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Charles François Darnaudin

Charles François Darnaudin est un architecte français né à Versailles (actuel département des Yvelines) le [1] et mort à Paris le [2]. Grand prix en 1763, inspecteur des Bâtiments du roi, il fut nommé grand voyer de Versailles en 1779 et, à ce titre, exerça un strict contrôle sur les permis de construire qui contribua à donner à la ville royale sa physionomie actuelle.

Charles François Darnaudin
Présentation
Naissance
Versailles
DĂ©cès (Ă  51 ans)
Paris
Nationalité Drapeau du royaume de France Royaume de France
Mouvement néoclassicisme
Activités inspecteur des Bâtiments du roi
grand voyer de Versailles (1779)
Formation élève de Blondel et de Loriot
Ĺ’uvre
RĂ©alisations HĂ´pital Richaud, Versailles (1781)
Château de Ville-d'Avray (1776)
Église de Ville-d'Avray (1789-1791)
Distinctions Grand prix d'architecture (1763)

Biographie

Charles François Darnaudin fut l'élève de Blondel, qui l'estimait, et de Loriot[3]. Il monta en loge pour le Grand prix en 1760 et 1761 et remporta le grand prix en 1763 avec pour sujet : « un arc de triomphe dans un carrefour »[4]

Pendant son séjour au Palais Mancini à Rome, Darnaudin effectua un relevé de la bibliothèque dominicaine de la Minerve, pour documenter Soufflot qui étudiait le transfert de la bibliothèque royale depuis la rue de Richelieu dans l'aile de la Colonnade et l'aile du Bord-de-l'eau du palais du Louvre[5].

Architecte à Versailles, Darnaudin fut soutenu par l'intendant du Garde-meuble, Thierry de Ville-d'Avray, pour qui il construisit l'hôtel du Garde-meuble, rue des Réservoirs à Versailles et rebâtit en 1776 le château de Ville-d'Avray et, en 1789, l'église de Ville-d'Avray.

Lorsque le comte d'Angiviller, directeur des Bâtiments du Roi, dĂ©cida de mieux contrĂ´ler la voirie de Versailles, qui avait Ă©tĂ© supervisĂ©e depuis 1769 par Louis-François Trouard, « homme opportuniste, dont l'indulgence et le laxisme avaient portĂ© atteinte Ă  l'harmonie de la ville royale »[6], Darnaudin et son confrère Nicolas-Martial Foacier furent nommĂ©s grands voyers de Versailles en 1779 aux appointements de 1 500 livres. Le procureur auprès du bailliage, Augustin-Henri Hennin de BeauprĂ©, les installa en 1785 dans de beaux locaux rue du Vieux-Versailles. « Ils ne dĂ©livraient le permis de construire qu'avec une extrĂŞme sĂ©vĂ©ritĂ©. Chaque propriĂ©taire devait leur remettre en double exemplaire une Ă©lĂ©vation, un plan et un profil de son futur immeuble. Ils visitaient les chantiers chaque quinzaine, vĂ©rifiaient la hauteur des maisons, limitĂ©e Ă  huit toises, examinaient les perrons, les balcons, les toits ; ils exigeaient des poitrails et des jambes Ă©trières destinĂ©s Ă  assurer la soliditĂ© des constructions. Imbus du classicisme grĂ©co-romain, ils pourfendaient l'architecture “exĂ©crable” et “ridicule”, corrigeaient Ă  l'encre rouge les avant-corps dissymĂ©triques, supprimaient les fausses fenĂŞtres. [...] Le Versailles de Louis XVI est leur Ĺ“uvre, car les entrepreneurs avisĂ©s soumettaient Ă  leur approbation les projets qu'ils savaient leur convenir. La ville actuelle doit Ă  Darnaudin sa distinction hautaine. »[7]

Architecte du roi, Darnaudin fut inspecteur du château de Versailles. Il fut de ceux qui participèrent en 1780 au concours pour sa reconstruction. Il restaura les plombs du bassin de Neptune.

