-Seine, Val-d'Oise), la plus grande académie de France avec 1 200 000 élèves et 100 000 personnels[11], succédant à Daniel Filâtre qui prend sa retraite.

Sa nomination au poste de rectrice de l'académie de Versailles après l'assouplissement par décret des règles concernant les conditions d'admissibilité à ce poste et alors que Charline Avenel est considérée comme proche d'Emmanuel Macron, ayant étudié à ses côtés, suscite le débat[12] - [13]. Pourtant, les préparatifs du décret[14] sont datés bien avant que Frédéric Mion, « champion » français de la campagne « Impact 10x10x10 » de l’ONU Femmes, ait proposé Charline Avenel pour cette fonction.

En tant que rectrice, Charline Avenel a déployé, au sein de l'académie de Versailles, la politique nationale de priorité au primaire[15], autour des savoirs fondamentaux "Lire, écrire, compter, respecter autrui", le nouveau baccalauréat général et technologique et la transformation de la voie professionnelle. Elle expérimente également des dispositifs au niveau académique, comme le projet Motiv'Action d'apprentissage des compétences socio-comportementales en CP[16] ou le projet "Objectif premier emploi" visant à accompagner les élèves de la voie professionnelle dans leur insertion sur le marché du travail avec Adecco et la région Ile-de-France[17]. Elle s'engage également sur le sujet du bâti scolaire, pour repenser les espaces d'apprentissage, avec notamment le travail commun avec le Conseil départemental des Yvelines sur le nouveau collège de Mantes-la-Jolie[18]. Elle porte le projet "Campus Lesseps" visant à réunir, sur un même site, les personnels du rectorat, de la DSDEN des Yvelines et du Crous, un projet aussi bien immobilier que de renouvellement managérial et de modernisation[17].

Après l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, survenu le 15 avril 2019, et à la suite du lancement par le président Emmanuel Macron, le 18 avril, du label « Chantiers de France » pour la formation à des métiers nécessaires pour la reconstruction du Notre-Dame[19], Charline Avenel présente, le même jour, le projet d'un campus d'excellence dans la Grande Ecurie du Château de Versailles[20] - [21] - [22]. Le pilote du "Campus Versailles, patrimoine et artisanat d'excellence", est inauguré le 9 novembre 2021[23], par Charline Avenel, Catherine Pégard, présidente de l'Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, et François Germinet, président de CY Cergy Paris Université, les trois membres fondateurs du Campus. Ce Campus, labellisé Campus d'excellence[24], est à la croisée des chemins entre l'école, l'université, la recherche et l'entreprise, et bénéficie du soutien de fonds publics (Programme d'investissements d'avenir - PIA 3, conseil régional d'Île-de-France, conseils départementaux des Yvelines et des Hauts-de-Seine) et de fonds privés (Fondation Bettencourt Schueller; Fondation Engie). Il recouvre cinq filières de métiers : patrimoine bâti, arts et design, hoticulture et espaces paysagers, gastronomie, et tourisme[25].

En tant que rectrice, Charline Avenel a, à plusieurs reprises, engagé des projets en lien avec la culture. Ainsi, au-delà de l'ouverture du Campus Versailles, patrimoine et artisanat d'excellence, elle s'est impliquée dans le Pass Culture, en étant membre du conseil stratégique de la SAS Pass Culture[26]. Avant sa généralisation en janvier 2022, le déploiement du Pass Culture en milieu scolaire a été expérimenté par l'académie de Versailles, qui a notamment créé le rôle des élèves "ambassadeurs culture" au sein des établissements[27] - [28]. Charline Avenel porte également des expérimentations liées à l'éducation artistique et culturelle :

• "Un violon dans mon école" avec la Fondation Vareille, afin de proposer, sur le temps scolaire, des cours de violons aux jeunes de 4 à 8 ans scolarisés en Éducation prioritaire (dans le Val-d'Oise), pour renforcer leurs apprentissages[29]; ce projet a reçu le prix de l'innovation du ministère de l'Éducation nationale[30]
• "Pégase" avec la Fondation Carasso qui vise à expérimenter la généralisation des arts à l'école du la maternelle jusqu'au lycée[31].

Le 7 novembre 2019, elle écourte sa visite à l'école Charles-de-Gaulle de Clamart car trois femmes voilées sont présentes dans l'établissement, arguant que l'obligation de neutralité « s'impose aux parents volontaires pour participer à des activités d'enseignement pour lesquelles ils exercent des fonctions similaires à celles des enseignants » selon le vademecum La Laïcité à l'École[32] publié par le ministère de l'Éducation nationale[33] - [34]. Sa réaction est alors critiquée par Stéphane Crochet du syndicat UNSA Éducation et Francette Popineau du Snuipp-FSU, qui regrettent l'absence de dialogue[33]. Cet acte marque son engagement, en tant que rectrice, sur les sujets liés à la défense de la laïcité et des Valeurs de la République à l'école[35].

Après l'assassinat par un islamiste du professeur d'histoire Samuel Paty le 16 octobre 2020, l'académie est mise en cause principalement pour n'avoir pas réagi à la demande de protection du professeur face aux menaces de mort dont il faisait l'objet. Certains médias indiquent que l'inspection académique préparait en fait un rappel aux « règles de laïcité et de neutralité » à son encontre pour la façon dont il avait présenté en cours d'instruction civique la page de caricatures de Charlie Hebdo[36] - [37]. De nombreux articles de presse démontrent qu'il s'agit de fake news[38] - [39] - [40]. Le ministère de l’Éducation nationale déclare par la suite que cette mise en cause n'est pas fondée, qu'elle s'appuie sur les propos d'Abdelhakim Sefrioui, un militant islamiste qui a été mis en garde à vue, relayés par les réseaux d'extrême-droite[41] - [42]. Le journal Le Point confirme, en novembre 2020 qu'un « rappel aux règles de la laïcité » devait être fait à l'encontre de M. Samuel Paty[43]. Un rapport d'enquête de l'inspection générale de l'Éducation nationale revient de façon très détaillée sur le déroulement des événements et a été rendu public[44].

Charline Avenel a lancé, en septembre 2021, un plan « Il, Elle, On : pour l'égalité filles-garçons, contre les violences sexuelles et sexistes » déployé dans tous les établissements de l'académie[45].