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Charles Pilet

Charles Pilet, né en , est un enseignant-chercheur, membre de l’Institut de France, membre de l’Académie des sciences, Président honoraire de l’Académie nationale de médecine et de l’Académie vétérinaire de France, membre de l’Académie des technologies, Professeur émérite et Directeur honoraire de l’École nationale vétérinaire d’Alfort.

Parcours

Élève de l’École nationale vĂ©tĂ©rinaire de Lyon (1950-1954), diplĂ´mĂ© de microbiologie de l’Institut Pasteur de Paris (1955) ; Assistant (1956),  Chef de travaux(1957) Ă  L’École nationale vĂ©tĂ©rinaire d’Alfort, Charles Pilet est AgrĂ©gĂ© des Écoles nationales vĂ©tĂ©rinaires  en 1960, et chef de service en 1964. Il est nommĂ© Professeur titulaire de Microbiologie-Immunologie, Pathologie gĂ©nĂ©rale Ă  l’École Nationale VĂ©tĂ©rinaire d’Alfort en 1967. Il devient Directeur de cette École en 1975 , et est rĂ©Ă©lu et renommĂ© Ă  ce poste pour un nouveau mandat de cinq ans en 1980.

Son passage Ă  la Direction de l’École d’Alfort a Ă©tĂ© marquĂ© par le dĂ©veloppement des relations internationales de cette École, par la crĂ©ation de l’Institut d’immunologie animale et comparĂ©e (1981)  reconnu par l’Organisation Mondiale de la santĂ© comme centre collaborateur de l’OMS en 1984, par la mise en service effective en province d’une antenne d’application clinique, par la construction de deux nouveaux bâtiments, par le doublement pendant quatre ans du nombre d’étudiants, (« doubles promotions »).

Charles Pilet crĂ©e la revue scientifique « Comparative Immunology Microbiology and Infectious Disease en 1978[1] (Ed : Pergamon, puis Elsevier) et en restera rĂ©dacteur en chef  jusqu’à la cessation de ses fonctions d’enseignant-chercheur.

Élu membre de l’Académie vétérinaire de France en 1977, il en devient président en 1988[2].

Élu membre de l’Académie nationale de médecine en 1983[3], Charles Pilet préside cette Académie en 1999. Sa présidence sera marquée par plusieurs réformes importantes concernant notamment la gouvernance de l’Académie, (modification du rôle du conseil d’administration), la reconnaissance du caractère véritablement national de l’institution grâce à la suppression de la « section des non résidents », la mise en place d’une communication adaptée aux besoins de l’époque, la valorisation des membres correspondants, par la présence du Président de la République à l’Académie, en .

Élu membre correspondant de l’Académie des sciences en 1990, il devient membre titulaire de cette compagnie en 2005[4].

Charles Pilet est également membre de l’Académie des Technologies (2000)[5]. Il appartient également à l’Académie des scientifiques roumains, à l’académie des sciences vétérinaires d’Espagne et à la société italienne des sciences vétérinaires.

Autres responsabilités au plan national

  • Membre de la commission nationale de pharmacopĂ©e (1970)
  • PrĂ©sident du comitĂ© français de l’Association Mondiale VĂ©tĂ©rinaire (1985)
  • Membre du ComitĂ© National d’Évaluation de la Recherche (CNER) (1997-2003) Il est l’instigateur au sein du CNER du rapport intitulĂ© « Recherches sur l’animal et santĂ© de l’homme » (Documentation française.2003)
  • PrĂ©sident du ComitĂ© CAMPUS (CoopĂ©ration avec l’Afrique et Madagascar pour la Promotion Universitaire et Scientifique au Ministère de la CoopĂ©ration. (1987-1997)
  • Responsable du rĂ©seau chargĂ© de prĂ©parer le projet scientifique français pour la deuxième rĂ©union des chefs d’États et de gouvernements ayant en commun la langue française (deuxième sommet francophone ; QuĂ©bec 1987)
  • Membre du conseil mĂ©dical d'ÉlectricitĂ© de France/ Gaz de France (2001-2007)
  • Membre de la commission chargĂ©e de la rĂ©daction de la charte de l’environnement (2003) (Ch. Pilet a fait partie des membres de cette commission opposĂ©s Ă  l’inscription du principe de prĂ©caution dans la constitution.)
  • Expert près la cour d’appel de Paris (1975-2001)
  • PrĂ©sident du conseil scientifique de l’Institut Louis MallardĂ© (Papeete, PolynĂ©sie 2001- 2007)
  • ChargĂ© par le gouvernement français de la mise en Ĺ“uvre de l’aide apportĂ©e par la France Ă  la Tunisie pour la crĂ©ation de l’École vĂ©tĂ©rinaire tunisienne. (1974-1980)

