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Charles PĂ©guri

Paul Charles Péguri, dit Charles Péguri, né le à Marseille et mort le à Paris 11°[1], est un accordéoniste et luthier français. Il est, avec Émile Vacher, l'un des créateurs du genre musette. Avec entre autres ses frères cadets Michel et Louis, il fait partie de la première génération d'accordéonistes à promouvoir l'accordéon en tant qu'instrument de musique à part entière.

Charles PĂ©guri
Naissance
Marseille, 25 rue Decazes (VIIe arrondissement)
Décès
Paris, 22 rue des Taillandiers ( XIe arrondissement)
Activité principale musicien, accordéoniste, fabricant d'accordéons

Jeunesse

Premier Fils du facteur et réparateur d'accordéons Félix Péguri, le jeunes Charles travaille tout jeune avec son père dans l'atelier familial.

Les innovations avant-gardistes de Charles sur l'accordéon rendent les relations tendues avec son père. En 1902, avec la complicité de sa mère, il quitte le domicile familial pour ouvrir son propre atelier.

Bal auvergnat, Musette et Bal Musette

En 1904 il rencontre Antonin Bouscatel, cabrettaire et tenancier d'un café auvergnat au 13 rue de Lappe (XIe arrondissement de Paris), auquel il propose ses services en tant qu'accordéoniste. Bouscatel embauche Charles tout d'abord pour jouer avec lui, avant de lui laisser progressivement sa place.

C'est cette rencontre et cette union musicale qui symbolise la naissance du Bal Musette. Autre symbole de cette union, Charles épouse Eugénie-Henriette, la fille de Bouscatel, le 27 mai 1913.

Lutherie

En 1897 il dĂ©pose un brevet pour un modèle d'accordĂ©on chromatique, dit « Concert Parfait Â» avec l'aide de son père et de Plancoulaine, ami de ce dernier.

En 1908 il ouvre son atelier au-dessus du bal Bousca. Il ouvre également un atelier 22 rue de Crimée.

En 1911 il ouvre un atelier aux Buttes-Chaumont. Soucieux comme le seront également ses frères de faire valoir son instrument à l'égal des instruments classiques d'orchestre ou du conservatoire, il œuvre alors à redonner à l'accordéon un aspect classique de lutherie, alors qu'il souffre de la part de nombre de fabricants de trop d'ornementations ou même de publicités. Il travaille également déjà à harmoniser-et réduire autant que possible- le vibrato du clavier droit.

Dès 1914 il invente un système sans peaux et en fait une application d'essai sur un instrument construit sous sa direction par son ami Lestrade. L'Instrument est visible à Montsalvy, en Auvergne, et on peut y remarquer les premiers perfectionnements des claviers à touches indépendantes.

Sur les plans de son frère Louis, il fabrique le bandonĂ©on dit « système pĂ©guri Â». Il s'agit alors du 1er modèle de bandonĂ©on Ă  clavier droit unisonore, bâti sur le système italien de l'accordĂ©on chromatique.

Pour Narcisse Decournoy, accordéoniste spécialisé dans le répertoire classique, il commande à la firme Ranco Luigi un accordéon chromatique à basses chromatiques et à deux rangs de basses fondamentales.

Toujours pour son frère Louis il crée un instrument avec bassettes indépendantes au premier rang, destinées à être jouées avec le pouce.

Militant

Lorsqu'à la rue de Lappe Charles installe son premier atelier de réparation au 1er étage du désormais Bal Bousca, l'adresse devient caractéristique de deux éléments. D'une part le café devient le lieu où Charles, lorsqu'il ne joue pas accompagné de son beau-père, permet que s'y produisent des grands noms de l'instrument comme Émile Vacher, Casimir Coïa, Narcisse Decournoy. D'autre part l'atelier devient, la journée, le repaire des mêmes musiciens, complété des frères de Charles, Louis et Michel.

« On y parlait accordĂ©on, engagements, musique. Comme l'Ă©criture de cette dernière n'Ă©tait pas encore utilisĂ©e — et pour cause, les accordĂ©onistes de l'Ă©poque l'ignoraient — on se passait, d'instruments Ă  oreilles, les nouveautĂ©s, chacun interprĂ©tant sa toute dernière composition. Heures joyeuses, fĂ©briles, dĂ©bordantes d'enthousiasme. Â»

Bals des Bords de Marne, Nogent.

En 1909 Charles PĂ©guri, Casimir CoĂŻa, Émile Vacher et surtout Giovanni Gagliardi organisent dans un cinĂ©ma de la rue de Lyon un rĂ©cital d'accordĂ©on. l'expĂ©rience est dĂ©sastreuse. Quelques jours avant son dĂ©part de Paris, Gagliardi se retrouve chez Mme PĂ©guri mère Ă  Nogent, avec Casimir et Charles. Tous trois y improvisent une reprĂ©sentation qui a contrario connait un succès immĂ©diat, attirant plus d' « un millier de personnes Â». Cet Ă©vĂ©nement est citĂ© comme le premier des bals du bord de Marne.

Compositeur

il grave un nombre important de 78 tours dès 1907. Voici quelques titres avec l'annĂ©e d'enregistrement :

Pietro (valse), 1907; Mandolinette (polka), 1907; Premiere sortie (polka pour accordeon), 1913 (revue et renommĂ©e « Les triolets Â» par Émile Vache, 1926); Zichetta (mazurka), 1913; Flandre (scottish), 1913; Riposo (valse), 1914; Martine (mazurka), 1920; Laurita (paso doble), 1920; Un soir d amour (valse), 1920; Allegresse (valse), 1920; Reproche (valse), 1920; La parigina (valse), 1930; L oasis (valse), 1930; Impression (mazurka Ă  variations), 1930; Charlotte (valse), 1930

Citations

« Charles PĂ©guri, ce grand visionnaire, [...] disait en 1910 : « L'accordĂ©on, c'est l'instrument de l'avenir ». Â»

« Charles PĂ©guri, plus Ă©ducateur que constructeur et plus inventeur que commerçant, se contente de divulguer des IdĂ©es sans les mettre sur le papier. Â»

« Il aurait pu ĂŞtre le Ford de l'accordĂ©on, il a prĂ©fĂ©rĂ© ĂŞtre un Socrate et, boire la ciguĂ«, dans cette Bastille, qui fut pour lui une prison sans barreaux. Â»

Sources

Toutes les citations sont extraites du livre de Louis PĂ©guri.

« Du bouge... au conservatoire: roman de l'accordĂ©on et de l'art musical populaire Â», Louis PĂ©guri, Jean Mag, Ă©d World Press, 1950.

« Bouscatel, le roman d'un cabretaire Â», AndrĂ© Ricros, Éric Montbel, Ă©d Italique, 2012, (ISBN 978-2-95409-003-0)

« La belle histoire de l'AccordĂ©on Â», Roland Manoury, AndrĂ© Clergeat, Ă©d Habana / JMB, 2002, EAN 356-5-38112-000-8

Notes et références

  1. Revue Chansonia, bulletin 59 (juillet 2021) : index des artistes, p.29
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