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Charles Philippe d'Affry

Charles-Philippe d'Affry, appelé plus simplement Charles d'Affry, né le à Fribourg et décédé dans cette même ville le , est un militaire suisse qui servit la France sous l'Ancien Régime, le Premier Empire et la Restauration.

Charles-Philippe d'Affry
Biographie
Naissance
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(Ă  46 ans)
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Famille

Charles d'Affry est le fils de Louis Auguste Philippe d'Affry (1743-1810) et de Marie Anne de Diesbach-Steinbrugg (1753-1818), familles helvétiques dont de nombreux membres servirent également la France sous l'Ancien Régime. Il est le petit-fils de Louis-Auguste d’Affry qui s'illustra notamment à la bataille de Fontenoy. Charles-Philippe d'Affry épousa Marie-Adélaïde « Mimi » de Diesbach de Belleroche (1777-1828) le 28 janvier 1799 à Givisiez et de cette union naquirent quatre enfants[2] :

  • Louis Charles Jules (1801-1818)
  • Nathalie (1803-1880)
  • Louise Marie Madeleine Alexis (1804-....)
  • Louis (1810-1841)

Il est le grand-père d'Adèle d'Affry, duchesse de Castiglione Colonna, fille de Louis, qui fut, sous le pseudonyme de Marcello, une femme sculpteur active à Paris durant le Second Empire et les premières années de la Troisième République[3].

Carrière militaire

« Affry.-Charles-Philippe, comte d'Affry, petit-fils du comte d'Affry, colonel-gĂ©nĂ©ral des Suisses au service de France et tuĂ© Ă  la bataille de Gastella, appartenait Ă  l'un des familles les plus anciennes du canton de Fribourg. Son père, nĂ© Ă  Versailles en 1713, avait Ă©tĂ© nommĂ© capitaine aux gardes en 1734, marĂ©chal de camp en 1748, envoyĂ© extraordinaire du roi auprès des Ă©tats gĂ©nĂ©raux des Provinces-Unies en 1755, enfin colonel des gardes-suisses en 1780, etc. : lui-mĂŞme Ă©tait lieutenant dans ce corps Ă  l'Ă©poque du 10 aoĂ»t. Après cette journĂ©e, il se retira en Suisse, et ne reprit du service que sous NapolĂ©on, qui lui donna un rĂ©giment et la croix d'officier de la LĂ©gion d'honneur. Quand les Bourbons revinrent, le comte d'Affry montra beaucoup de zèle Ă  leur service, malgrĂ© les obligations qu'il avait Ă  Bonaparte. Le continuateur de l'abrĂ©gĂ© de HĂ©naut, chaud partisan de la lĂ©gitimitĂ© et grand admirateur des dĂ©vouements dynastiques, rapporte l'anecdote dont nous ne garantissons pas tous les dĂ©tails. Lorsque, après le 20 mars, au retour de l'Ă®le d'Elbe, NapolĂ©on eut repris possession des Tuileries, M. d'Affry Ă©tait colonel du rĂ©giment suisse en garnison Ă  Paris ; le 21 mars, il fit dire Ă  cet officier qu'il passerait le lendemain la revue de son corps. M. d'Affry rĂ©pondit : « Je ferai mon devoir ». Le mĂŞme jour, il assembla sa troupe, lui fit part de l'ordre qu'il venait de recevoir, et l'invita Ă  lui dire avec confiance quelle conduite il devait tenir. Officiers et soldats s'Ă©crièrent Ă  la foi : « celle que prescrit le devoir ». Le 22 mars, NapolĂ©on ne voyant pas les Suisses dans les rangs, dĂ©pĂŞcha Ă  leur colonel un de ses aides de camp, avec l'ordre très prĂ©cis de se rendre sans dĂ©lai sur la place du Carrousel. Le colonel rĂ©pondit, avec beaucoup de sang-froid, qu'il ne connaissait que les ordres du roi. Après la revue, NapolĂ©on fit inviter le colonel Ă  monter au château; il s'y rendit. ArrivĂ© dans la salle des marĂ©chaux, deux officiers se prĂ©sentèrent devant lui et lui demandèrent son Ă©pĂ©e ; il la tira en effet ; mais la plaçant sous son bras et reculant de deux pas, il leur dit : « Que le plus hardi d'entre vous vienne la prendre ! » Cette rĂ©sistance inattendue les dĂ©concerta, et, sans insister, ils laissèrent passer le colonel, qui fut aussitĂ´t introduit devant NapolĂ©on. Celui-ci entourĂ© d'un nombreux Ă©tat-major, le fit approcher, et lui demanda avec hauteur pourquoi il n'avait pas obĂ©i Ă  ses ordres. « Parce que, rĂ©pondit-il, je n'en reçois que du roi ou des cantons - Savez-vous Ă  qui vous parlez ? - Oui, je parle au gĂ©nĂ©ral Bonaparte - Vous parlez Ă  l'empereur des Français et Ă  ce titre je vous ordonne de vous rendre sur la place du Carrousel avec votre rĂ©giment que je veux voir dĂ©filer. - GĂ©nĂ©ral, j'ai dĂ©jĂ  eu l'honneur de vous rĂ©pondre que je ne recevrai d'ordre que du roi auquel j'ai prĂŞtĂ© serment - Vous m'avez prĂŞtĂ© le mĂŞme serment il y a cinq ans. - Vous m'en avez affranchi par votre abdication. - Je saurai vous en faire souvenir. - Vous aurez la bontĂ© de vous rappeler en mĂŞme temps que j'appartiens aux cantons. - Je les rĂ©duirai. - On ne rĂ©duit pas aisĂ©ment 300.000 hommes rĂ©solus de perdre la vie plutĂ´t que la libertĂ©. - Cependant vous fĂ»tes asservi par l'Autriche. - Et nous fĂ»mes dĂ©livrĂ©s par Guillaume Tell. - C'est assez ! » Tous les tĂ©moins de cette scène furent persuadĂ©s que M. d'Affry allait ĂŞtre arrĂŞtĂ© en sortant de l'appartement. Il n'en fut rien .... Au second retour des Bourbons, le comte d'Affry devint colonel de l'un des rĂ©giments suisses de la garde, qu'il commanda jusqu'en 1818, Ă©poque de sa mort. »

— Philippe Le Bas, L'Univers. France, Dictionnaire encyclopédique (1840)[4]

Colonel et officier du 4e régiment d'infanterie suisse par Carle Vernet.

Sous-lieutenant aux Gardes suisses qu'il a rejoints dès 1786, il échappa de peu au massacre des Tuileries. En 1792, il passe au service de l’Autriche et fait la campagne d’Italie. En 1804, il est colonel de la milice fribourgeoise. Il devient colonel au 4e régiment suisse sous l'Empire (1810) et prend part, en cette qualité, à plusieurs campagnes et notamment à celle de Russie en 1812, où il fut nommé officier de la Légion d’honneur après le combat de Smolensk.

Sous la Restauration, il devient colonel au 2e régiment suisse (8e régiment d'infanterie) de la Garde royale, est fait chevalier de Saint-Louis et commandeur de la Légion d’honneur et promu maréchal de camp en 1818[5].

Liens externes

Références

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