Autres responsabilités au plan international

  • Expert de la pharmacopĂ©e europĂ©enne  au conseil de l’Europe (1970-1995)
  • PrĂ©sident du groupe 15V de la pharmacopĂ©e europĂ©enne (1975-1995)
  • Membre puis PrĂ©sident de l’Association des vĂ©tĂ©rinaires microbiologistes, immunologistes et spĂ©cialistes des maladies infectieuses (1977).
  • Membre du haut conseil des UniversitĂ©s totalement ou partiellement de langue française (1988). Charles Pilet a fondĂ© l’association des Ă©tablissements vĂ©tĂ©rinaires totalement ou partiellement de langue française et l’association des vĂ©tĂ©rinaire francophones.
  • Vice-prĂ©sident de l’Association mondiale vĂ©tĂ©rinaire (1991-1999)
  • Co-PrĂ©sident de la sociĂ©tĂ© franco-japonaise des sciences vĂ©tĂ©rinaires.
  • Conseiller pour la recherche vĂ©tĂ©rinaire en Tunisie (1975)
  • Conseiller pour l’enseignement vĂ©tĂ©rinaire en Tunisie (1976)

Ĺ’uvre scientifique

Après une série de travaux, en début de carrière, sur plusieurs virus de maladies animales, dont certains étaient à l’époque soupçonnés d’être transmissibles à l’homme, Charles Pilet a dirigé ses travaux vers l’immunologie des Brucella, ce qui l’a conduit ensuite à s’intéresser à l’immunostimulation.

Immunologie de Brucella

Charles Pilet crĂ©e, avec Marc Bonneau, un nouveau type de vaccin Ă  partir d’une souche de Brucella abortus rendue non agglutinogène par saturation des antigènes pĂ©riphĂ©riques par des immunoglobulines spĂ©cifiques. Ce vaccin ne dĂ©veloppait pas d’anticorps agglutinants. Cette propriĂ©tĂ© permettait de distinguer les animaux infectĂ©s (porteurs d’anticorps agglutinants) des animaux vaccinĂ©s (non porteurs de ce type d’anticorps) et de faciliter ainsi la prophylaxie de la maladie. Ce type de vaccin a Ă©galement permis de confirmer le caractère essentiellement cellulaire de l’immunitĂ© brucellique et le rĂ´le passif des anticorps.

  • Une nouvelle mĂ©thode de diagnostic[11] - [12]

Le diagnostic de la brucellose humaine chronique est rendu difficile par le silence sĂ©rologique qui est le plus souvent constatĂ© dans cette phase de la maladie. Compte tenu du caractère essentiellement cellulaire de l’immunitĂ© brucellique, Charles Pilet et son Ă©quipe ont proposĂ© de remplacer le sĂ©rodiagnostic classique par un test cellulaire, Cette nouvelle possibilitĂ© de diagnostic a valu au laboratoire de microbiologie de l’École d’Alfort de recevoir  Ă  l’époque, de nombreuses demandes d’examens de la part des hĂ´pitaux parisiens.

  • Une mĂ©thode de contrĂ´le des vaccins amĂ©liorĂ©e[13] - [14] - [15] - [16]

L’étude de plusieurs lignées de souris a montré la sensibilité de certaines de ces lignées à Brucella abortus, ce qui a permis de proposer une nouvelle méthode de contrôle des vaccins anti brucelliques, méthode adoptée depuis à l’international.