RĂ©alisations et principaux projets

  • HĂ´pital civil de Versailles (HĂ´pital Richaud), no 78, boulevard de la Reine, Versailles : En 1781[8], Darnaudin entreprit la construction de l'hĂ´pital civil pour lequel des plans avaient Ă©tĂ© donnĂ©s prĂ©cĂ©demment par Gabriel et par un architecte moins connu nommĂ© Gravois. « Le plan emprunte la forme d'un H. La chapelle y occupe le milieu de la barre horizontale, de manière Ă  sĂ©parer les salles des deux sexes. La colonnade circulaire du rez-de-chaussĂ©e soutient Ă  l'Ă©tage la tribune des malades. Quatre niches placĂ©es sur les diagonales raccordent le cercle central au carrĂ© qui l'inscrit. Une coupole coiffe le tout, si bien que l'Ă©difice nĂ©o-classique associe Sainte-Constance, le PanthĂ©on et les tepidaria des thermes impĂ©riaux. En façade, le pĂ©ristyle dorique est d'un palladianisme sĂ©vère. La construction de l'hĂ´pital se poursuivit sur les plans de Darnaudin sous la Restauration, avant d'ĂŞtre achevĂ©e par un architecte versaillais nommĂ© Paris. »[6] Les travaux furent terminĂ©s en 1833[9].
  • HĂ´tel du Garde-Meuble, rue des RĂ©servoirs, Versailles.
  • HĂ´tel de SĂ©ran, Versailles.
  • Château de Ville-d'Avray, Ville-d'Avray (Hauts-de-Seine), 1776.
  • Église Saint-Nicolas Saint-Marc, place Charles-Laroche, Ville-d'Avray, 1789 : En 1788, le baron de Ville-d'Avray dĂ©cida la construction d'une nouvelle Ă©glise pour remplacer l'ancienne qui menaçait ruine et il fit appel Ă  Darnaudin et Ă  l'entrepreneur des bâtiments du roi, Jacques Marquet. La première pierre fut posĂ©e le en prĂ©sence de Thierry de Ville-d'Avray qui finança les travaux grâce aux fonds consentis par le Roi[10]. C'est l'une des rares Ă©glises, avec celle de Courbevoie, construites en France pendant la RĂ©volution[11]. ConsacrĂ©e en 1791 par un prĂŞtre constitutionnel, elle est transformĂ©e en 1793 en temple de la Raison, puis rendue au culte en 1795[12]. De style nĂ©o-classique, l'Ă©glise prĂ©sente une façade percĂ©e d'un porche encadrĂ© de refends, le tout surmontĂ© d'un fronton abritant une horloge. Elle est flanquĂ©e d'un clocher carrĂ© peu Ă©levĂ©.

Références

  1. Jean Eckard, Recherches historiques et critiques sur Versailles, Versailles, Imprimerie de Dufaure, (lire en ligne), p. 176
  2. Paris, État civil reconstitué, vue 36/51.
  3. Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle, p. 168
  4. « Le marquis de Marigny et de Ménars conserva son projet dans sa collection, mais bien que l'Académie l'ait racheté à sa vente, il ne figure pas dans le fonds de l'École des beaux-arts ; cependant, des calques en existent à la bibliothèque des Arts décoratifs. » (Michel Gallet, Op. cit., p. 168)
  5. « Le projet de Darnaudin fut peint par son camarade Dominique Lefèvre-Desforges, dont c'est l'un des rares tableaux, car le malheureux jeune homme mourut à Rome d'une fièvre infectieuse (musée d'Évreux). » (Michel Gallet, Op. cit., p. 168)
  6. Michel Gallet, Op. cit., p. 169
  7. ibidem
  8. Vincent Adeline, « L'Hôpital Richaud », sur www.detouraversailles.com, (consulté le ) ; Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine. Ile-de-France, Paris, Hachette, , 768 p. (ISBN 2-01-016811-9), p. 703. En 1775 selon Michel Gallet, Op. cit., p. 168.
  9. Le Guide du patrimoine. Ile-de-France, p. 703
  10. « L'Église de Ville-d'Avray », sur www.mairie-villedavray.fr (consulté le )
  11. Soumis à l'approbation de l'officialité diocésaine, le projet est conservé aux Archives nationales (Arch. nat., Z10 221).
  12. « Église Saint-Marc-Saint-Nicolas », sur fr.topic-topos.com (consulté le )

Voir aussi

Sources

  • Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle : Dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, , 494 p. (ISBN 2-85620-370-1)

Bibliographie

  • H. Beylier, « Le Permis de construire Ă  Versailles sous l'ancien rĂ©gime », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, vol. 1974-1975,‎
  • Y. BĂ©zard, « L'Assistance Ă  Versailles sous l'Ancien RĂ©gime », Revue de l'histoire de Versailles,‎
  • Danielle Gallet-Guerne, Versailles. 2, La Ville, les environs : dessins d'architecture de la Direction gĂ©nĂ©rale des bâtiments du roi, Paris, Archives nationales, , 722-16 p. (ISBN 2-86000-152-2)

Liens externes

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