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Charles Laurent (syndicaliste)

Charles Laurent, né le à Paris, mort le à Saint-Germain-en-Laye, est un syndicaliste et homme politique français. C'est un des pionniers du syndicalisme dans la Fonction publique. Résistant, il est nommé membre de l'Assemblée consultative provisoire en 1943, à Alger, et le demeure à Paris (1944-1945).

Charles Laurent
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
française
Activité

Biographie

Charles Laurent entre en 1899 comme expéditionnaire à la Caisse des dépôts et consignations. L'année suivante il est titulaire d'un capacité en droit. Rédacteur en 1908, sous-chef de bureau en 1918, il est chef de bureau en 1930. Cette carrière professionnelle se double d'un militantisme syndicaliste, au début du XXe siècle, alors que le droit syndical n'est pas reconnu aux fonctionnaires.

Syndicalisme

En 1908, il est secrĂ©taire d'un « ComitĂ© d'Ă©tudes des associations professionnelles des employĂ©s de l'État, des dĂ©partements et des communes » qui regroupe 140 000 membres. L'annĂ©e suivante, en dĂ©cembre 1909, sous son impulsion ce comitĂ© d'Ă©tudes se transforme en une FĂ©dĂ©ration des fonctionnaires, la « FĂ©dĂ©ration nationale des associations professionnelles des employĂ©s de l'État ». Ă€ la veille de la guerre cette organisation regrouperait 200 000 adhĂ©rents sur environ 450 000 agents des catĂ©gories concernĂ©es par cette FĂ©dĂ©ration[1]. Charles Laurent Ă©tait aussi adhĂ©rent au Parti socialiste. RĂ©formĂ©, il n'est pas mobilisĂ© en 1914, mais il est ensuite affectĂ© comme payeur aux armĂ©es, restant en RĂ©gion parisienne.

En 1919, proche des thèses dĂ©fendues par LĂ©on Jouhaux, il incite les Associations professionnelles Ă  se transformer en syndicats et soutient l'adhĂ©sion de la FĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale des fonctionnaires (FGF) Ă  la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale du travail (CGT). Lors de la scission syndicale qui intervient en 1921-1922, il prĂ´ne tout d'abord l'autonomie de la FGF pour prĂ©server son unitĂ©, jusqu'en 1928, avant de lui faire rejoindre la CGT, oĂą elle est une des principales fĂ©dĂ©rations. SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de cette FĂ©dĂ©ration depuis 1909, il le reste jusqu'en 1945, avec comme principal adjoint Pierre Neumeyer. Il est un des artisans, cĂ´tĂ© « confĂ©dĂ©rĂ©s » de la rĂ©unification syndicale de 1935-1936. En 1938 la FĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale des fonctionnaires, qui en fait est le regroupement de plusieurs fĂ©dĂ©rations internes Ă  la CGT (Administration gĂ©nĂ©rale, Air-guerre-marine, Économie nationale, Enseignement, Finances, Travaux publics) compte 325 000 membres, 155 syndicats[2] diffusant un journal La Tribune des fonctionnaires, dont Charles Laurent est un des principaux rĂ©dacteurs.

RĂ©sistance

Dès 1940 il est parmi les syndicalistes qui s'opposent au régime de Vichy. Membre du Comité d'études économiques et syndicales qui regroupe les syndicalistes de la CGT sur une ligne résistante, il est un des fondateurs du mouvement Libération-Nord[3]. En mai 1941, avec Pierre Neumeyer, Christian Pineau et Louis Saillant, il rencontre des délégués de Benoît Frachon, René Bontemps et Maurice Langlois, première amorce d'une possible reconstruction syndicale. Au début de 1943 il participe à la préparation des accords du Perreux. Il gagne Londres peu après puis Alger où il est délégué par le mouvement Libération-Nord pour siéger à l'Assemblée consultative provisoire. Il y est confirmé en novembre 1944 et y demeure jusqu'au terme de celle-ci en août 1945. Nommé commissaire du gouvernement à la Banque de l'Union parisienne, siégeant au conseil général de la Banque de France (de 1939 à 1963) , il abandonne ses responsabilités syndicales lors de la création de l'Union générale des fédérations de fonctionnaires (UGFF-CGT), dont le poste de secrétaire général est dévolu à Alain Le Léap.

Médaillé de la Résistance, il était officier de la Légion d'honneur. Il préside le Comité d'action de la Résistance de 1957 à 1963[4].

Sources

Notes et références

  1. Siwek-Pouydesseau, les Syndicalisme des fonctionnaires, p. 102 et suiv.
  2. RenĂ© Bidouze, Les fonctionnaires, sujets ou citoyens, p. 268. Ces chiffres sont de source syndicale. Antoine Prost, dans La CGT Ă  l'Ă©poque du front populaire 1934-1939. Essai de description numĂ©rique, Armand Colin, 1964 les relativise : la FĂ©dĂ©ration des fonctionnaires compterait entre 195 000 et 258 000 syndiquĂ©s en 1937 (dont 108 000 enseignants), annĂ©e apogĂ©e des effectifs CGT avant 1939.
  3. Notice « Libération-Nord » in Dictionnaire de la France libre, coll. « Bouquins », Robert Laffont, 2010
  4. Notice biographique sur le site liberation-nord.org

Liens externes

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