  • Un nouvel abord de la tolĂ©rance immunitaire[17] - [18]

Le dogme de l’époque indiquant que l’animal ou l’humain nouveau-nĂ© Ă©tait tolĂ©rant Ă  une substance Ă©trangère, n’était en fait que partiellement exact. Les travaux relatifs Ă  la tolĂ©rance immunitaire avaient Ă©tĂ© conduits jusqu’alors avec des antigènes solubles. Utilisant un antigène particulaire extrait de Brucella, Charles Pilet et son Ă©quipe ont montrĂ© que dans ce cas, le souriceau nouveau-nĂ© pouvait rĂ©pondre très tĂ´t Ă  la sollicitation antigĂ©nique. Cette absence de tolĂ©rance immunitaire s’explique vraisemblablement par l’activitĂ© non spĂ©cifique des extraits particulaires de Brucella  sur la maturation du système immunitaire qui devient apte beaucoup plus prĂ©cocement Ă  rĂ©pondre Ă  la stimulation antigĂ©nique spĂ©cifique  par une rĂ©action immunitaire classique.

Immunostimulation

Cette constatation relative Ă  la tolĂ©rance immunitaire, ainsi qu’une observation clinique ont Ă©tĂ© Ă  l’origine d’une nouvelle orientation des travaux de Charles Pilet. Il avait en effet Ă©tĂ© remarquĂ© que l’injection aux animaux de MycobactĂ©rium chelonae (bacille tuberculeux isolĂ© de tortue) augmentait singulièrement leur rĂ©sistance aux infections.  L’isolement du principe actif de cette bactĂ©rie, confiĂ© Ă  Tsehay Neway, a permis d’isoler un glycopeptidolipide polaire (GPLP).  Cette substance a montrĂ© une importante activitĂ© sur les cellules immunitaires. Cet immunostimulant agissant sur les cellules souches de la moelle osseuse Ă©tait aussi un vĂ©ritable facteur de croissance hĂ©matopoĂŻĂ©tique et permettait de corriger chez la souris l’immunodĂ©pression provoquĂ©e par la chimiothĂ©rapie anticancĂ©reuse. Malheureusement, la synthèse de ce produit d’origine biologique, s’est avĂ©rĂ©e trop couteuse pour permettre d’aborder les essais chez l’homme[19] - [20] - [21] - [22].

Quelques ouvrages

  • Ch. Pilet, J.L. Bourdon, N.Marchal. Le laboratoire de bactĂ©riologie. Edit : Doin 1972[23]
  • Ch.Pilet, J.L.Bourdon, B.Toma, N.Marchal, C.Balestre, JL.Person. BactĂ©riologie mĂ©dicale et vĂ©tĂ©rinaire. Edit :Doin 1981 et 1989[24]
  • Charles Pilet et Nicole Priollaud. L’Animal mĂ©decin. Edit : Actes Sud[25]

Distinctions  

Notes et références

  1. « Comparative immunology, microbiology and infectious diseases_ Editorial Board »
  2. « Académie vétérinaire de France »
  3. « Usine nouvelle-Ch Pilet, Président de l'Académie nationale de médecine »
  4. « Académie des sciences »
  5. « Académie des technologies »
  6. Ch.Pilet, M.Bonneau, « Sur un nouveau vaccin antibrucellique non agglutinogène », International symposium on Brucellosis Tunis 1968. Series immunobiol.Standard. (Karger,Basel),‎ 12, 1970, p. 53-62
  7. Ch.Pilet, M.Bonneau, L.Valette, « Etude préliminaire et comparée du vaccin antibrucellique P.B. chez les bovins », Symp. Series. Immunobio. Standard (Karger Basel),‎ 12, 1970, p. 63-68
  8. Ch.Pilet, M.Bonneau, L.Valette, « Nouveau type de vaccin non agglutinogène », C.R.Congrès international de microbiologie de Mexico,‎ , p. 88-92
  9. M.Bonneau, L.Valette, Ch.Pilet, « Complexe antigène-anticorps et immunité antibrucellique. », Symp.Series immunobio Standard (Karger-Basel),‎ 5, 1972, p. 537-541
  10. Ch.Pilet ,M.A. Shalaby, J.M.Person, « Etude préliminaire du vaccin antibrucellique PB REV1,destiné aux espèces ovine et caprine », Comp.Immun.Microbiol.Infect.Dis,‎ 3-4, 1981, p. 255-265
  11. Ch.Pilet, J.M.Person, J.Frottier, R.Bastin, F.Barrat, « Test de transformation lymphoblastique et diagnostic des brucelloses chroniques », Bull.Acad.Natle.Med.,‎ 167,(8) 1983, p. 845-848
  12. J.M. Person, J. Frottier, Y. Legarrec, F. Barrat, R. Bastin, Ch.Pilet, « Exploration of the cellular mediated immunity by the blastogenesis test during chronic brucellosis in human », Comp.Immun.Microbiol.Infect.Dis.,‎ 10, 1987, p. 1-8
  13. Ch.Pilet, Y.Legarrec, « Contrôle sur petits animaux de laboratoire du pouvoir immunogène des vaccins antibrucelliques inactivés. I. Sur le choix des espèces animales et de l’époque du sacrifice lors du contrôle du pouvoir immunogène par le test de l’infection », Ann.Inst.Pasteur,‎ 110, 1966, p. 755-765
  14. Ch.Pilet,Y. Legarrec, « Contrôle sur petits animaux de laboratoire du pouvoir immunogène de vaccins antibrucelliques inactivés. II. Sur les modalités de traitement avant ensemencement des organes infectés. Résultats et conséquences », Ann.Inst.Pasteur,‎ 112, 1967, p. 384-388
  15. Ch.Pilet, Y.Legarrrec, « Contrôle sur petits animaux de laboratoire du pouvoir immunogène des vaccins antibrucelliques inactivés. III.Sur l’opportunité de la conservation à basse température des organes infectés avant ensemencement », Ann.Inst. Pasteur,‎ 112, 1967, p. 516-520
  16. Ch.Pilet, Y. Legarrec, « Contrôle sur petits animaux de laboratoire du pouvoir immunogène des vaccins antibrucelliques inactivés », Symp. Series Immunobio. Standard,‎ 10, 1969, p. 125-140
  17. Ch.Pilet, B.Mallick, « Sur l’absence de tolérance immunitaire du souriceau nouveau-né vis à vis d’un complexe antigénique brucellique », C.R.Acad.Sci,‎ 264 ,serie iii, 1967, p. 1818-1821
  18. Ch.Pilet, Y.Legarrec,L.Toujas, D.Sabolovic, J.C.Monteil, F.Rothier, U.Mishra, G.Ghebrehinet, J. Guelfi, « Non specific stimulation by inactivated or ultrasonicated Brucella abortus », Cancer Res.,‎ 47, 1974, p. 294-301
  19. T.Neway, F,Barrat, J.M.Person,H.J.Boulouis, Ch.Pilet, « Immunomodulatory properties of a strain of Mycobacterium chelonae. I. Mouse lymphocytic responses in vitro », Comp.Immun.Microbiol.Infect.Dis.,‎ 12,(3) 1989, p. 63-70
  20. T.Neway, F. Barrat, J.M. Person, H.J. Boulouis, Ch. Pilet, « Immunomodulatory properties of a strain of Mycobacterium chelonae.II.Qualitative and quantitative stimulation of mouse splenocytes », Comp. Immun. Microbiol. Infect.Dis.,‎ 13 (2) 1989, p. 85-94
  21. P.H. Lagrange, M.Fourgeaud, T.Neway, Ch.Pilet, « Enhanced resistance against lethal disseminated Candida albicans infection in mice traited with polar glycopeptidolipids from Mycobacterium chelonae (pGPL-MC) », C.R. Acad. Sci.,‎ 317, 1994, p. 1107-1113
  22. B.Gjata,C.Hannoun,C.Boulouis,T.Neway, Ch. Pilet, « Adjuvant activity of polar glycopeptidolipids of Mycobacterium chelonae (pGPL-MC) on the immunogenic and protective effects of an inactivated influenza vaccine », C.R. Acad. Sci.,‎ 317, 1994, p. 257-263
  23. « Le laboratoire de bactériologie »
  24. « Bactériologie médicale et vétérinaire »
  25. « L'animal médecin »
  26. « Légion d'honneur »
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